les montagnes forment, pour ainsi dire, la colonne vertébrale de la planète, et constituent de vastes espaces nés de l’activité tectonique.
Bien qu’elles représentent tout juste 25 % de la surface de la Terre, les montagnes abritent plus de 85 % des espèces d’amphibiens, d’oiseaux et de mammifères du monde. Nombre d’entre eux ne se retrouvent nulle part ailleurs.
Elles procurent également de l’eau douce à plus de la moitié de l’humanité.
Tout ceci et bien d’autres, font des chaînes de montagnes des parfaits candidats pour des efforts de restauration.
La région de l’Hindou-Kouch-Himalaya ne dispose pas seulement d’une riche biodiversité ; elle est également vitale à la santé et au bien-être humain et animal.
L’Hindou-Kouch assure la subsistance d’environ 200 millions de personnes et ses systèmes hydrographiques considérables fournissent près d’un cinquième de la population mondiale en eau !
Malgré l’importance de cette chaîne montagneuse à l’échelle mondiale, le changement climatique entraîne la retraite des glaciers, la fonte du pergélisol, et des précipitations extrêmes qui menacent de dégrader cet écosystème de montagne déjà fragile.
Qui plus est, le tourisme non durable, les conflits humains et l’urbanisation exacerbent encore un peu plus le problème, ce qui aura de graves répercussions sur la population mondiale de tigres.
Nous sommes heureux de constater que des efforts de protection et de restauration de cette chaîne de montagnes sont en cours. À titre d’exemple, les acteurs du programme Vanishing Treasures (Trésors en voie de disparition) du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) travaillent de concert avec les autorités publiques et les communautés locales au Bhoutan afin de favoriser la cohabitation entre les populations humaines et les tigres, aujourd’hui et demain. Si vous souhaitez en savoir plus sur les missions du PNUE visant à mieux protéger les tigres et soutenir les communautés locales au Bhoutan, nous vous invitons à consulter la note d’information Species and Climate Change Brief (Faune et changement climatique) portant sur le tigre royal du Bengale, publiée par le programme Vanishing Treasures.
Les pays riverains collaborent également pour protéger cette chaîne de montagne. Les ministres des huit pays de l’aire Hindou-Koush-Himalaya – Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Chine, Inde, Myanmar, Népal et Pakistan – se sont engagés à protéger et restaurer les écosystèmes des montagnes et améliorer les conditions de vie dans la région, lors d’un Sommet ministériel virtuel en octobre 2020.
Voici comment vous pouvez participer à la restauration de l’aire Hindou-Koush-Himalaya :
Encouragez vos amis et votre famille à adopter un mode de vie plus écologique qui protège l’environnement contre de nouvelles dégradations ;
Faites pression auprès de votre gouvernement afin qu’il adopte des politiques qui atténuent les effets du changement climatique ;
Favorisez l’écotourisme lorsque vous voyagez.
Le chamois s’apparente à un croisement entre une chèvre et une antilope ; il possède des cornes courtes se terminant en crochet.
Les chamois peuvent vivre une vingtaine d’années, environ 3 à 5 ans de plus que les chèvres domestiques. Leur peau était couramment utilisée dans le cadre de la production de cuir, bien que le cuir chamoisé provienne désormais des chèvres ou des moutons. Bien qu’ils ne constituent pas une espèce menacée, les chamois sont protégés par la loi. Il s’agit là d’un véritable exemple de préservation proactive. Une protection pareille est essentielle dans les efforts de restauration, qui pourraient être réduits à néant si les écosystèmes étaient toujours menacés.
Les gorilles ne sont pas les seuls primates attachants vivant dans les montagnes des Virunga.
Le singe doré est un animal extrêmement sociable qui aime se gaver de bambou.
Les femelles singes dorés prennent particulièrement soin de leur bébé durant les premiers mois de leur vie. Elles n’auront ainsi pas d’autre petit pendant deux ans. Ce délai rend dès lors l’espèce plus exposée à un risque de déclin en raison de menaces diverses telles que la production de charbon ou le défrichement des terres à des fins agricoles.
Entre environ 800 et 1 100 mètres d’altitude, la flore du Tian Shan appartient au genre Artemisia (absinthe).
La plante est utilisée dans la production d’une boisson appelée absinthe. Cette boisson, hautement alcoolisée, est un mélange de plantes telles que les fleurs et les feuilles de l’Artemisia, mais également l’anis et le fenouil. L’Artemisia est également parfois utilisée comme plante médicinale, notamment pour le traitement des troubles digestifs. Même si des plantes telles que l’absinthe disparaissent des chaînes de montagnes, nous pouvons les ressemer ou les transplanter pour participer au maintien des populations autochtones.
Les fleuves du Danube et de la Vistule puisent leur eau dans ces montagnes, où les précipitations peuvent être deux fois plus élevées que dans les régions environnantes. Ces précipitations fournissent à la Roumanie et à l’Ukraine respectivement 80 et 40 % de leurs ressources en eau. Elles créent également un environnement luxuriant propice à la prolifération de nombreuses espèces sauvages.
Les carnivores sont rois dans ces montagnes jeunes : les Carpates abritent en effet la moitié des ours, loups et lynx du continent.
Elle s’étend en Asie centrale et du Sud, et couvre partiellement l’Afghanistan, le Bangladesh, le Bhoutan, la Chine, l’Inde, Myanmar, le Népal et le Pakistan.
La région répond aux besoins de 1,3 milliard de personnes (et de nombreuses espèces sauvages) en matière d’approvisionnement en eau potable, d’irrigation, d’énergie, d’industrie et de soins de santé.
Nous avons déjà mentionné que les Carpates sont le royaume des carnivores, n’est-ce pas ?
Les loups ne font pas exception et ont marqué leur territoire.
Les loups ont besoin d’un vaste espace pour rôder et pour se reproduire. C’est l’une des raisons pour lesquelles ils n’apprécient guère que les communautés humaines empiètent sur leur territoire. Déjà victimes de la dégradation de leur habitat, les loups sont également perçus comme un danger pour les humains et le bétail, et, à ce titre, menacés par la surchasse. Si les livres d’enfants présentent le loup sous des traits peu reluisants, cette espèce est en réalité importante pour la stabilisation des populations proies, empêchant ainsi le surpâturage. Les efforts de réintroduction des loups montrent des premiers résultats positifs dans certains habitats.
Les mâles d’une espèce indigène de cerf, le chevrotain porte-musc, disposent d’un pouvoir étonnant : ils possèdent une glande qui dégage une forte odeur appelée « musc », utilisée pour marquer leur territoire et attirer les femelles. Ce pouvoir a toutefois un prix : ces cerfs sont chassés pour leur musc, lequel est utilisé pour la fabrication de certains parfums et médicaments.
L’argali est le plus grand mouton sauvage existant sur Terre. Il est connu pour ses cornes spiralées en forme de tire-bouchon.
Les argalis mâles utilisent leurs cornes imposantes, pouvant représenter jusqu’à 13 % de leur poids total, pour se battre avec d’autres mâles et conquérir des femelles. Ils ne les utilisent que rarement pour se défendre contre des prédateurs. Les cornes de l’argali sont souvent convoitées par les chasseurs de trophées.
Situés à l’est de la République démocratique du Congo, les Virunga sont le premier parc national d’Afrique et la zone protégée abritant la plus grande biodiversité du continent.
La région comprend un nombre impressionnant d’animaux sauvages, dont :
Toute la faune et la flore des Virunga, qu’il s’agisse de plantes, d’herbivores ou de carnivores, joue un rôle crucial dans le maintien d’un écosystème sain et équilibré.
Il existe une corrélation directe entre la santé de cet écosystème unique et le bien-être des communautés humaines,
et plus particulièrement des 4 millions d’individus vivant à moins d’un jour de marche des pourtours de la montagne.
Les Virunga et ses ressources naturelles offrent des débouchés économiques : agriculture durable, pêche, tourisme ou encore énergie hydraulique.
La pandémie de COVID-19 qui sévit actuellement a mis en lumière la grande dépendance de l’écotourisme pour la préservation des gorilles. L’organisme gouvernemental Uganda Wildlife Authority a ainsi perdu 35 millions de dollars US de revenus en raison de la baisse du tourisme lié aux gorilles de montagne. Cette situation a également des incidences sur les communautés locales : réduction des ressources destinées à la préservation des zones protégées et aux activités touristiques, mais aussi augmentation du risque de pratiques illégales par les membres des communautés (braconnage ou extraction de bois d’œuvre, de bois de chauffage, de bambou, etc.).
Les conflits armés en cours, la dégradation des forêts, l’augmentation du braconnage et l’empiètement sur les terres menacent de rompre l’équilibre fragile des montagnes des Virunga.
Mais tout n’est pas perdu !
Les acteurs du programme Vanishing Treasures du PNUE collaborent avec les autorités publiques et les communautés locales des montagnes des Virunga en Ouganda et au Rwanda afin de favoriser la cohabitation entre les populations humaines et les gorilles de montagne, aujourd’hui et demain. L’action menée dans la région par le PNUE est dirigée par le Partenariat pour la survie des grands singes (GRASP) lancé en 2001 pour garantir la survie à long terme des gorilles, chimpanzés, bonobos et orangs-outans, ainsi que la préservation de leur habitat en Afrique et en Asie. Le GRASP constitue une alliance unique entre les gouvernements nationaux, les instituts de recherche, les organismes des Nations Unies, les organisations de protection de la nature et les acteurs du secteur privé. Si vous souhaitez en savoir plus sur les missions du PNUE visant à mieux protéger les gorilles de montagne et soutenir les communautés locales dans les montagnes des Virunga, nous vous invitons à consulter la note d’information Species and Climate Change Brief (Faune et changement climatique) portant sur cette espèce, publiée par le programme Vanishing Treasures.
Des efforts de restauration sont aussi menés sur les chaînes de montagnes telles que les montagnes des Virunga. La restauration du bambou par exemple, aura des répercussions sur les espèces de montagne telles que les gorilles.
Le changement climatique provoque la fonte des glaciers de la région et une nouvelle flore vient peupler les sols autrefois gelés.
Parmi ces nouvelles espèces figure une plante appelée Delphinium glaciale.
La Delphinium glaciale produit un jus parfumé efficace contre les tiques du bétail. La plante possède une forme aérodynamique qui l’aide à se protéger contre les vents violents de la région, une adaptation qui illustre les répercussions du changement climatique induit par l’être humain sur la faune.
Vous avez certainement déjà vu des produits fabriqués en bambou imitant l’effet du bois.
Mais saviez-vous qu’il s’agit également d’un aliment consommé par l’une des espèces les plus rares des Virunga ?
Pendant la saison de floraison, le bambou fait partie intégrante du régime alimentaire des jeunes gorilles de montagne, une espèce existant uniquement dans les Virunga. Alors que le bambou fait l’objet de récoltes occasionnelles de la part des populations déplacées à la suite de conflits au Congo, les Virunga ont lancé un projet de réhabilitation en 2018 mobilisant la communauté autour de la plantation du bambou et de la préservation de son milieu naturel.
La panthère des neiges ne peut pas rugir comme les autres grands félins.
Contrairement aux autres grands félins, la panthère des neiges n’est pas capable de rugir, mais c’est n’est pas parce qu’elle aime rester silencieuse. La physiologie de sa gorge lui permet de ronronner, de miauler, de siffler, et de grogner, elle a donc l’embarras du choix. Menacé par la dégradation de son habitat et par le braconnage, ce félin fascinant est extrêmement rare avec une population réduite à environ 4 000 espèces à l’état sauvage.
Il s’étend principalement entre la Chine et le Kirghizistan, en recouvrant une petite partie du Kazakhstan.
Ses magnifiques affleurements, impénétrables glaciers et innombrables cours d’eau abritent une faune et une flore abondantes.
Les chaînes de montagnes, telles que les Carpates, nous montrent comment les espèces d’un écosystème développent des synergies uniques permettant le maintien du cycle de la vie.
De la graine microscopique à l’ours géant, chaque organisme,mort ou vivant, fait partie d’un ensemble bien plus grand et extrêmement complexe.
Et nous faisons également partie de cet ensemble !
Outre sa richesse aquifère, vue précédemment, l’imposante chaîne des Carpates est également un réservoir de blé, de seigle, d’avoine et de pommes de terre destinés à l’alimentation, mais aussi de gaz naturel approvisionnant les communautés locales.
Alors que les Carpates sont d’un apport incommensurable pour les êtres humains, elles se voient menacées par la pollution, le développement non durable, la surchasse, la déforestation ainsi que la fragmentation et la dégradation de l’habitat des espèces.
Il est toutefois possible d’inverser la tendance.
De nombreuses organisations, des gouvernements, des entreprises et des particuliers travaillent sans relâche pour protéger et restaurer les hauts points de biodiversité en Europe et vous pouvez les accompagner !
Par exemple, le programme Endangered Landscapes de la European Wilderness Reserve travaille à restaurer les processus de l’écosystème des habitats forestiers et de prairies de même que la faune, avec la restauration de 350 hectares de zones rasées et 40 km de forêt riveraine le long des rivières de montagnes.
La Convention-cadre sur la protection et le développement durable des Carpates s’inscrit dans le cadre des initiatives déployées. Elle fournit un cadre de coopération et de gouvernance pour garantir la protection et le développement durable de toute la région des Carpates. Ratifié en 2003, ce partenariat unique en son genre réunit sept pays (la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Serbie, la Slovaquie et l’Ukraine) et les parties prenantes de la région autour d’une vision commune :
l’amélioration de la qualité de vie ;
le renforcement des économies et des communautés locales ; et
la conservation des ressources naturelles et de l’héritage culturel.
Vous pouvez participer aux efforts actuels de préservation de la biodiversité des Carpates de différentes façons :
Dénoncez les projets de développement non durable qui menacent la biodiversité ;
Optez pour des produits en papier dont la production n’a pas contribué à la déforestation, en provenance d’arbres plantés de façon durable ou d’une source non forestière.
Bien que menacés dans le monde entier, les tigres sont néanmoins présents aux quatre coins du globe.
Les tigres sont répartis dans de nombreux pays dont la Russie, la Chine, l’Inde, le Bangladesh, le Népal, le Bhoutan, Myanmar, le Laos, le Cambodge, le Vietnam, la Malaisie et, vous l’aurez deviné, l’Indonésie ! L’Indonésie abrite la plus petite sous-espèce de tigre, appelée tigre de Sumatra. Vous pourrez en apprendre davantage sur la biodiversité fascinante qui peuple le milieu naturel du tigre de Sumatra, à savoir l’écosystème de Leuser, en arpentant ses forêts sur la plateforme #WildforLife.
Vous avez déjà aperçu les gorilles de montagnes et vous en savez un peu plus sur leur alimentation !
Les gorilles de montagne mâles atteignent, à l’âge adulte, un poids moyen de 195 kilos et peuvent avaler jusqu’à 34 kilos de végétaux par jour ! Ce primate, souvent considéré comme l’espèce la plus remarquable des Virunga, est menacé par la dégradation de son habitat en raison de la production de charbon et d’occupations des sols illégales. Il est également sujet à des maladies humaines comme la COVID-19.
L’abondance en eau fait des Carpates l’habitat idéal des plantes, nos meilleures alliées pour la production d’oxygène.
Les Carpates abritent un tiers des espèces végétales d’Europe. L’isolement géographique créé par les montagnes est à l’origine de nombreuses espèces endémiques, c’est-à-dire des espèces uniques au monde et caractéristiques de ce territoire. L’une d’elles est l’aconit, une sous-espèce de plante vénéneuse utilisée pour empoisonner la pointe des flèches.
Des producteurs au bas de la chaîne alimentaire aux carnivores en haut de la chaîne, chaque acteur de l’écosystème montagneux évolue en harmonie pour façonner un écosystème sain et équilibré.
Faisons preuve de reconnaissance !
L’équilibre du Tian Shan est, comme pour toutes les chaînes de montagnes, directement lié à la santé de nos propres communautés.
C’est particulièrement vrai pour les divers groupes ethniques de la région, notamment les Kirghizes et les Ouïghours, qui dépendent des ressources de la montagne pour la nourriture, l’eau, les matières premières et les moyens de subsistance.
Aujourd’hui, la plus grande menace pour le Tian Shan est la crise climatique. L’imprévisibilité des précipitations, les chutes de neige hors saison et la fonte du pergélisol augmentent les conflits entre les humains et la faune et compliquent davantage la vie des espèces sauvages et des communautés humaines de la région.
Toutefois, des initiatives sont déployées pour protéger cet écosystème fragile ; vous pouvez y prendre part.
Les intervenants du programme Vanishing Treasures du PNUE collaborent avec les autorités publiques et les communautés locales du sud-ouest des montagnes du Tian Shan au Kirghizistan et au Tadjikistan afin de favoriser la cohabitation entre les populations humaines et les panthères des neiges, à court et à long terme. Si vous souhaitez en savoir plus sur les missions du PNUE visant à mieux protéger les panthères des neiges et soutenir les communautés locales en Asie centrale, nous vous invitons à consulter la note d’information Species and Climate Change Brief (Faune et changement climatique) portant sur cette espèce, publiée par le programme Vanishing Treasures.
Des projets de restauration sont aussi en cours pour restaurer les bénéfices qu’apporte le Tian Shan. Par exemple, le Chine et les républiques d’Asie centrale ont pris des mesures pour restaurer de larges zones de steppe, le paysage le plus courant dans cette chaîne de montagnes.
Vous pouvez soutenir les efforts actuels de préservation et de restauration de la biodiversité du Tian Shan:
Soutenez l’écotourisme local si vous participez à des voyages organisés écoresponsables. Vous pouvez consulter différents sites Web, notamment : https://tajwildlife.com/our-tours/ ;
Parlez à vos amis et votre famille de l’importance de lutter contre la crise climatique et encouragez vos dirigeants à agir.