Avec la propagation de COVID-19 dans le monde, nos mondes ont semblé se rétrécir. Nous voyons trop peu la nature, nous recevons trop de mauvaises nouvelles et nous nous contentons d'amitiés virtuelles au lieu d'une véritable communauté.
Le monde après la COVID-19 ne sera pas le même qu'avant, il peut devenir meilleur. "Lorsque nous aurons surmonté cette crise, ce qui sera le cas, nous serons confrontés à un choix", déclare le secrétaire général des Nations unies, António Guterres. "Nous pouvons revenir au monde tel qu'il était avant ou traiter de manière décisive les questions qui nous rendent tous inutilement vulnérables aux crises".
Alors que la Journée internationale de la Terre nourricière est célébrée à nouveau cette année en avril et que des plans sont mis en place pour aller de l'avant, nous vous invitons à vous inspirer des personnes et des projets qui oeuvrent à rendre le monde meilleur.
Reconnaître vos points forts
"Je souhaitais devenir astrophysicienne", reconnaît Katharine Hayhoe. Au lieu de cela, Mme Hayhoe est climatologue, professeur d'université et animatrice de la série de diffusion numérique, Global Weirding. "J'ai réalisé que j'avais les compétences exactes dont nous avons besoin pour faire face à ce problème urgent."
Le problème urgent auquel Katharine Hayhoe fait référence est le changement climatique ; et ses compétences exactes comprennent la capacité d'apporter des informations techniques de grande envergure à l'échelle locale, afin que les gens puissent les appliquer dans leur vie et les utiliser pour éclairer leurs décisions. "Parce que", explique-t-elle, "presque personne ne parle jamais de ce problème. Et si nous n'en parlons pas, pourquoi nous en préoccuperions-nous ? Et si nous ne nous en soucions pas, alors pourquoi agirions-nous et pourquoi exigerions-nous que d'autres agissent aussi ?
Lorsqu'elle n'est pas prise par l'écriture d'articles scientifique où l'enseignement universitaire, Katharine Hayhoe continue à faire entendre sa voix. Défenseur de la communication à distance avant même la pandémie de COVID-19, on peut la trouver sur les médias sociaux, participant à des webinaires, en et donnant des conférences et des discussions en ligne. Elle a contribué aux saison 1 et 2 Years of Living Dangerously, diffusé sur la chaîne National Geographic en 2016. Son dernier épisode de Global Weirding traite du changement climatique dans le contexte de la COVID-19, un thème sur lequel elle twitte également régulièrement.
En 2019, le PNUE a désigné Katharine Hayhoe Championne de la Terre dans la catégorie Science et innovation.
Faire partie de la solution
"Nous faisons du commerce pour sauver notre planète." C'est le cri de guerre de Patagonia, la marque de vêtements de plein air fondée par le sportif et alpiniste passionné, Yvon Chouinard, il y a près de 50 ans. Après avoir constaté à quel point la nature souffrait de destruction, Yvon Chouinard a décidé que sa propre entreprise devait adhérer au principe de l'innocuité.
Fondamentalement, cela signifie créer des produits de haute qualité, conçus pour durer. Car, explique Lisa Pike Sheehy, vice-présidente de Patagonia pour l'activisme environnemental, "l'une des choses les plus efficaces que vous pouvez faire pour le climat est de conserver vos vêtements plus longtemps".
Mais au-delà de son engagement de neutralité en matière d'impact, l'entreprise est proactive dans la recherche de solutions aux défis environnementaux. Dans les années 1980, elle a adopté une taxe auto-imposée pour générer des fonds pour les organisations de base travaillant sur les questions environnementales. Elle collabore avec ses clients pour réparer et réutiliser ou recycler leurs vieux vêtements, et permet à ses employés de quitter leur travail pendant deux mois au maximum, tout en continuant à recevoir leur salaire complet, pour travailler pour des organisations à but non lucratif pour une question environnementale qui leur tient à cœur. La société continue à mettre de côté 1% de chaque vente et, à ce jour, a donné plus de 100 millions de dollars des États-Unis à des organisations non gouvernementales. Lisa Pike Sheehy est catégorique : "La crise climatique est réelle. Elle est là, et il faut trouver des solutions qui correspondent à l'urgence de la situation".
En 2019, le PNUE a désigné Patagonia Champion de la Terre dans la catégorie vision entrepreneuriale.
Former des collectivités et groupe de soutien
"Je pense que tout le monde rêve de devenir un héros et de changer le monde", affirme Di Xu. "Mais ils ne peuvent pas réaliser ce rêve dans la vie de tous les jours". Di Xu est le chef du projet Aliplay Ant Forest, un projet qui transforme les gens ordinaires en une communauté de héros écolos.
Les utilisateurs de l'application sont encouragés à adopter des activités à faible intensité carbone dans leur vie quotidienne, comme marcher, faire du vélo ou utiliser les transports publics au lieu de conduire. Lorsqu'ils le font, ils gagnent des crédits virtuels qui sont ensuite utilisés pour engager des organisations non gouvernementales et financer la plantation d'arbres.
Di Xu explique que le nom de l'application, Ant Forest, reflète précisément sa valeur : les fourmis sont très petites par rapport aux forêts. Et le pouvoir d'un individu est limité, mais lorsque des individus collaborent, ils peuvent faire de grandes choses. Ils peuvent créer des forêts ! À ce jour, Ant Forest a rassemblé 500 millions de personnes, planté plus de 120 millions d'arbres et atténué l'impact de plus de 7 millions de tonnes de carbone.
En 2019, le PNUE a désigné Ant Forest Champion de la Terre dans la catégorie Inspiration et l'action.
Devenir le leader que vous souhaitez voir exister
"Nulle part je n'ai trouvé quelqu'un au pouvoir qui ose dire les choses telles qu'elles sont", affirme Greta Thunberg. Greta Thunberg, aujourd'hui âgée de 17 ans, a attiré l'attention du monde entier alors qu'elle n'en avait que 15. Frustrée par le manque d'action contre le changement climatique, elle s'est assise devant le Parlement suédois, tous les jours d'école pendant trois semaines, partageant sa protestation personnelle sur les réseaux sociaux.
En septembre 2018, elle a annoncé qu'elle continuerait à faire grève tous les vendredis jusqu'à ce que les politiques suédoises prévoient un plan pour maintenir la hausse des températures mondiales en-dessous des 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Ce faisant, Greta Thunberg a inspiré les jeunes du monde entier, qui continuent de faire grève dans le cadre du mouvement "Fridays for Future".
Comme l'explique l'un de ses partisans : "Notre avenir est en danger et les politiciens qui ne seront probablement plus en vie lorsque nous serons adultes ne font rien". On pense que les "Fridays for Future" ont inspiré certaines des plus grandes grèves climatiques de l'histoire mondiale et continuent à motiver les militants de tous âges : "Les gens me demandent ce que je vais devenir quand je serai grand. Et je leur demande : pourquoi dois-je devenir quelqu'un ?
En 2019, le PNUE a désigné Fridays For Future Champion de la Terre dans la catégorie Inspiration et action.
Rêver en grand
"On pourrait dire que le Costa Rica est si petit que quoi qu'ils fassent, cela n'aura pas d'impact sur les émissions mondiales... Mais ce qui est fait au Costa Rica prouve que c'est possible". Le président de la République du Costa Rica, Carlos Alvarado Qesada, s'exprime au nom d'un pays à l'ambition remarquable.
Le Costa Rica se dirige vers la neutralité carbone plus rapidement que de nombreux autres pays et s'est engagé à atteindre zéro émission nette d'ici 2050. Si cela semble peu probable, on peut considérer son bilan. Il y a cinquante ans, il avait identifié la conservation comme une priorité et aujourd'hui, plus de la moitié des territoires du pays sont sous un certain degré de protection.
Depuis les années 1980, le Costa Rica a effectivement inversé les effets de la déforestation, atteignant une couverture forestière de plus de 52 %. L'écotourisme a été une source de croissance économique et 99,5 % de l'énergie qu'il utilise provient de sources propres et renouvelables.
Notant que nombre de ces initiatives ont été lancées il y a des décennies, le président reconnaît que "c'est une grande responsabilité que de rester cohérent avec cet héritage et de continuer à aller de l'avant - et non pas de faire plus de la même chose... Nous devons faire plus".
En 2019, le PNUE a désigné le Costa Rica Champion de la Terre dans la catégorie leadership en matière de politiques.
Champions de la Terre est le prix environnemental international phare des Nations unies. Il a été créé par le Programme des Nations unies pour l'environnement en 2005 pour récompenser des personnalités remarquables des secteurs public et privé et de la société civile dont les actions ont eu un impact positif et transformateur sur l'environnement.
Pour plus d'informations, veuillez contacter Joyce Sang : joyce.sang@un.org