- D'ici 2020, la fabrication, l'importation et l'exportation de produits contenant du mercure ajouté ne seront plus autorisées.
- Les parties ont convenu d'un cadre de suivi de l'efficacité de la Convention afin de renforcer sa mise en œuvre.
- La troisième réunion de la Conférence des Parties à la Convention de Minamata sur le mercure s'est tenue du 25 au 29 novembre à Genève (Suisse).
Genève, le 29 novembre 2019 - Les Parties à la Convention de Minamata ont décidé d'aller de l'avant avec leur accord sur l'élimination progressive de l'utilisation des produits contenant du mercure ajouté et de promouvoir des solutions de remplacement lors de la troisième conférence des Parties, qui s'est achevée aujourd'hui à Genève après une réunion d'une semaine du 26 au 29 novembre 2019. Les délégués représentant 113 Parties ont décidé d'entreprendre l'examen concernant la réduction de l'utilisation du mercure dans les produits manufacturés. Les parties ont également convenu de la manière d'utiliser des codes douaniers pour les produits contenant du mercure qui permettraient de recueillir des informations fiables et donc de faciliter le commerce, y compris l'interdiction des produits contenant du mercure.
Les jours sont comptés pour les piles, les commutateurs, les lampes fluorescentes, les cosmétiques, les pesticides, les baromètres et les thermomètres contenant du mercure. D'ici 2020, la fabrication, l'importation et l'exportation de ces produits ne seront plus autorisées. La bonne nouvelle, c'est qu’un large éventail d'alternatives sûres et performantes aux produits contenant du mercure ont été développées. Ce n'est donc qu'une question de temps avant que les alternatives sans mercure ne remplacent complètement leurs homologues plus toxiques.
Tel que cela a été souligné lors de la séance d'ouverture de lundi, la feuille de route pour l'évaluation de l'efficacité adoptée lors de la deuxième réunion de le Conférence des Parties a abouti à un cadre qui aidera à définir l'efficacité de la Convention d'ici 2023.
"Cette COP a un rôle clé à jouer dans l'établissement du cadre de la première évaluation de l'efficacité de la Convention, prévue pour 2023. Le renforcement des cadres juridiques et des capacités institutionnelles est également une condition fondamentale de la mise en œuvre de la Convention ", a déclaré Inger Andersen, Directrice exécutive du Programme de Nations Unies pour l'Environnement.
Dans le même ordre d'idées, la Secrétaire exécutive de la Convention de Minamata, Rossana Silva Repetto, a admis que " nous souhaitons tous que les résultats de cette évaluation reflètent que notre convention s'avère efficace. Pour cela, nous devons travailler à la mise en œuvre de la convention à tous les niveaux afin de produire les fruits qui indiquent, dans les données qui seront recueillies, que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre l'objectif que vous vous êtes fixé pour la Convention de Minamata".
En attendant, les Parties ont l'obligation de soumettre leurs premiers rapports nationaux d'ici à décembre 2019 sur les mesures qu'elles auront prises pour mettre en œuvre un certain nombre de dispositions de la Convention, sur l'efficacité de ces mesures et sur les difficultés éventuelles à surmonter pour atteindre les objectifs de la Convention, tel que convenu lors de la première réunion.
Parmi les autres décisions clefs adoptées à la troisième Conférence des Parties à la Convention de Minamata figurent le programme de travail et le budget pour l'exercice biennal 2020-2021, le mandat du Comité de mise en œuvre et du respect des obligations, les orientations sur la gestion des sites contaminés, les rejets et les seuils de déchets. Les parties ont réitéré leur souhait de continuer à renforcer la coopération avec les organisations internationales dans les domaines relatifs à la Convention, en vue de la réalisation des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Des donateurs ont annoncé des contributions volontaires au Programme international spécifique visant à soutenir le renforcement des capacités et l'assistance technique, qui est l'une des composantes du mécanisme financier de la Convention, le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) étant l'autre composante.
La COP3 a également été l'occasion de consolider les progrès substantiels réalisés jusqu'à présent lors des COP précédentes. Aux première et deuxième réunions, la Conférence des Parties a pris des décisions essentielles pour la mise en œuvre de la Convention. Plusieurs documents d'orientation ont été adoptés concernant le commerce, les meilleures techniques disponibles et les meilleures pratiques environnementales en matière d'émissions, ainsi que les plans d'action nationaux (PAN) de l'extraction artisanale et à petite échelle d'or (ASGM).
Les événements de la COP comprenaient une session spéciale sur la science du mercure, mettant en évidence le lien entre la politique et la science. Parmi les 26 autres événements parallèles, des questions plus larges ont été discutées, telles que les liens entre la gestion des produits chimiques et la biodiversité, l'exploitation artisanale et à petite échelle de l'or, le commerce, les sites contaminés, les produits chimiques et la gestion des déchets après 2020, et les efforts de la communauté mondiale pour protéger la santé humaine et l'environnement des effets négatifs du mercure.
Depuis l'entrée en vigueur de la convention en 2017, les conférences des parties à la Convention de Minamata sur le mercure se réunissent pendant une semaine chaque année, fin septembre (COP1) ou novembre (COP2 et COP3) au siège du Secrétariat.
Depuis l'entrée en vigueur de la Convention en 2017, les Conférences des Parties à la Convention de Minamata sur le mercure se réunissent pendant une semaine chaque année, fin septembre (COP1) ou novembre (COP2 et COP3), au siège du secrétariat à Genève, Suisse. A partir de maintenant, les prochaines COP seront convoquées tous les deux ans. En 2021, ce sera au tour de l'Indonésie d'accueillir la quatrième Conférence des Parties à la Convention de Minamata à Bali, pour que le mercure continue de faire partie du passé.
NOTE À L'INTENTION DES ÉDITEURS
À propos de la convention de Minamata sur mercure
La Convention de Minamata sur le mercure est le plus récent accord mondial sur l'environnement et la santé, adopté en 2013. Elle doit son nom à la baie du Japon où, au milieu du XXe siècle, les eaux usées industrielles contaminées au mercure ont empoisonné des milliers de personnes, provoquant de graves problèmes de santé qui ont été connus sous le nom de "maladie de Minamata". Depuis son entrée en vigueur le 16 août 2017, 113 Parties ont travaillé ensemble pour contrôler l'offre et le commerce du mercure, réduire l'utilisation, les émissions et les rejets de mercure, sensibiliser le public et renforcer les capacités institutionnelles nécessaires.
Bien que le mercure soit présent à l'état naturel, il est également un sous-produit d'un certain nombre de procédés industriels et se retrouve dans de nombreux objets du quotidien, notamment les piles, les amalgames dentaires, les thermomètres et les lampes fluorescentes. Une fois rejeté dans l'atmosphère, dans le sol et dans l'eau - souvent par la combustion du charbon et l'extraction artisanale et à petite échelle de l'or (ASGM) - le mercure s'accumule dans les poissons, les animaux et les humains, ce qui constitue une grave menace pour la santé humaine et l'environnement. Grâce à la Convention de Minamata, la communauté internationale peut s'attaquer au cycle de vie complet du mercure.
À propos du Programme des Nations Unies pour l'environnement
Le PNUE est le principal porte-parole mondial en matière d'environnement. Il assure le leadership et encourage les partenariats en matière de protection de l'environnement en inspirant, en informant et en permettant aux nations et aux peuples d'améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.
Pour plus d’information, veuillez contacter :
Anna García, Chargée de communication de la Convention de Minamata, +41 22 917 31 11 ; +41 79 39 11 736 (téléphone portable)