Le riz est à la fois l'aliment de base de centaines de millions de personnes en Asie et leur source principale de nutrition. Cependant, de nouvelles recherches suggèrent que le riz sera moins nutritif en raison de l'augmentation des niveaux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère.
L'étude a révélé que le riz exposé à des niveaux élevés de dioxyde de carbone contient des quantités plus faibles de plusieurs nutriments importants.
Actuellement, les niveaux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère se situent en moyenne autour de 410 parties par million, contre 350 parties par million dans les années 1980, en grande partie à cause de la combustion de combustibles fossiles. Les chercheurs, explique un article du New York Times, ont examiné comment les cultures réagissaient à des niveaux d'environ 580 parties par million, le nombre qui pourrait être atteint s'avérer difficile d'éviter au cours de ce siècle à moins de la mise en oeuvre de changements drastiques.
Le principe de la recherche consistait à exposer des rizières expérimentales en Chine et au Japon à des niveaux de dioxyde de carbone élevés, similaires à ceux qui devraient être atteints au cours de ce siècle sur l'ensemble de la planète.
Quelles sont les conclusions de l'étude ?
Les scientifiques ont découvert que la composition chimique d'une plante dépend de l'équilibre du dioxyde de carbone présent dans l'air et des nutriments présents dans le sol. Si cet équilibre est boulversé la composition de la plante peut changer de manière inattendue.
The scientists found that the chemical composition of a plant depends on the balance of the carbon dioxide it takes in from the air and the nutrients it absorbs from the soil. Upset this balance, and the plant can change in unexpected ways.
« Un lien a été établi entre les effets d'une forte concentration de CO2 et la teneur en vitamine du riz basée sur la fraction moléculaire de l'azote dans la vitamine a été observée », explique l'étude.
“A strong correlation between the impacts of elevated CO2 on vitamin content based on the molecular fraction of nitrogen within the vitamin was observed,” says the study.
« Les risques potentiels pour la santé liés aux déficits en protéines, minéraux et vitamines présentes dans le riz sont liés au produit intérieur brut par habitant le plus bas pour les pays consommateurs de riz les plus élevés, suggérant des conséquences potentielles pour une population d'environ 600 millions de personnes », conclut l'étude.
« Nous nous reposons sur des expériences d'enrichissement en CO2 à l'air libre (FACE) pluriannuelles et in situ dans l'étude de 18 lignées de riz génétiquement variées, comme le Japonica, l'Indica et des variétés hybrides actuellement cultivés en Asie », écrivent les auteurs.
« Bien que ces expériences d'enrichissement du CO2 pointent la menace que le changement climatique fait peser sur la sécurité nutritionnelle, les programmes de sélection rizicole à travers le monde se multiplient et la sélection est faite dans des conditions de niveau de CO2 croissant et beaucoup reconnaissent la nécessité de maintenir et d'augmenter la concentration en nutriments », déclare Oliver Frith, responsable du développement commercial à l'Institut international de recherche sur le riz.
Difficultés à venir
Le riz est le principal aliment de 3,5 milliards de personnes et la production devra augmenter considérablement d'ici 2050 afin de répondre à la demande mondiale. Une des difficultés majeure sera la probable rareté de l'eau nécessaire à la culture du riz en raison de besoins concurrentiels en eau, de la dégradation de l'environnement et des effets du changement climatique.
La production de riz est responsable de 9 à 11% des émissions mondiales de méthane, un puissant gaz à effet de serre, ce qui représente un dilemme supplémentaire pour les décideurs. En effet, à chaque fois que la population mondiale augmente d'un milliard d'habitants, 100 millions de tonnes supplémentaires de riz doivent être produites par an.
Le méthane atmosphérique (CH4) est connu pour être l'un des gaz à effet de serre les plus puissants et pourrait représenter 20% du réchauffement planétaire anticipé.
« Nous savons que des concentrations plus élevées de CO2 dans l' atmosphère peuvent entraîner des réductions significatives de la quantité de zinc, de fer et de protéines dans les cultures vivrières comme le riz », affirme Montira Pongsiri, ancienne commissaire du projet conjoint de la Fondation Rockefeller et du Lancet, pour la commission sur la santé planétaire. « En Asie-Pacifique en particulier, les implications pour la sécurité nutritionnelle sont importantes : c'est un problème d'insécurité nutritionnelle pour les communautés de l'Asie-Pacifique. »
Les travaux d'ONU Environnement sur la question de la riziculture
En octobre 2017, ONU Environnement et l'Institut international de recherche sur le riz (IRRI) ont signé un accord de partenariat pour encourager l'élaboration de technologies innovantes et intelligentes dans le domaine du changement climatique pour la production de riz dans les pays en développement.
En outre, le programme du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) Inclusive Sustainable Rice Landscapes - securing multiple environmental benefits and improved farmer welfare est en cours d'élaboratin par un consortium multipartite dirigé par ONU Environnement et l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture, en partenariat avec le World Business Council for Sustainable Developmen.
« Le programme s'appuie sur les efforts de la plateforme pour la riziculture durable hébergée par ONU Environnement et ses 87 membres institutionnels dont le but est de travailler en collaboration avec les gouvernements et les acteurs de la chaîne de valeur au niveau du paysage afin d'encourager l'adoption de meilleures pratiques et de technologies innovantes pour réduire l'empreinte environnementale du secteur et pour le bien-être des agriculteurs », déclare Max Zieren, expert des écosystèmes d'ONU Environnement
Les partenaires susmentionnés organiseront une manifestation parallèle lors de l'Assemblée du FEM qui se tiendra à Da Nang (Viet Nam) le 25 juin pour présenter cette nouvelle initiative multipartite.
Pour plus d'informations, veuillez contacter Max Zieren zieren[at]un.org ou William Wyn Ellis (coordinateur, plateforme pour la riziculture durable) ellisw[at]un.org.