Photo by AFP/Marty Melville
11 Jul 2024 Récit Catastrophes et conflits

Alors que la tempête climatique s'intensifie, les îles du Pacifique s'empressent de mettre en place des systèmes d'alerte

Photo by AFP/Marty Melville

L'un des points forts d'une visite des magnifiques îles Rock de Palau est la possibilité de nager avec des essaims de méduses dorées.

Inoffensives pour l'homme, ces méduses, qui se comptent par millions, sont connues pour migrer quotidiennement d'est en ouest, en suivant le mouvement du soleil dans le ciel.  

Leur habitat, l'île aux méduses d'Ongeim'l Tketau, fait partie d'un site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et constitue une attraction touristique majeure.  

Mais comme le reste des Palaos, une nation insulaire de 18 000 habitants qui dépend fortement du tourisme, la région est dangereusement exposée aux cyclones tropicaux qui balayent régulièrement le Pacifique Sud.

Pour contrer cette menace, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) aide les Palaos à construire plusieurs stations météorologiques automatisées et à faire flotter une bouée qui mesure la hauteur des vagues. Ces équipements permettront aux responsables gouvernementaux de surveiller l'approche des tempêtes, d'alerter les voyagistes et de planifier les opérations de sauvetage.

« Il est essentiel de disposer d'informations fiables sur le temps et le climat », déclare Jennifer Olegeriil, directrice du département de la conservation et de l'application de la loi du gouvernement de l'État de Koror, qui gère les îles Rock. « Il s'agit d'un élément clé dans la planification de nos opérations quotidiennes. 

A man throws a large fish onto a table
Dans les États du Pacifique, comme les îles Cook, le changement climatique menace les récifs coralliens sur lesquels repose la pêche. De nouveaux systèmes d'alerte précoce sont conçus pour aider les communautés à détecter les menaces qui pèsent sur ces villes sous-marines. Photo : AFP/Marty Melville 

 

 

 

Les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les cyclones, les inondations et les sécheresses, ont été multipliés par cinq au cours des 50 dernières années, une augmentation qui, selon les experts, est due au changement climatique. Les petites nations insulaires en développement, comme Palau, sont particulièrement vulnérables à ces bouleversements climatiques.. Les tempêtes et la montée des eaux érodent les côtes, ébranlent les communautés côtières de faible altitude et font ruisseler l'eau de mer dans des sources d'eau potable déjà peu abondantes, comme les aquifères. Dans le même temps, même sous les tropiques, les sécheresses sont de plus en plus fréquentes.

Pour renforcer la résilience face à cette nouvelle donne, le PNUE aide les îles Cook, Niue, Palau, la République des îles Marshall et Tuvalu à produire des informations climatiques de qualité et à améliorer les systèmes d'alerte précoce en cas de risques multiples.  

Financé par le Fonds vert pour le climat, ce programme quinquennal aidera les météorologues du gouvernement à mieux prévoir les phénomènes météorologiques extrêmes et à émettre des alertes à l'intention des communautés. 

Le projet comprend l'installation de points d'observation météorologique dans chacun des cinq pays et la fourniture d'équipements d'observation améliorés, tels que des stations météorologiques automatiques, des radars Doppler, des bouées météorologiques marines et des capteurs océaniques.

Des résultats prometteurs ont déjà été obtenus.

Dans le cadre du programme du PNUE, un système pilote d'alerte précoce a été mis en place dans les 15 îles des îles Cook. Le système a été utilisé pour donner l'alerte en cas d'inondation côtière à Rarotonga, la plus grande île du pays, en mai 2023. Son lancement a fait suite à des ondes de tempête en 2022 qui ont frappé les propriétés en bord de mer et qui ont pris les habitants par surprise.

À Niue, un système similaire soutenu par le PNUE a permis aux météorologues de mieux comprendre les mécanismes d'une tempête qui a frappé l'île en mars et avril 2024. 

An aerial view of tropical islands
Palau’s Rock Islands are a magnet for tourists but dangerously exposed to cyclones that routinely sweep through the South Pacific. Photo by Robert Harding via AFP 

In the Republic of Marshall Islands, the UNEP programme is helping to improve the monitoring of coral reefs, many of which bleached and died when water temperatures surged in 2014. Teams are working to install coral health kits and other ocean monitoring tools that track water temperature, helping to forecast bleaching events. They also plan to distribute paper scorecards that will allow communities in remote areas to grade the health of corals. That information will then be shared with Marshall Island Conservation Society, helping the group get a better handle on the state of the country’s corals. 

Healthy coral reefs are vital for supporting marine biodiversity, providing food and protein to coastal communities, and protecting shorelines against waves, storms and floods. Yet they are under relentless stress from climate change, which is warming ocean waters. 

“Much of the Marshall Islands consists of ocean, which means that we depend highly on our marine resources for our sustenance,” says Dua Randolph, Deputy Director of the Marshall Islands Conservation Society. “Coral bleaching is an existential threat for us.” 

Men in a small boat on the open ocean holding a bright yellow buoy
In Tuvala, a UNEP is supporting the roll out of buoys that can measure wave height, information meteorologists can use to gauge the intensity of storms. Photo by UNEP

Small island developing states are responsible for less than 1 per cent of the global greenhouse emissions that are driving climate change. But this group of 39 nations, home to a combined 65 million people, are bearing the brunt of the climate crisis.  

Only one-third have multi-hazard early warning systems, which can detect a range of potential disasters. As a result, people in small island developing states are 15 times more likely to die from climate disasters.  

“Small-island states are paying the price for decades of climate inaction by the rest of the world,” said Jian Liu, the director of UNEP’s Early Warning and Assessment Division. “There is an urgent need to invest in climate science and early warning systems to save lives and protect livelihoods in these countries.” 

The United Nations Secretary-General António Guterres has called for every person in the world to be covered by early warning systems by 2027. The development of a National Adaptation Plan is an essential milestone in a country’s efforts to build climate resilience, experts say. They can be used to significantly improve early warning systems by funding the installation of automatic weather stations and other monitoring equipment.   

Besides saving lives and livelihoods, early warning systems can benefit the environment. Improved observations and hazard mapping can raise the alarm about ecosystem vulnerabilities, and empower decision makers to take action to safeguard natural resources. 

A major component of the UNEP programme is helping countries to prioritize climate resilience in their decision making, with Tuvalu the first to finalize its National Framework for Weather, Climate and Ocean Services under the programme.  

Community engagement is another key feature of the programme. Niue has used education campaigns to bring greater awareness of the importance of climate information and early warning systems to school children. 

Children gather around some equipment
Children in Niue gather around newly installed weather monitoring equipment. Gear like this is helping meteorologists better understand the mechanics of tropical storms. Photo by UNEP

The five-nation UNEP programme is expected to benefit at least 80 per cent of the islands’ populations and achieve a 15-30 per cent reduction in climate-related damage and losses. 

“The sad reality is that our climate has already changed and it will continue to change,” says UNEP’s Liu. “But with early warning systems, we can help to minimize the fallout of climate-related disasters – and give island nations a fighting chance.” 
 

The Sectoral Solution to the climate crisis  

UNEP is at the forefront of supporting the Paris Agreement goal of keeping global temperature rise well below 2°C, and aiming for 1.5°C, compared to pre-industrial levels. To do this, UNEP has developed the Sectoral Solution, a roadmap to reducing emissions across sectors in line with the Paris Agreement commitments and in pursuit of climate stability. The six sectors identified are: energy; industry; agriculture and food; forests and land use; transport; and buildings and cities.