- Le Gabon, la Jamaïque et le Sri Lanka ont uni leurs forces pour réduire le coût environnemental et sanitaire de l'industrie de l'éclaircissement de la peau.
- L'initiative, dotée de 14 millions de dollars des États-Unis, soutiendra une approche globale visant à éliminer le mercure des produits d'éclaircissement de la peau et à promouvoir la beauté de toutes les couleurs de peau.
- De nombreux produits d'éclaircissement de la peau contiennent du mercure, qui présente des risques importants pour la santé humaine et l'environnement.
Genève, 14 février 2023 - Les gouvernements du Gabon, de la Jamaïque et du Sri Lanka ont uni leurs forces pour lutter contre l'usage de certains cosmétiques néfastes, en lançant un projet conjoint doté de 14 millions de dollars des États-Unis pour éliminer l'utilisation du mercure dans les produits éclaircissants pour la peau.
L'utilisation de produits cosmétiques pour inhiber la production de mélanine par l'organisme afin de donner à la peau un aspect plus clair, est une pratique séculaire dans de nombreuses régions du monde qui continue de faire des ravages encore de nos jours.
Les hommes et les femmes utilisent des produits éclaircissants, non seulement pour éclaircir leur peau, mais aussi pour estomper les taches de rousseur, les imperfections, les taches de vieillesse et traiter l'acné. Cependant, les consommateurs ignorent souvent que nombre de ces produits contiennent des substances chimiques nocives, notamment du mercure, une substance toxique qui présente des risques pour la santé humaine et contamine l'environnement.
Les produits d'éclaircissement de la peau peuvent provoquer des éruptions et des décolorations cutanées, des cicatrices, des dommages aux systèmes nerveux, digestif et immunitaire, ainsi que de l'anxiété et la dépression. La Convention de Minamata sur le mercure a fixé une limite de 1mg/1kg (1ppm) pour le mercure dans les produits éclaircissants pour la peau. Cependant, un test réalisé en 2018 par le Zero Mercury Working Group et le Biodiversity Research Institute sur plus de 300 produits provenant de 22 pays a révélé qu'environ 10 % des crèmes éclaircissantes pour la peau dépassaient cette limite, beaucoup d'entre elles contenant jusqu'à 100 fois la quantité autorisée.
Dirigé par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), avec un financement du Fonds pour l'environnement mondial (en anglais) (FEM), et exécuté par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Biodiversity Research Institute (BRI), le projet Éliminer les produits d'éclaircissement de la peau au mercure (en anglais) s'efforcera de réduire le risque d'exposition aux produits d'éclaircissement de la peau contenant du mercure, en sensibilisant aux risques sanitaires liés à leur utilisation, en élaborant des réglementations types pour réduire leur circulation et en mettant fin à la production, au commerce et à la distribution sur les marchés nationaux et internationaux.
"Le mercure est un ingrédient caché et toxique dans les crèmes éclaircissantes pour la peau que de nombreuses personnes utilisent quotidiennement, souvent sans comprendre à quel point cela est dangereux", a déclaré le PDG et président du FEM, Carlos Manuel Rodriguez.
"Cette initiative est significative car elle ne se concentre pas seulement sur les substitutions d'ingrédients nocifs, mais sur la sensibilisation qui peut contribuer à changer les comportements qui nuisent à la santé individuelle ainsi qu'à la planète."
Les produits d'éclaircissement de la peau ne présentent pas seulement un risque pour l'utilisateur : les enfants peuvent y être exposés par le biais du lait maternel, et les chaînes alimentaires peuvent être contaminées lorsque les cosmétiques sont rejetés dans les eaux usées. En outre, le composé peut voyager loin de son point de dispersion, s'accumulant dans la terre, l'eau et le sol sans se décomposer dans l'environnement. La demande de produits d'éclaircissement de la peau devrait atteindre 11,8 milliards de dollars des É-U d'ici 2026. Elle est alimentée par une classe moyenne croissante dans la région Asie-Pacifique et par l'évolution démographique en Afrique et dans les Caraïbes, par conséquent l'utilisation d'ingrédients nocifs dans les produits d'éclaircissement de la peau est un problème mondial.
Sheila Aggarwal-Khan, directrice de la division Industrie et économie du PNUE, a déclaré que l'utilisation du mercure dans les produits d'éclaircissement de la peau constituait un grave problème de santé publique et nécessitait une attention urgente.
"Alors que les gouvernements ont accepté de limiter l'utilisation du mercure par le biais de la Convention de Minamata, des entreprises continuent de fabriquer, de commercialiser et de vendre des produits toxiques aux consommatrices et consommateurs", a-t-elle déclaré. "Le PNUE est fier de travailler avec ces trois pays, ainsi qu'avec un ensemble passionné de partenaires de cofinancement pour transformer cette industrie."
"L'OMS appelle à une action urgente pour la régulation du mercure, qui est l'un des principaux produits chimiques préoccupants pour la santé publique. Les effets du mercure sur la santé sont connus depuis des siècles, mais il faut maintenant sensibiliser davantage de personnes", a déclaré le Dr Annette Prüss, directrice par intérim du Département Environnement, changement climatique et santé de l'OMS. "Les pays devraient agir de toute urgence pour prendre des mesures juridiques contre les pratiques néfastes afin que cet élément dangereux soit éliminé des produits d'éclaircissement de la peau que les gens utilisent tous les jours."
Le projet, qui durera trois ans, permettra aux pays concernés d'aligner leurs politiques relatives au secteur cosmétique sur les meilleures pratiques, de créer un environnement propice à l'élimination progressive du mercure et de tenter de faire évoluer les normes culturelles plus larges relatives au teint de la peau en faisant participer les organisations, les professionnels de la santé et les personnes influentes travaillant dans ce domaine.
Sema Jonsson, fondatrice du Panthéon des femmes qui inspirent, co-financier du projet, a déclaré que l'organisation souhaitait que les gens admirent et soient fiers de leur teint naturel.
"Nous sommes tous belles et beaux", a déclaré Mme Jonsson. "Pas en dépit de notre peau, mais grâce à celle-ci".
"Nous avons besoin d'un nouvel idéal à suivre, un idéal qui est assimilé à l'humanité et non à la blancheur de la peau."
À L'ATTENTION DES RÉDACTEURS
À propos du Biodiversity Research Institute
Le Biodiversity Research Institute (BRI), dont le siège social est situé à Portland, dans le Maine, est un groupe de recherche écologique à but non lucratif dont la mission est d'évaluer les nouvelles menaces qui pèsent sur la faune et les écosystèmes par le biais de la recherche collaborative, et d'utiliser les résultats scientifiques pour faire progresser la sensibilisation à l'environnement et informer les décideurs. L'IRB soutient 12 programmes de recherche au sein de quatre centres de recherche, dont le Center for Mercury Studies.
À propos du Fonds pour l'environnement mondial
Le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) est un fonds multilatéral destiné à lutter contre la perte de biodiversité, les changements climatiques, la pollution et les pressions sur la santé des terres et des océans. Ses subventions, ses financements mixtes et son soutien politique aident les pays en développement à faire face à leurs plus grandes priorités environnementales et à adhérer aux conventions internationales sur l'environnement. Au cours des trois dernières décennies, le FEM a fourni plus de 22 milliards de dollars de financement et mobilisé 120 milliards de dollars supplémentaires pour plus de 5 000 projets nationaux et régionaux.
À propos du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE)
Le PNUE est la principale autorité mondiale en matière d'environnement. L'organisation cherche à montrer l'exemple et encourage les partenariats pour la protection de l'environnement en inspirant, informant et en permettant aux nations et aux peuples d'améliorer leur qualité de vie sans compromettre celle des générations futures.
À propos de l'Organisation mondiale de la santé (OMS)
Dévouée au bien-être de tous et guidée par la science, l'Organisation mondiale de la Santé dirige et défend les efforts mondiaux visant à donner à chacune et chacun, partout, une chance égale de mener une vie saine. Notre mission est de promouvoir la santé, d'assurer la sécurité dans le monde et de servir les personnes vulnérables.
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Service de presse, Programme des Nations Unies pour l'environnement
Laura MacInnis, responsable principale de la communication, FEM