Aujourd'hui, vous avez pris une décision qui pourrait changer le visage de la planète : vous avez décidé quoi porter.
La dernière fois que vous regardé dans votre placard et que vous n'avez rien trouvé de convenable à mettre, c'était quand ?
Les stars de l'écran sur Netflix portent des vêtements étonnants et différents dans chaque épisode. Les célébrités bénéficient d'une mode haute-couture avant-gardiste, et se présentent toujours dans une nouvelle tenue. Êtes-vous capable de suivre ? Ne vous inquiétez pas. Les dernières nouvelles estimes que vous n’avez pas à le faire.
Si vous écoutez la maire adjointe de Paris, (les parisiens le sauront sûrement) Antoinette Guhl, comme indiqué dans le rapport Une nouvelle économie des textiles : « L'économie circulaire est le nouveau noir ! Nous avons besoin d'une industrie de la mode basée sur trois principes : saine, juste et bonne. »
Nos vêtements sont une expression de notre individualité. Nous les portons pour nous sentir uniques et pour assurer confort et protection. Mais le coût environnemental de nos vêtements s’envole.
L’empreinte environnementale de l’industrie est immense. Elle va au-delà de l'utilisation de matières premières. À elles deux, les industries mondiales du vêtement et de la chaussure représentent environ 8% des émissions de gaz à effet de serre du monde.
Les évaluations du cycle de vie de la mode démontrent que, compte tenu des modes de production, de fabrication, de transport et de lavage du coton, 3 781 litres d'eau sont nécessaire pour fabriquer un jean. Le processus équivaut à environ 33,4 kilogrammes d'équivalent carbone émis, ce qui revient à parcourir 111 kilomètres ou à regarder 246 heures de télévision sur un grand écran.
Le simple fait de laver nos vêtements libère des microfibres de plastique et d’autres polluants dans l’environnement, contaminant ainsi les océans et notre eau potable. Environ 20% de la pollution de l’eau industrielle mondiale est due à la teinture et au traitement des textiles.
Pourtant, au niveau mondial, l’industrie détient un pouvoir considérable. Elle représente 1 300 milliards de dollars américains et emploie environ 300 millions de personnes tout au long de la chaîne de valeur.
Llorenç Milà i Canals, directeur de l’Initiative "Life Cycle" d’ONU Environnement, affirme que la mode offre une occasion extraordinaire d'engendre un avenir plus sain.
Cependant, des mesures doivent être prises pour faire participer toutes les personnes impliquées dans la chaîne de valeur afin de s'attaquer aux points chauds de l'environnement, définir et prendre des mesures audacieuses afin d'y remédier.
« Tous les acteurs doivent jouer leur rôle dans la redéfinition de la manière dont la valeur est générée et conservée dans le secteur du vêtement, en passant des vêtements jetables à un secteur qui génère et soutient la valeur pour la société sans polluer l'environnement », déclare-t-il.
En tant que consommateurs, cela signifie acheter moins. Certaines études estiment qu'un vêtement de valeur moyenne est porté dix fois avant d'être jeté. La demande en vêtements devrait augmenter de 2% par an, mais le nombre de fois que nous les portons a diminué d'un tiers par rapport au début des années 2000.
Ce gaspillage coûte de l'argent et affaiblit nos ressources naturelles. 87% de l'ensemble des tissus utilisées pour la fabrication des vêtements sont incinérés ou envoyés dans des décharges. Au total, un camion-benne rempli de textiles est mis en décharge ou incinéré toutes les secondes.
Il est à la portée de tous de prendre des mesures dès maintenant. Par exemple, contrôler que les matériaux des vêtements que nous souhaitons acheter sont durables, conserver nos vêtements plus longtemps. Réduire la quantité de vêtements que nous achetons, réutiliser et acheter des articles d’occasion et recycler. Lavez-les moins et plus intelligemment : utilisez du savon liquide concentré plutôt que du détergent en poudre, qui est abrasif et relâche plus de fibres dans l'eau.
Mais si notre attitude envers nos vêtements doit être repensée, il en va de même pour la manière dont nos vêtements sont fabriqués. Collectivement, à grande échelle, pour réduire notre empreinte environnementale, il faut réduire la consommation de ressources et éliminer totalement la pollution résultant de la confection des vêtements.
L'industrie de la mode commence à réagir.
Un sondage mené auprès de décideurs de tous les secteurs de l’industrie confirme que la durabilité fait partie des priorités des entreprises. Plus de la moitié des dirigeants interrogés ont déclaré que la durabilité les avait guidés dans leur stratégie, chiffre en hausse par rapport à l'année dernière.
Les nouvelles technologies innovantes peuvent jouer un rôle dans la réduction de l’utilisation des ressources. Le coton et le polyester recyclé exercent toujours des pressions sur l'environnement. Il est donc essentiel de trouver et de développer de nouveaux matériaux durables pour réduire la consommation de ressources naturelles.
Entre-temps, les pays en développement, dotés d'une industrie textile naissante, ont la possibilité de concevoir dès à présent des modèles circulaires. Ils peuvent placer la barre haute pour que le reste du monde suive leur exemple.
En fin de compte, la clé pour un avenir durable consiste à repenser radicalement la façon dont nous consommons et utilisons les vêtements et à bouleverser les modèles commerciaux actuels. Cela signifie acheter moins. Et faire pression sur l'industrie de la mode pour concevoir des produits plus responsables.
En amont de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement en mars prochain, ONU Environnement exhorte tout le monde à penser à la planète et à vivre simplement. Rejoignez le débat sur les réseaux sociaux avec le mot-dièse #SolutionsInnovantes, partagez vos histoires et découvrez ce que font les autres pour assurer un avenir durable à notre planète.