"Nous savons que nous ne pouvons pas continuer à utiliser les ressources comme si elles étaient illimitées. Nous devons penser au recyclage des matériaux, à la diminution de notre utilisation des ressources, et nous devons soutenir concrètement la valorisation des matériaux", a déclaré Willy Borsus, vice-président de la Région wallonne de Belgique.
La consommation matérielle mondiale a augmenté rapidement, tout comme l'empreinte matérielle par habitant (en anglais). En 1990, quelque 8,1 tonnes de ressources naturelles ont été utilisées pour satisfaire les besoins d'une personne, tandis qu'en 2017, près de 12,2 tonnes de ressources ont été extraites par personne.
Pour que les besoins matériels actuels ne conduisent pas à une surexploitation des ressources ou à la dégradation des ressources environnementales, il faut agir de toute urgence pour améliorer l'efficacité des ressources, réduire les déchets et intégrer les pratiques de durabilité dans tous les secteurs de l'économie.
Économie circulaire
Le concept d'économie circulaire est au premier plan des discussions mondiales. Le Groupe international d'experts sur les ressources affirme que la transformation d'une économie linéaire, dans laquelle les produits, une fois utilisés, sont jetés, en une économie circulaire, dans laquelle les produits et les matériaux restent dans le système aussi longtemps que possible, contribuera à un avenir plus durable. Repenser la façon dont nous fabriquons les produits industriels et les traiter lorsqu'ils arrivent en fin de vie pourrait apporter des avantages environnementaux, sociaux et économiques considérables.
Rompre le lien, ou dissocier la consommation des ressources naturelles des gains économiques et des impacts environnementaux, est la clé d'une économie circulaire.
La Belgique, un précurseur
La Belgique est d'ores et déjà en train de construire une société plus durable grâce à l'économie circulaire. Le gouvernement fédéral et les trois régions autonomes : Bruxelles-Capitale, la Wallonie et la Flandre, sont toutes alignées pour atteindre cet objectif.
"La transition vers une économie à faible émission de carbone, neutre sur le plan climatique et efficace sur le plan des ressources nécessite une approche globale : elle ne se fait pas en relevant les défis en vase clos. La science, la technologie et l'innovation doivent être mises au service de cette transition. La Belgique est prête à jouer son rôle et à montrer l'exemple", a déclaré Marie-Christine Marghem, ministre de l'environnement, de l'énergie et du développement durable en Belgique.
"L'économie circulaire créera de l'activité économique. C'est une des raisons pour lesquelles nous, le gouvernement bruxellois, voulons être parmi les pionniers : nous voulons montrer que c'est possible", ont déclaré Alain Maron, ministre de la transition climatique, et Barbara Trachte, secrétaire d'État chargée de la transition économique, dans une déclaration commune.
Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et Bruxelles Environnement (l'agence environnementale de Bruxelles-Capitale), en collaboration avec Ecocity Builders et le World Council on City Data (en anglais), ont élaboré un cadre conceptuel pour suivre la transition de la ville vers une économie circulaire, y compris des projets d'indicateurs (voir le rapport (en anglais) pour plus de détails).
Avec Bruxelles comme l'une de ses villes pilotes, le PNUE travaille également sur une méthodologie pour mesurer le nombre d'emplois créés dans une transition vers une économie circulaire.
Le PNUE et la Belgique, une collaboration au niveau mondial
La Belgique est un ardent défenseur politique et financier du travail du PNUE. Elle a contribué sans relâche au fonds principal du PNUE, le Fonds pour l'environnement, depuis 1973 et figure constamment dans la liste des dix premiers contributeurs. La Belgique est également l'un des rares États membres à prendre des engagements pluriannuels en faveur du financement des activités de base du PNUE.
"Nous nous sommes fixé des objectifs ambitieux dans le cadre du Programme de développement durable à l'horizon 2030. Nous devons résoudre des questions complexes et interdépendantes qui concernent le monde entier : et la Belgique s'est engagée à les réaliser. Le PNUE joue un rôle crucial en apportant des preuves scientifiques, en rassemblant les personnes, en nous montrant la voie à suivre... il s'agit de nos générations futures, et le PNUE est un partenaire essentiel dans ce domaine", a déclaré Alexander De Croo, ministre belge de la coopération au développement.
Au niveau mondial, la Belgique soutient le travail du PNUE visant à accélérer la transition vers des économies efficaces et durables en termes de ressources.
"Le PNUE est profondément reconnaissant de son partenariat solide avec le gouvernement belge. Le leadership environnemental du pays pour assurer sa transition vers une économie circulaire constitue un modèle important pour d'autres pays qui cherchent à mettre notre planète sur une voie plus favorable à la nature", a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE.
Vers le zéro déchet
L'un des objectifs du modèle d'économie circulaire est le zéro déchet, où tous les matériaux sont maintenus en circulation. En 2016, la Belgique se classait au deuxième rang de l'Union européenne en matière de recyclage des déchets (en anglais) ; près de 77 % du total des déchets en Belgique ont été recyclés.
Que deviennent les déchets en Belgique ?
Toutefois, la Belgique s'est fixé des objectifs plus élevés. D'ici 2050, la région flamande veut avoir une économie circulaire où rien n'est gaspillé. En Wallonie, les déchets organiques seront séparés des déchets ménagers bruts dans toute la région d'ici à la fin de 2025. Parmi les autres mesures, citons le renforcement du réseau de "repair cafés" et l'encouragement à la location de biens matériels plutôt qu'à leur achat.
Plusieurs "green deals", des accords volontaires entre partenaires privés, publics et gouvernementaux, ont également été lancés en Belgique pour soutenir des projets de développement durable.
Construction circulaire
Le secteur du bâtiment et de la construction fournit de bons exemples de la manière dont les accords verts peuvent promouvoir le développement durable. Actuellement, le secteur représente 36 % de la consommation d'énergie primaire et 39 % des émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie dans le monde (rapport en anglais). Le secteur utilise également de grandes quantités de ressources naturelles et produit des déchets. Le passage de la gestion des déchets à la gestion des matières premières dans ce secteur est l'occasion de transformer les objectifs environnementaux en opportunités économiques qui optimiseront l'utilisation des ressources, créeront de nouveaux emplois et apporteront une valeur ajoutée aux habitants.
En Flandre, environ 30 à 40 % des déchets proviennent du secteur de la construction (rapport en anglais). En 2019, la Flandre a lancé le Green Deal on Buildings and Construction, grâce auquel les entreprises de construction, les producteurs de matériaux de construction, les autorités locales et régionales, les constructeurs privés, les chercheurs et d'autres organisations travaillent ensemble pour faire de la construction circulaire une réalité quotidienne. Plus de 300 organisations se sont déjà inscrites.
Dans la Région de Bruxelles-Capitale, les déchets produits par le secteur de la construction s'élèvent à 628 000 tonnes sur les 1 325 000 tonnes de déchets collectés annuellement. La majorité (91 %) de ces déchets est recyclée, c'est-à-dire transformée en matériaux de moindre qualité et moins fonctionnels. Le guide en ligne de la construction durable à Bruxelles fournit des conseils pour le démontage, la réutilisation et le recyclage/la valorisation des matériaux de construction.
Les entreprises locales sont également invitées à soumettre des projets circulaires dans le cadre de l'initiative "Be Circular, Be Brussels", qui définit une stratégie pour passer d'une économie linéaire à une économie circulaire d'ici 2025. L'initiative a remporté le prix de l'innovation régionale (2016) organisé par l'Assemblée des régions d'Europe, et le prix Eurocities 2017 (en anglais) dans la catégorie "innovation".
À titre d'exemple d'actions menées en Wallonie, du béton et des briques provenant de bâtiments démolis sont transformés en revêtements routiers écologiques dans la province de Namur.
Alimentation durable
Ce que nous consommons et la manière dont nous le faisons est tout aussi important pour la santé de la planète que pour notre propre santé. Les villes jouent un rôle de plus en plus important dans la réduction des émissions liées à la production et au gaspillage alimentaires, tout en veillant à ce que leur population ait un accès sûr à une alimentation durable, saine et abordable.
La ville belge de Gand, en Flandre, a été l'une des premières villes européennes à lancer sa propre politique alimentaire urbaine en 2013, appelée Gand en Garde (en anglais). Grâce aux marchés de producteurs de banlieue et à une nouvelle plateforme logistique pour les acheteurs professionnels, l'alimentation locale est désormais en plein essor. Les excédents de nourriture ont été distribués aux personnes dans le besoin, ce qui permet à la fois de réduire la pauvreté et les émissions de CO2. En 2019, l'initiative a été l'un des lauréats du Prix mondial de l'action pour le climat des Nations unies.
La Flandre a également suivi son gaspillage alimentaire depuis 2015 et a lancé une feuille de route sur les pertes alimentaires dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire (en anglais), un partenariat public-privé visant à réduire les pertes alimentaires de 15 % d'ici 2020, tandis qu'en Wallonie, un plan d'action axé sur la lutte contre le gaspillage alimentaire vise à réduire les pertes et le gaspillage à tous les niveaux de la chaîne alimentaire de 30 % entre 2015 et 2025.
Un triangle alimentaire révisé (en anglais) existe désormais en Flandre, qui comprend des directives alimentaires pour un mode de vie sain et durable. Il tient compte à la fois de la santé et de celle de la planète, et encourage les gens à consommer davantage d'aliments d'origine végétale ainsi qu'à ne pas gaspiller la nourriture.
De telles initiatives sont importantes, car globalement, une étude de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a révélé qu'environ un tiers de la nourriture produite est gaspillée chaque année.
Pour en savoir plus sur le gaspillage alimentaire et les régimes alimentaires durables, visitez notre site Pensez. Mangez. Préservez, un partenariat de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du PNUE.