Nairobi, 16 septembre 2021 – Alors que 54 ministres africains de l'environnement se réunissaient virtuellement cette semaine à l'occasion de la 18e session de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE), ils ont convenu d'intensifier la riposte du continent en vue d'accélérer le programme de relance verte et durable et faire face à la triple crise du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution.
Dans une déclaration ministérielle publiée aujourd'hui à la clôture de la première partie de la 18e session de la CMAE, les représentants des gouvernements africains ont réaffirmé leur engagement et leurs efforts pour assurer le rétablissement de leurs pays à la suite des conséquences de la pandémie de COVID-19 en donnant la priorité aux mesures de redressement vertes et durables qui peuvent offrir des avantages pour favoriser à la fois la résilience sociale, économique et environnementale.
S'exprimant lors du segment ministériel, le président entrant de la CMAE et ministre de l'Environnement du Sénégal, S.E. Abdou Karim Sall, a déclaré : "Il est dans l'intérêt de l'Afrique et de nos populations que les questions environnementales reçoivent l'attention qu'elles méritent, surtout au vu des effets de la COVID-19."
"C'est non seulement une opportunité mais une obligation, pour nous, ministres africains en charge de l'environnement, de prendre la responsabilité de veiller à ce que les moyens nécessaires soient fournis pour traduire les objectifs de la CMAE en mesures urgentes", a-t-il ajouté.
Les ministres se sont engagés à garantir une approche multilatérale efficace pour lutter contre les changements climatiques grâce à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), au protocole de Kyoto et à l'accord de Paris. Les ministres ont également réitéré leur engagement à assurer leur mise en œuvre conformément aux principes de la Convention, tout en mettant l'accent sur l'accès équitable au développement durable, l'éradication de la pauvreté et la reconnaissance des besoins spécifiques des pays africains.
Lors de la conférence de haut niveau, qui s'est tenue virtuellement sous le thème "Assurer le bien-être et la durabilité des populations en Afrique", les ministres ont appelé à une reprise centrée sur les populations qui permette de faciliter la création d'emplois et l'amélioration des moyens de subsistance.
Le continent a subi de graves répercussions sociales et économiques en raison de la pandémie de COVID-19. Celle-ci a affecté les marchés déjà très volatils, contractant le PIB du continent jusqu'à 3,4 % allant de paire avec une perte estimée entre 173,1 et 236,7 milliards de dollars pour les années 2020-2021.
Les ministres ont noté que la pandémie avait entravé la capacité des pays africains à répondre aux crises qui sont celles du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution et qui ont également déjà un impact sévère dans de nombreuses régions du continent.
Afin d'accélérer la mise en place d'un plan de relance vert et durable pour l'Afrique, la plateforme en ligne du projet de relance verte pour l'Afrique (AGSP) a été officiellement lancée. La plateforme offre une passerelle complète aux gouvernements, aux partenaires de développement, aux communautés et aux parties prenantes pour accéder aux informations et aux connaissances sur le PSSA récemment adopté.
"Le Programme de relance verte pour l'Afrique est une étape clé pour tirer parti de cette opportunité. Le programme touche toutes les bonnes notes : action climatique, qualité de l'air, restauration des terres, biodiversité, économie bleue, villes vertes, etc.", a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). "Il complétera le plan d'action pour la relance verte de l'UA en permettant aux pays et aux régions de prendre des mesures plus audacieuses en intégrant des considérations environnementales dans leurs plans et programmes. Et il s'appuiera sur les actions de relance déjà en place."
Les ministres ont soutenu la position régionale commune pour les prochaines réunions de la Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 15) et de la Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP26). Ils ont également exhorté les États membres africains à participer activement et à représenter la région lors de la reprise de la cinquième session de l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE 5.2) qui se tiendra à Nairobi du 28 février au 2 mars 2022.
À l'occasion de la commémoration du 50e anniversaire du PNUE (UNEP@50) en 2022, les ministres ont convenu de s'engager dans des activités aux niveaux national, régional et mondial afin de sensibiliser à des actions futures plus ambitieuses pour protéger la nature, combattre la pollution, la dégradation des sols et le changement climatique. Les ministres de l'environnement ont également convenu de soutenir le PNUE@50 en fournissant une plateforme élargie pour la sensibilisation et l'action systémique sur le continent africain.
En amont de la conférence ministérielle, une réunion des grands groupes africains et des parties prenantes a eu lieu le 10 septembre qui a compté la participation des organisations accréditées auprès du PNUE. Leur déclaration a été présentée aux ministres par le représentant régional du groupe.
S'exprimant au nom des grands groupes et des parties prenantes d'Afrique, Ayman Cherkaoui, du Maroc, a déclaré : "Nous félicitons la CMAE pour le rôle qu'elle a joué en fournissant des orientations stratégiques et politiques pour la création du Programme africain de stimulation écologique. Nous demandons l'inclusion significative des grands groupes et parties prenantes africains dans le Comité de coordination du Programme de stimulation verte en Afrique."
NOTES AUX RÉDACTEURS
À propos de la CMAE
La Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE) a été créée en 1985, à la suite d'une conférence des ministres africains de l'environnement tenue au Caire, en Égypte. Elle a pour mandat de plaider en faveur de la protection de l'environnement en Afrique ; de veiller à ce que les besoins humains fondamentaux soient satisfaits de manière adéquate et durable ; de veiller à ce que le développement social et économique soit réalisé à tous les niveaux ; et de veiller à ce que les activités et pratiques agricoles répondent aux besoins de sécurité alimentaire de la région.
À propos du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE)
Le PNUE est la principale entité mondiale en matière de protection de l'environnement. L'organisation fournit un leadership et encourage les partenariats pour assurer la protection de l'environnement en encourageant, en informant et en permettant aux nations et aux peuples d'améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.
Pour plus d'informations, veuillez contacter
Mohamed Atani, Chef de la communication et de la sensibilisation, Bureau Afrique du PNUE.