Ramsar, « la perle du nord de l’Iran », est la ville qui a donné son nom à la convention Ramsar.
Cette convention est un traité intergouvernemental qui fournit un cadre pour la mise en œuvre de mesures nationales et une coopération internationale pour la conversation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Elle est entrée en vigueur il y a 40 ans.
La République islamique d'Iran compte 24 sites Ramsar, classés zones humides d’importance internationale, sur les 2 290 sites recensés dans le monde. Parmi les 24 sites iraniens, environ un tiers se trouve sous pression ou dans un état critique.
Les zones humides sont essentielles à la biodiversité. D’importantes populations d’oiseaux migrateurs y hivernent ou s’y reposent lors de leurs longs trajets en direction ou en provenance des zones d’hivernage en Afrique ou du sous-continent indien.
La définition des zones humides de la Convention est large. Elle inclue tous les lacs et les rivières, les aquifères souterrains, les marécages et marais, les prairies humides, les tourbières, les oasis, les estuaires, les deltas et marées, les mangroves et autres zones côtières, les récifs coralliens, et tous les sites artificiels tels que étangs à poissons, les rizières, les réservoirs et les marais salants.
La République islamique d'Iran a dû se battre pour empêcher l’assèchement de ses lacs et zones humides en raison de l’extraction intensive d’eau par les agriculteurs pour l'irrigation, l’extraction croissante pour des usages non agricoles et le changement climatique (exacerbé par la fréquence accrue des tempêtes de poussière). Cette situation défavorable a été aggravée par 14 années de sécheresse, selon Barbara Slavin, directrice de l’Initiative pour l’avenir de l’Iran au Conseil de l'Atlantique.
Les tempêtes de sable et de poussière, l’avant-garde de la désertification, ont été identifiées comme l'un des « problèmes émergents de préoccupation environnementale » dans le dernier rapport d’ONU Environnement, Frontières 2017.
« Les causes anthropiques des tempêtes de sable et de poussière sont la déforestation et les pratiques agricoles non durables ainsi que l'extraction excessive d'eau et la modification des plans d'eau pour l'irrigation et d'autres fins », indique le rapport.
À long terme, seule une gestion durable des terres et de l'eau, intégrée à des mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique, peut améliorer la situation.
L'Iran essaie de régler le problème. Son Plan d'action stratégique national de la biodiversité, cible 18, stipule : « A l’horizon 2030, la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides seront renforcées et la situation d’au moins 50 % des zones humides dégradées sera améliorée. »
Le lac Ourmia
Le lac Ourmia, un site Ramsar et réserve de la biosphère de l'UNESCO, est un vaste lac hypersalin sur lequel reposent de nombreuses îles, entourées de vastes marais saumâtres, dans le nord-est de l'Iran. Le lac est alimenté par les précipitations, les sources et les cours d'eau et soumis à des variations saisonnières de niveau et de salinité. Les marais saumâtres constituent une zone de halte migratoire importante pour les oiseaux d'eau migrateurs.
Environ 6,4 millions de personnes et 200 espèces d'oiseaux vivent dans le bassin d'Ourmia.
L'écosystème lacustre soutient la biodiversité et offre des services de loisirs et des avantages pour la santé mentale et de l'eau pour l'agriculture et l'industrie. Si le lac venait à se tarir complètement, des tempêtes de poussière et des catastrophes pourraient être une des conséquences directes.
Une étude réalisée entre 2002 et 2011 dans le sous-bassin oriental du lac d'Ourmia a démontré que les activités agricoles, l'expansion des terres agricoles et la croissance de la population au cours des trois dernières décennies ont conduit à la surexploitation des ressources. Le lac est en déclin depuis 1995. En août 2011, sa superficie n'était que de 2 366 km2, selon ONU Environnement. Elle est passée à 700 km2 en 2013. Les données satellitaires de la NASA indiquent que le lac a perdu environ 70 % de sa superficie entre 2002 et 2016.
La République islamique d'Iran travaille en collaboration avec des partenaires de développement et des communautés locales pour améliorer la situation. Les travaux d'ingénierie ont permis de débloquer et d'assécher les rivières d'alimentation, et un rejet délibéré d'eau provenant des barrages dans les collines environnantes a été effectué. En septembre 2016, le gouvernement iranien et l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture ont lancé un projet de gestion durable du lac sur quatre ans.
De récentes indications démontrent que le lac se rétablit. La superficie du lac est maintenant de 2 300 km2 (Programme des Nations Unies pour le développement, 2017). Le document prévisionnel d'Environnement Canada de novembre 2017 se concentre sur l'ampleur de ce redressement et sur les mesures mises en place pour assurer sa pérennité.
Les marais d'Hawizeh Marsh
Dans l'Irak voisin, le marais de Hawizeh, qui s'étend à travers la frontière iranienne et est connu sous le nom de Haur Al-Azim, a été désigné comme le premier site Ramsar du pays en 2007. Environ 20 à 25 % de cette zone humide se trouve en République islamique d'Iran.
Une partie du complexe marécageux mésopotamien étant alimentée par les fleuves Tigre et Euphrate, toute la région souffre de la construction de structures de contrôle de l'eau en amont et de l'augmentation de l'extraction de l'eau pour l'agriculture ainsi que la réduction des précipitations. En conséquence, le marais de Hawizeh a été inscrit sur le registre Ramsar des zones humides menacées nécessitant une attention prioritaire.
A la mi-2017, le Gouvernement iraquien a demandé au Secrétariat Ramsar d'organiser une mission dans les marais afin d'identifier des moyens de coopération future entre l'Irak et l'Iran, première étape vers la conservation à long terme et le développement durable des marais, ainsi que l'identification de moyens permettant de réduire la fréquence des tempêtes de sable et de poussière.
La mission, qui s'est déroulée du 16 au 23 décembre 2017, a impliqué des responsables iraquiens et iraniens participant à des ateliers et effectuant des visites de sites des deux côtés de la frontière pour mieux comprendre la situation. En coopération avec le Secrétariat Ramsar, ONU Environnement contribue à soutenir le processus de dialogue qui comprend des consultations avec les communautés locales et la participation des agences des Nations Unies.
Les domaines de coopération futurs incluent la réalisation d'enquêtes sur les oiseaux d'eau, la création d'une plate-forme pour l'échange d'informations techniques et scientifiques sur l'écologie des marais, et des manifestations conjointes sur les zones humides et l'eau. Une équipe d'experts irakiens s'est jointe aux arpenteurs iraniens pour effectuer un dénombrement de la sauvagine au milieu du marécage iranien en janvier 2018. De même, des experts iraniens prévoient collaborer au recensement de la sauvagine en Irak début février 2018.
Ressources supplémentaires
"Des zones humides pour un avenir urbain durable" est le thème de la Journée mondiale des zones humides, le 2 février 2018. Regardez ce message vidéo de Martha Rojas Urrego, Secrétaire générale de la Convention de Ramsar.
L'avenir des zones humides http://web.unep.org/stories/story/future-wetlands
Les zones humides limitent les effets négatifs des inondations, des sécheresses et des cyclones : http://web.unep.org/stories/story/wetlands-limit-impact-floods-drought-cyclones
La Convention de Ramsar tiendra sa 13ème réunion de sa Conférence des parties les 21 et 29 octobre 2018.
Pour davantage d'information, veuillez contacter Makiko Yashiro ou Subrata Sinha uneproap@un.org