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17 Feb 2022 Communiqué de presse L'environnement à l'étude

Incendies de forêt meurtriers, pollution sonore et perturbation des cycles de vie : un rapport des Nations unies recense plusieurs menaces…

Nairobi, 17 février 2022 – Les incendies de forêts sont plus violents et plus fréquents, la pollution sonore urbaine devient une menace pour la santé publique mondiale et les décalages phénologiques, c'est-à-dire les perturbations de la synchronisation des étapes du cycle de vie au sein des systèmes naturels, ont des conséquences écologiques. Ces problèmes environnementaux critiques, qui requièrent une plus grande attention, sont mis en évidence dans la dernière édition du rapport Frontières publié aujourd'hui par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

Il s'agit de la quatrième édition du rapport Frontières, publié pour la première fois en 2016 alertant sur le risque croissant de zoonoses, quatre ans avant l'apparition de la pandémie de COVID-19.

« Le rapport Frontières identifie et propose des solutions à trois problèmes environnementaux qui méritent l'attention et l'action des gouvernements et du grand public », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « La pollution sonore urbaine, les incendies de forêt et les changements phénologiques, les trois thématiques de cette édition du rapport Frontières, sont des questions qui mettent en évidence le besoin urgent de s'attaquer à la triple crise planétaire du changement climatique, de la pollution et de la perte de biodiversité. »

La dernière édition du rapport Frontières, intitulée Bruit, flammes et décalages : questions émergentes d’ordre environnemental, est publié quelques jours avant la reprise de la cinquième session de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (UNEA) :

Un tueur bruyant : la pollution sonore dans les villes est un danger croissant pour la santé publique

Les conditions météorologiques favorables aux incendies de forêt devraient s'intensifier

  • Entre 2002 et 2016, une moyenne d'environ 423 millions d'hectares ou 4,23 millions de km carrés de la surface terrestre, une superficie équivalente à celle de l'ensemble de l'Union européenne, a brûlé chaque année, un phénomène devenant plus fréquent dans les écosystèmes de forêts mixtes et de savanes. On estime que 67 % de la superficie mondiale annuelle brûlée par tous les types d'incendies, y compris les feux de forêt, se trouvait sur le continent africain.
  • Les conditions météorologiques dangereuses favorisant les incendies de forêt devraient devenir plus fréquentes et plus intenses et durer plus longtemps, y compris dans des zones qui n'étaient pas touchées par les incendies auparavant. Les feux de friches d'une intensité extrême peuvent déclencher des orages dans les panaches de fumée qui aggravent les incendies en raison de la vitesse erratique des vents et génèrent des éclairs qui allument d'autres feux bien au-delà du front de l'incendie, un cercle vicieux dangereux.
  • Cela est dû aux changements climatiques, notamment à des températures plus chaudes et à des conditions plus sèches en raison des sécheresses plus fréquentes. Le changement d'affectation des sols est un autre facteur de risque, notamment l'exploitation forestière commerciale et la déforestation au profit des exploitations agricoles, des pâturages et de l'expansion des villes. Une autre cause de la prolifération des feux de forêt est la suppression agressive des feux naturels, qui sont essentiels dans certains systèmes naturels pour limiter les quantités de matières combustibles, ainsi que les politiques de gestion des feux inappropriées qui excluent les pratiques traditionnelles de gestion des feux et les connaissances autochtones.
  • Les effets à long terme sur la santé humaine ne se limitent pas aux personnes qui combattent les feux de forêt, sont évacuées ou subissent des pertes. La fumée et les particules émises par les feux de forêt ont des conséquences importantes sur la santé des personnes habitant dans des endroits venteux, parfois à des milliers de kilomètres de la source, et ces effets sont souvent exacerbés chez les personnes souffrant de maladies préexistantes, les femmes, les enfants, les personnes âgées et les pauvres. Les modifications des régimes d'incendie devraient également entraîner une perte massive de biodiversité, mettant en danger plus de 4 400 espèces terrestres et d'eau douce.
  • Les feux de forêt génèrent du carbone noir et d'autres polluants susceptibles de polluer les sources d'eau, de favoriser la fonte des glaciers, de provoquer des glissements de terrain et des proliférations d'algues à grande échelle dans les océans, et de transformer les puits de carbone tels que les forêts tropicales en sources de carbone.
  • Le rapport préconise d'investir davantage dans la réduction des risques d'incendies de forêt, d'élaborer des approches de gestion de la prévention et de la réaction qui incluent les communautés vulnérables, rurales, traditionnelles et autochtones, et d'améliorer encore les capacités de télédétection, telles que les satellites, les radars et la détection des éclairs.

Les changements climatiques perturbent les rythmes naturels des plantes et des animaux

  • La phénologie est le calendrier des étapes récurrentes du cycle de vie, déterminé par les forces environnementales, et la façon dont, au sein d'un écosystème, les espèces en interaction répondent aux conditions changeantes. Les plantes et les animaux des écosystèmes terrestres, aquatiques et marins utilisent la température, la longueur du jour ou les précipitations pour déterminer le moment où ils vont déployer leurs feuilles, fleurir, donner des fruits, se reproduire, nidifier, polliniser, migrer ou se transformer d'une autre manière.
  • Les décalages phénologiques se produisent lorsque les espèces modifient le calendrier des étapes du cycle de vie en réponse à l'évolution des conditions environnementales modifiées par les changements climatiques. Le problème est que les espèces en interaction dans un écosystème ne modifient pas toujours le calendrier de la même façon ni au même rythme.
  • Ces changements phénologiques sont de plus en plus perturbés par les changements climatiques, ce qui désynchronise les plantes et les animaux de leurs rythmes naturels et entraîne des inadéquations, par exemple lorsque les plantes changent de cycle de vie plus rapidement que les herbivores.
  • Les animaux qui migrent sur de longue distance sont particulièrement vulnérables aux changements phénologiques. Les indices climatiques locaux qui déclenchent normalement la migration peuvent ne plus prédire avec précision les conditions à destination et sur les sites de repos se trouvant le long de leur trajet.
  • Les décalages phénologiques des cultures en réponse aux variations saisonnières constitueront un défi pour la production alimentaire face aux changements climatiques. Les décalages phénologiques des espèces marines commercialement importantes et de leurs proies ont des conséquences importantes sur la productivité des stocks et des pêcheries.
  • Les effets exhaustifs des décalages phénologiques nécessitent des recherches supplémentaires. Le maintien d'habitats appropriés et de la connectivité écologique, le renforcement de l'intégrité de la diversité biologique, la coordination des efforts internationaux le long des voies de migration, le soutien de la résilience et le maintien de la variation génétique au sein des espèces sont des objectifs de conservation cruciaux. Par-dessus tout, il est essentiel de limiter le rythme du réchauffement en réduisant les émissions de CO2.

À L’ATTENTION DES RÉDACTEURS

À propos de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (UNEA)

L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement est l'organe décisionnel le plus puissant du monde en matière d'environnement. L’assemblée a pour vocation de s'attaquer à certains des problèmes les plus cruciaux de notre époque. Cette année, des centaines de décideurs majeurs, d'entreprises et de représentants d'organisations intergouvernementales et de la société civile se réuniront pour la deuxième partie de l'UNEA-5, qui aura lieu au siège du Programme des Nations unies pour l'environnement à Nairobi.

À propos du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE)

Le PNUE est la principale autorité mondiale en matière d'environnement. Il assure le leadership et encourage le partenariat dans la protection de l'environnement en inspirant, informant et permettant aux nations et aux peuples d'améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.

UNEP@50 : un moment pour réfléchir au passé et envisager l'avenir

La Conférence des Nations unies sur l'environnement humain qui s'est tenue en 1972 à Stockholm, en Suède, a été la toute première conférence des Nations unies dont le titre contenait le mot « environnement ». La création du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a été l'un des résultats les plus remarquables de cette conférence aux nombreuses premières. Le PNUE a été créé tout simplement pour être la conscience environnementale de l'ONU et du monde. Les activités qui se dérouleront jusqu'en 2022 porteront sur les progrès significatifs réalisés ainsi que sur ce qui nous attend dans les décennies à venir.

Pour plus d'informations, veuillez contacter :

Keisha Rukikaire, cheffe du service de presse, PNUE

Moses Osani, chargé de communication, PNUE