Chaque minute, l'équivalent d'un camion benne rempli de plastiques est déversé dans les océans.
Ces déchets marins et cette pollution par les plastiques mettent en danger la vie aquatique, menacent la santé humaine et entraînent une myriade de coûts cachés pour l'économie. Une telle menace mondiale exige une réponse mondiale, et l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (UNEA 5.2) est une étape importante pour les gouvernements et les décideurs politiques afin de catalyser le changement.
Lors de la reprise de la cinquième session de l'UNEA, qui se tient virtuellement et en personne à Nairobi entre le 28 février et le 2 mars 2022, les dirigeants du monde entier se concentreront sur la pollution par les plastiques et délibéreront sur des propositions dans le but d'établir un comité intergouvernemental de négociation (CIN) pour établir un accord mondial juridiquement contraignant.
Les déchets marins et la pollution par les plastiques peuvent altérer les habitats et les processus naturels, réduisant ainsi la capacité des écosystèmes à s'adapter à la crise climatique, selon le rapport From Pollution to Solution (en anglais) du PNUE. Cela nuit aux moyens de subsistance, à la sécurité alimentaire et au bien-être social de millions de personnes. Une action multilatérale urgente est nécessaire pour déterminer où les déchets plastiques pénètrent dans les cours d'eau et comment
Pour optimiser les changements de politique en matière de production et d'utilisation du plastique, il est important d'identifier comment la pollution par les plastiques se fraie un chemin jusqu'à la mer. Sur les quelque 11 millions de tonnes de pollution plastique qui pénètrent dans l'océan chaque année, 2,7 millions de tonnes proviennent des rivières. Le PNUE mène deux initiatives clés pour étudier et traiter ces apports.
En Amérique du Nord, par le biais de l'initiative sur la pollution par les plastiques du fleuve Mississippi, le PNUE fait appel à la science citoyenne en travaillant avec des milliers de volontaires communautaires pour suivre les données sur la pollution par les plastiques en amont et sur les côtes le long du fleuve Mississippi. Ces données sont recueillies à l'aide d'une application mobile gratuite et libre appelée Marine Debris Tracker.
En Asie du Sud-Est, le projet CounterMEASURE du PNUE identifie les sources et les voies de la pollution par les plastiques dans les systèmes fluviaux, notamment le Mékong et le Gange. Grâce à l'utilisation de technologies et d'approches innovantes telles que les SIG, l'apprentissage automatique et les drones, le projet a développé des modèles de fuite de plastiques pour les localités de six pays, qui peuvent être mis à l'échelle et reproduits sur tous les continents.
Pour souligner l'ampleur du problème, le PNUE présente une exposition sur les plastiques à Nairobi pour l'UNEA 5.2. L'exposition présente aux visiteurs une représentation visuelle des données clés liées au problème de la pollution par les plastiques en utilisant des déchets plastiques collectés sur la côte kenyane.
L'une des installations utilise des pièges à homards abandonnés et perdus. Ces pièges font un mètre de large et ont été remplis de 50 kg de déchets plastiques chacun. Cela représente la quantité de plastique par mètre carré qui pénètre dans les océans chaque année.
Une autre installation montre un "robinet géant". Cette installation artistique de trois étages, plus grande que nature, une création de Ben Von Wong, montre de manière artistique l'ampleur du problème de la pollution par les plastiques et l'urgence pour l'humanité de fermer le robinet qui charrie les déchets plastiques de la source à la mer.
L'ensemble des travaux du PNUE démontre que le problème de la pollution par les plastiques est concret. Les risques environnementaux, sociaux, économiques et sanitaires des plastiques doivent être évalués parallèlement à d'autres facteurs de stress environnementaux, comme le changement climatique, la dégradation des écosystèmes et l'utilisation des ressources.
L'Assemblée des Nations unies pour l'environnement est l'instance décisionnelle mondiale la plus importante en matière d'environnement. Grâce à ses résolutions et ses appels à l'action, l'Assemblée joue un rôle de chef de file et catalyse l'action intergouvernementale en matière d'environnement.
