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13 Sep 2021 Récit Cities

Les systèmes alimentaires desservent l'humanité : 9 exemples

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Depuis la révolution verte des années 50, les innovations agricoles, comme les engrais synthétiques, les pesticides chimiques et les cultures céréalières à haut rendement, ont créé une abondance de nourriture à faible coût. Cela a permis de nourrir un monde en pleine croissance et, dans de nombreux endroits, d'ouvrir une ère de prospérité économique.

Mais les systèmes alimentaires de l'humanité privilégient souvent la quantité par rapport à la qualité, ce qui, selon les experts, suscite de nombreux problèmes sanitaires et environnementaux. Alors que le sommet historique des Nations unies sur les systèmes alimentaires se tiendra à la fin du mois, voici neuf choses à savoir sur le système alimentaire mondial.

  1. Le système alimentaire mondial n'est pas vraiment la "bonne affaire" que l'on croit.

Le faible coût au détail de l'alimentation industrialisée peut masquer son prix très élevé sur le plan environnemental. Selon certaines estimations, l'agriculture conventionnelle, qui génère des émissions de gaz à effet de serre, pollue l'air et l'eau et détruit la vie sauvage, coûte chaque année environ 3 000 milliards de dollars (en anglais) à l'environnement. Les coûts externes, tels que les fonds nécessaires pour purifier l'eau potable contaminée ou pour traiter les maladies liées à une mauvaise alimentation, ne sont pas non plus comptabilisés par l'industrie, ce qui signifie que les communautés et les contribuables peuvent supporter un coût dont ils ne se rendent pas compte.

  1. Le système alimentaire mondial peut faciliter la propagation des virus des animaux aux humains.

Alors que leur diversité génétique confère aux animaux une résistance naturelle aux maladies, l'élevage intensif peut produire des similitudes génétiques au sein des troupeaux. Cela rend les animaux plus sensibles aux agents pathogènes et, lorsqu'ils vivent à proximité les uns des autres, les virus peuvent alors se propager facilement entre eux. L'élevage intensif peut également servir de passerelle pour les agents pathogènes, leur permettant de passer des animaux sauvages aux animaux d'élevage, puis aux humains.

  1. Le système alimentaire mondial a été lié aux zoonoses.

Le défrichement des forêts pour faire de la place à l'agriculture et le rapprochement des exploitations agricoles des centres urbains peuvent détruire les tampons naturels qui protègent les humains des virus circulant dans la faune sauvage. Selon une évaluation du Programme des Nations unies pour l'environnement, le changement climatique et la demande croissante de protéines animales ont également une incidence sur l'émergence de ce que l'on appelle les zoonoses, c'est-à-dire des agents pathogènes qui peuvent passer des animaux aux humains et vice versa.

Two combines in a field
Quelque 60 % de l'énergie alimentaire provient de trois cultures céréalières : le riz, le maïs et le blé. Photo par Johny Gorend/Unsplash
  1. Le système alimentaire mondial favorise la résistance aux antimicrobiens.

En plus de prévenir et de traiter les maladies, les antimicrobiens sont couramment utilisés pour accélérer la croissance du bétail. Avec le temps, les micro-organismes développent une résistance, ce qui rend les antimicrobiens moins efficaces comme médicaments. En fait, environ 700 000 personnes meurent chaque année d'infections résistantes. D'ici 2050, ces maladies pourraient causer plus de décès que le cancer. Selon l'Organisation mondiale de la santé, la résistance aux antimicrobiens "menace les avancées de la médecine moderne" et pourrait précipiter "une ère post-antibiotique, dans laquelle les infections courantes et les blessures mineures peuvent tuer."

  1. L'utilisation de pesticides par le système alimentaire mondial peut rendre les gens malades.

De grandes quantités d'engrais chimiques et de pesticides sont utilisées pour augmenter les rendements agricoles et les humains peuvent être exposés à ces pesticides potentiellement toxiques par le biais des aliments qu'ils consomment, ce qui entraîne des effets néfastes sur la santé. Il a été prouvé que certains pesticides agissent comme des perturbateurs endocriniens, pouvant affecter les fonctions de reproduction, augmenter l'incidence du cancer du sein, provoquer des schémas de croissance anormaux et des retards de développement chez les enfants, et altérer la fonction immunitaire.

  1. Le système alimentaire mondial contamine l'eau et le sol et nuit à la santé humaine.

L'agriculture joue un rôle majeur dans la pollution, en rejetant de grandes quantités de fumier, de produits chimiques, d'antibiotiques et d'hormones de croissance dans les sources d'eau. Cela présente des risques pour les écosystèmes aquatiques et la santé humaine. En fait, le contaminant chimique le plus courant dans l'agriculture, le nitrate, peut provoquer le "syndrome du bébé bleu" (en anglais), qui peut tuer les nourrissons.

  1. Le système alimentaire mondial a été rendu responsable des épidémies d'obésité et de maladies chroniques.

L'agriculture industrielle produit principalement des cultures de base, qui sont ensuite utilisées dans une grande variété d'aliments peu coûteux, denses en calories et largement disponibles. En conséquence, 60 % de l'énergie alimentaire totale provient de seulement trois cultures céréalières : le riz, le maïs et le blé.

Bien qu'elle ait permis de réduire efficacement la proportion de personnes souffrant de la faim (en anglais), cette approche fondée sur les calories ne répond pas aux recommandations nutritionnelles, telles que celles concernant la consommation de fruits, de légumes et de légumineuses. La popularité des aliments transformés, emballés et préparés a augmenté dans presque toutes les communautés. L'obésité est également en hausse à travers le monde et de nombreuses personnes souffrent de maladies évitables souvent liées à l'alimentation, comme les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète et certains cancers.

  1. Le système alimentaire mondial ne promeut pas une utilisation efficace des terres.

En dépit d'une offre mondiale insuffisante de légumineuses, de fruits et de légumes, l'élevage est toujours plus omniprésent, perpétuant un cycle auto-entretenu d'offre et de demande. Entre 1970 et 2011, le cheptel est passé de 7,3 milliards à 24,2 milliards d'unités dans le monde (en anglais), et environ 60 % de toutes les terres agricoles sont utilisées pour le pâturage (en anglais). Bien que le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde soit en baisse, il y a beaucoup plus de personnes qui souffrent aujourd'hui de malnutrition (en anglais).

Chickens sitting in a pen.
L'élevage intensif peut également servir de passerelle aux agents pathogènes, leur permettant de passer des animaux sauvages aux animaux d'élevage, puis aux humains. Photo par Nighthawk Shoots/Unsplash
  1. Le système alimentaire mondial creuse les inégalités.

Bien que les petites exploitations représentent 72 % de l'ensemble des exploitations, elles n'occupent que 8 % de l'ensemble des terres agricoles.  En revanche, les grandes exploitations, qui ne représentent que 1 % des exploitations agricoles mondiales, occupent 65 % des terres agricoles.  Les grandes exploitations exercent donc un contrôle disproportionné et ne sont guère incitées à développer des technologies qui pourraient profiter aux petits exploitants agricoles pauvres en ressources, y compris ceux des pays en développement.

À l'autre bout de la chaîne d'approvisionnement alimentaire, les aliments abordables pour les pauvres peuvent être riches en énergie mais sont souvent pauvres en nutriments. Les carences en micronutriments peuvent nuire au développement cognitif, réduire la résistance aux maladies, augmenter les risques lors de l'accouchement et, au final, affecter la productivité économique. Les pauvres sont effectivement désavantagés à la fois comme producteurs et comme consommateurs.

 

Envisageant une transformation mondiale, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, convoquera le Sommet des Nations Unies sur les systèmes alimentaires en septembre 2021. Soutenant la transition vers des systèmes alimentaires qui ont un impact positif net sur la nutrition, l'environnement et les moyens de subsistance, le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) contribue au programme des systèmes alimentaires durables du réseau One Planet Network, en dirigeant l'élaboration d'une ligne directrice pour l'élaboration de politiques collaboratives et l'amélioration de la gouvernance ; il est également membre de la Plateforme de partenariat transformateur, qui informe les donateurs et les décideurs et encourage l'innovation. Le PNUE est également le gardien du volet "gaspillage alimentaire" de l'objectif de développement durable 12.3, qui engage les États membres à réduire de moitié le gaspillage alimentaire par habitant au niveau du commerce de détail ; il a également développé l'indice du gaspillage alimentaire, une méthodologie commune permettant aux pays de mesurer et de signaler le gaspillage alimentaire et de suivre leurs progrès vers cet objectif.