24 Jun 2020 Press release

Le MedProgramme : un nouvel élan pour dépolluer la mer et le littoral méditerranéens et consolider l’intégrité des écosystèmes

© J. Ghannem

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Athènes, 24 juin 2020 - Le Plan d’action pour la Méditerranée du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE/PAM) annonce le « Programme pour la mer Méditerranée (MedProgramme) : renforcer la sécurité environnementale », doté de 43 millions USD et financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Le programme vise à réduire les principaux stress environnementaux, renforcer la résilience climatique et la sécurité hydrique et améliorer la santé et les moyens de subsistance des populations côtières de la région méditerranéenne.

Le MedProgramme, qui comporte un ensemble de sept projets dits enfants (child projects en anglais), déploiera plus de cent (100) actions coordonnées aux niveaux régional et national au cours des cinq prochaines années (2020-2024). Cela devrait entraîner, entre autres effets positifs, l’élimination de 3 250 tonnes de polluants organiques persistants (POP) et de cinquante (50) tonnes de mercure, ainsi que la prévention de l’utilisation de 1 309 tonnes de POP par an, une augmentation du volume des eaux traitées et une amélioration de la gestion des ressources en eau et des zones côtières.

Le programme conduira des évaluations des investissements requis pour d’importants projets d’infrastructure incluant la dépollution des eaux de drainage et des canaux dans le delta du Nil, les systèmes de collecte des eaux usées dans des emplacements sensibles — dits hotspots — sur le littoral du Liban, et les plans d’amélioration des eaux de surface, des eaux souterraines et des ressources en eau côtières en Tunisie. Des activités de gestion des connaissances et d’intégration de la dimension genre appuieront la mise en œuvre du MedProgramme dans son ensemble.

« Nous apprécions grandement notre coopération avec le FEM. En tant qu’agence d’exécution, nous veillerons à ce que le MedProgramme nous rapproche davantage de la réalisation de notre vision : une mer et un littoral méditerranéens sains », a déclaré M. Gaetano Leone, Coordonnateur du PNUE/PAM — Secrétariat de la Convention de Barcelone.

Le PNUE/PAM travaillera avec dix pays bénéficiaires, à savoir l’Albanie, l’Algérie, la Bosnie-Herzégovine, l’Égypte, le Liban, la Libye, le Maroc, le Monténégro, la Tunisie et la Turquie, et avec ses partenaires dans la mise en œuvre du programme, notamment l’UNESCO/PHI, la BEI, l’UICN Med, GWP Med, WWF Med et des Centres d’activités régionales du PNUE/PAM : Plan Bleu (France), PAP/RAC (Croatie), SCP/RAC (Espagne) et SPA/RAC (Tunisie).

M. Chris Severin, Coordonnateur du GEF International Waters (FEM) a observé que « le MedProgramme est un excellent exemple des cycles complets des investissements du FEM : du renforcement de la confiance entre les pays et l’identification des principaux facteurs de stress transfrontaliers spécifiques à l’écosystème, à la définition d’objectifs régionaux et la mise en œuvre des priorités nationales. Cela a débouché sur un partenariat à la fois passionnant et puissant, débloquant des investissements dans les infrastructures tout en renforçant les cadres politiques et juridiques nationaux et régionaux nécessaires à la durabilité à long terme ».

Le MedProgramme est également soutenu par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la Banque européenne d’investissement (BEI). Les deux institutions financières internationales fourniront un cofinancement de 700 millions de dollars USD sous forme de prêts accordés aux pays et aux acteurs publics et privés pour favoriser la création et la transformation des marchés et assurer la durabilité par le biais du secteur privé et de la participation des municipalités.

Avec un littoral de 46 000 km, la mer Méditerranée – la plus grande mer semi-fermée du monde – a vu la population des pays côtiers doubler au cours des quarante dernières années pour atteindre 450 millions d’habitants. La région devrait atteindre la barre des 600 millions d’habitants en 2050. Les zones côtières de plus en plus vulnérables doivent faire face à la conjugaison d’une forte pression urbaine avec les effets croissants du changement climatique, notamment l’érosion et la salinisation des deltas fluviaux et des aquifères qui soutiennent les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire. Selon le Rapport sur l’état de l’Environnement et du Développement en Méditerranée (SoED), qui sera bientôt publié par le PNUE/PAM, l’élévation du niveau de la mer pourrait varier entre 45 centimètres et plus de 2 mètres d’ici 2100.

La gestion intégrée des zones côtières (GIZC) – un aspect important couvert par la Convention de Barcelone et son Protocole GIZC – constituera l’une des principales activités du MedProgramme en mettant l’accent sur l’amélioration de la gestion efficace des aquifères côtiers dans la région. Des activités spécifiques viseront à renforcer la résilience au changement climatique au Maroc et au Monténégro, ainsi qu’au niveau régional.

Concernant la diversité biologique, le MedProgramme poursuivra l’expansion des paysages marins sous protection, notamment en améliorant la gestion des aires marines protégées (AMP) en Libye. En vertu du Protocole ASP/DB de la Convention de Barcelone, les Parties contractantes ont établi un réseau croissant d’AMP, dont 39 Aires spécialement protégées d’importance méditerranéenne (ASPIM). Au total, la région abrite 1 233 AMP et autres mesures de conservation efficaces par zone.

Le MedProgramme renforcera le rôle du système PNUE/PAM — Convention de Barcelone en tant que cheville ouvrière d’une réponse régionale coordonnée et intégrée aux défis cruciaux liés à l’utilisation durable des ressources côtières et marines en Méditerranée. Le programme sera pleinement intégré dans la stratégie à moyen terme (SMT) 2022-2027 du PNUE/PAM.

« Alors que notre région se remet de COVID-19, je suis convaincu que la mise en œuvre du MedProgramme contribuera à la prise en charge de problématiques critiques en Méditerranée, notamment l’élimination des produits chimiques, les besoins en eau et une gestion plus efficace de l’espace marin et des zones côtières », a déclaré M. Leone.

Dans le cadre des appels du PNUE à mieux reconstruire après la pandémie de Covid-19, le PNUE/PAM plaide pour une renaissance verte en Méditerranée. Un meilleur respect des obligations souscrites par les Parties contractantes à la Convention de Barcelone et ses protocoles, et des mesures réglementaires adoptées sous les auspices du Plan d’Action pour la Méditerranée peut conduire à des gains importants et durables dans la réduction de la pollution. La mise à grande échelle de la consommation et de la production durables, qui constituent une importante composante des travaux du PNUE/PAM dans la région, sera tout aussi déterminante pour un avenir résilient et durable.

« La pandémie de Covid-19 n’est pas une excuse pour révoquer des engagements antérieurs ou faire preuve de complaisance au sujet de ce qui a provoqué la crise : l’action humaine vis-à-vis de la nature. Le MedProgramme s’attellera à traiter de nombreuses formes de dégradation environnementale dans notre région et contribuera à garantir l’intégrité des écosystèmes dont la santé humaine a tant besoin », a observé M. Leone.


Pour plus d’informations, veuillez contacter :

Jihed Ghannem, Public Information Officer, UNEP/MAP—Barcelona Convention Secretariat, ghannem[at]un.org

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