Les femmes jouent un rôle de premier plan dans la lutte contre certaines des plus grandes menaces environnementales auxquelles la planète fait face. Qu'il s'agisse des changements climatiques, de la perte de biodiversité, ou de la pollution. La Journée internationale des femmes, qui a lieu le 8 mars, est l'occasion de réfléchir à la contribution des femmes en tant que gardiennes de l'être humain et de la nature, défenseurs de l'environnement et des droits de l'homme et représentantes des intérêts de ceux dont la voix risque autrement de passer inaperçue.
Faites la connaissance de sept femmes extraordinaires qui utilisent leur influence pour sauvegarder la planète.
Mindy Lubber met de l'argent sur la table.
Mindy Lubber est PDG et présidente de Ceres, une organisation à but non lucratif qui utilise des données concrètes pour démontrer aux investisseurs et aux entreprises que les technologies propres, comme l'énergie solaire, l'énergie éolienne et le recyclage de l'eau, ne sont pas seulement des technologies responsables sur le plan environnemental et social, mais qu'elles sont aussi économiques.
Le changement, explique Mme Lubber, n'est pas seulement une question de politiques et de personnes. "C'est aussi une question de marchés car, que cela nous plaise ou non, ils sont le moteur d'une grande partie du monde".
Climate Action 100+, une initiative que Ceres a contribué à co-fonder, compte plus de 500 investisseurs comptabilisant 47 000 milliards de dollars d'actifs sous gestion. Selon Mme Lubber, le développement durable et l'Accord de Paris sur le changement climatique "doivent faire partie des impératifs des entreprises, et non pas être quelque chose à quoi il faut se tenir et contre quoi il faut lutter".
Mindy Lubber, championne de la Terre du PNUE.
Nemonte Nenquimo ne recule pas.
Son sang, dit-elle, est "le sang du guerrier". Mais le champ de bataille de Nemonte Nenquimo est une salle d'audience et elle se bat avec les faits.
Activiste et leader du peuple Waorani vivant dans la forêt amazonienne équatorienne, le procès le plus célèbre de Nenquimo pourrait être celui intenté contre son propre gouvernement. En 2019, le peuple Waorani a réussi à stopper le forage pétrolier dans la forêt équatorienne, protégeant ainsi 200 000 hectares de l'exploitation en Amazonie, préservant les vies et les moyens de subsistance et établissant un précédent juridique pour les droits régionaux des indigènes.
"J'ai grandi entourée par les chants des femmes sages de ma communauté qui disaient que la forêt verte que nous voyons aujourd'hui est toujours là parce que nos ancêtres l'ont protégée", dit-elle.
Nemonte Nenquimo est également co-fondatrice de Ceibo Alliance, qui unit les communautés indigènes pour protéger la terre et s'occuper des territoires de la forêt tropicale et de la survie culturelle - y compris la promotion de l'énergie solaire et la création d'opportunités économiques pour les femmes. En 2020, elle a été nommée l'une des personnes les plus influentes du monde par le magazine Time.
Faites la connaissance de Nemonte Nenquimo, Championne de la Terre du PNUE
Julia Carabias Lillo ne badine pas avec la science.
La contribution de Julia Carabias Lillo à la science et à la nature est bien documentée. L'ancienne ministre de l'environnement du Mexique est également membre de la faculté des sciences de l'Université nationale autonome du Mexique, a mené des recherches sur le développement rural dans certaines des communautés mexicaines les plus pauvres et est l'auteur de nombreux articles scientifiques sur la gestion des ressources naturelles, la restauration écologique et la conservation.
À la fin de l'année dernière, lorsque le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé à mettre fin à la guerre suicidaire de l'humanité contre la nature, Julia Carabias Lillo a été la première à réagir. Elle a contribué au rapport récemment publié, intitulé Faire la paix avec la nature, et s'est appuyée sur la des faits scientifiques pour élaborer le plan de lutte contre les crises du changement climatique, de la biodiversité et de la pollution. Le rapport explique que la production et la consommation non durables dégradent les écosystèmes de la Terre et, par conséquent, nuisent au bien-être de l'homme.
La voie à suivre ? Un changement transformateur et systémique dans le monde entier et dans tous les secteurs de la société, selon Carabias Lillo. Réduire les émissions de dioxyde de carbone, conserver et restaurer la biodiversité, et minimiser la pollution et les déchets. Ce n'est pas seulement son opinion. C'est scientifique.
Faites la connaissance de Julia Carabias Lillo, Championne de la Terre du PNUE.
Nzambi Matee n'a pas besoin de parachute.
L'omniprésence des sacs en plastique dans les rues de Nairobi, au Kenya dérangeait vraiment Nzambi Matee "Le plastique est un matériau qui est mal utilisé et mal compris", explique l'ancienne ingénieur. "Le potentiel est énorme, mais la façon dont le plastique est traité après utilisation peut être désastreuse."
Nzambi Matee est la fondatrice de Gjenge Makers, une entreprise qui utilise du plastique mis en décharge pour produire des briques. Elle a mis au point une machine qui comprime un mélange de plastique et de sable pour en faire des briques solides, à la fois plus légères et plus durables que le ciment. Utilisée pour construire des passerelles, son entreprise produit aujourd'hui 1 500 pavés par jour, tout en réduisant la quantité de déchets plastiques dans les rues et les décharges.
À écouter Nzambi Matee tout cela peut paraître simple, mais le développement de la technologie pour produire les briques a demandé un an de son temps et a exigé qu'elle quitte son emploi dans une compagnie pétrolière kenyane, un geste qu'elle compare à un saut depuis une falaise sans parachute. Mais finalement, elle se demande aujourd'hui : "N'est-ce pas ainsi que l'on accompli de grandes choses ?
Meet Nzambi Matee, Jeunes Championne de la Terre du PNUE.
Fatemah Alzelzela ne se satisfait pas de peu.
"Je vis dans l'un des pays les plus riches du monde", déclare Fatemah Alzelzela, du Koweït.
Cependant, explique-t-elle, le pays n'a pas encore adopté de gestion durable des déchets. Le Koweït produit 1,5 kilogramme de déchets par personne et par jour, soit deux fois la moyenne mondiale et 90 % de ces déchets finissent dans des décharges.
C'est ce qui a incité Fatemah Alzelzela à fonder Eco Star, un groupe à but non lucratif qui recycle les déchets des ménages, des restaurants et des écoles du Koweït. Le démarrage n'a pas été une tâche facile, dit-elle. Elle a dû faire face à la stigmatisation entourant la collecte des déchets et a été fréquemment mise de côté en raison de son âge et de son sexe. Fatemah Alzelzela a donc montré l'exemple en utilisant ses propres fonds pour financer Eco Star et en partageant son message sur Instagram, où elle a rassemblé plus de 20 000 personnes.
Depuis son lancement en 2019, l'entreprise a recyclé plus de 3,5 tonnes de plastique, 10 tonnes de papier et 120 tonnes de métal. Nous pouvons tous agir et inspirer les autres à agir à plus grande échelle", déclare Fatemah Alzelzela.
Faites la connaissance de Fatemah Alzelzela, Jeune Championne de la Terre du PNUE.
Xiaoyuan Ren prend les choses en main.
"L'eau ne devrait pas être un produit de luxe", affirme Xiaoyuan "Charlene" Ren.
On estime que 50 % des eaux souterraines peu profondes de la Chine sont contaminées par les eaux de ruissellement agricoles et les déchets d'usine. Charlene Ren a donc concentré son attention sur l'approvisionnement des communautés rurales en eau potable.
Elle est la fondatrice de MyH2O, une application qui cartographie la qualité des eaux souterraines afin que les gens puissent trouver des sources d'eau potable propres. L'application met également en relation les communautés avec des entreprises de filtration d'eau et d'autres fournisseurs de solutions pour l'eau. Depuis son lancement en 2015, la plateforme, qui dessert 1 000 villages dans 26 provinces, a aidé des dizaines de milliers de personnes à accéder à de l'eau propre. "Si vous voyez quelque chose qui doit être changé", dit-elle, "soyez la personne qui la change".
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Niria Alicia Garcia ne marche pas. Elle court.
Pour être précis, Niria Alicia Garcia parcourt pas moins de 480 kilomètres en deux semaines, chaque année.
Niria Alicia Garcia, diplômée en études environnementales et défenseur des droits de l'homme à Xicana, est l'organisatrice de Run4Salmon, une randonnée qui reconstitue le parcours des saumons depuis le delta de Sacramento-San Joaquin jusqu'à la rivière McCloud. La population de saumons royaux est en déclin depuis 150 ans et certains considèrent ce phénomène comme un signe avant-coureur des effets du changement climatique.
Affectueusement appelés "les hommes de fer indigènes", les participants à la course Run4Salmon marchent, courent, font du vélo, pagaient ou montent à cheval, sensibilisant ainsi le public à la diminution du saumon royal et appelant à la protection de l'ensemble de la vie sauvage. Si la distance peut sembler décourageante, pour Niria Alicia Garcia, la plus grande difficulté est de "voir le gouvernement continuer à faire comme si de rien n'était, agir comme si le monde ne brûlait pas et que les rivières ne s'asséchaient pas".
Faites la connaissance de Niria Alicia Garcia, Jeune Championne de la Terre du PNUE.