"Nous reconnaissons que des modes de développement, de production et de consommation dépassés et non durables sont à l'origine de la déforestation et qu'un changement majeur et fondamental des valeurs, des modes de vie et des politiques publiques est nécessaire pour protéger les forêts tropicales. L'agriculture est maintenant le principal moteur de la déforestation, une destruction inutile, car nous pouvons nourrir une population croissante avec les terres que nous possédons déjà."
Le texte qui précède fait partie d'une déclaration intitulée Faiths for Forest, une campagne mondiale lancée en septembre 2019 par l’initiative interreligieuse pour la Forêt Tropicale, qui oeuvre avec des partenaires du monde entier afin de souligner l'importance de la conservation et de la restauration des forêts tropicales humides.
Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) assure le secrétariat de l'Initiative, qui compte un total de neuf partenaires.
"Nous sommes l'un des principaux partenaires de l'Initiative interreligieuse pour les forêts tropicales, une alliance internationale et multiconfessionnelle qui s'efforce d'associer l'influence morale, éthique et politique des religions et des chefs religieux du monde entier aux efforts de protection des forêts et de leurs gardiens", déclare le coordonnateur du PNUE pour l'Initiative, Charles McNeill.
"En plus de mobiliser les mouvements religieux pour mettre fin à la déforestation, une grande partie de notre travail consiste à fournir aux chefs religieux les données, la science et les recherches les plus récentes ayant trait aux forêts, afin qu'ils puissent servir de partenaires informés et puissants dans les efforts mondiaux pour leur protection et leur restauration."
Des guides pratiques sur la déforestation ont été publiés pour chacun des pays membres du programme de l'Initiative (Brésil (en anglais et en portugais), Colombie (en anglais et en espagnol), Indonésie (en anglais et en indonésien), Pérou (en anglais et en espagnol) et République démocratique du Congo (en français)) à l'intention des chefs religieux et des communautés religieuses, ainsi que des guides pratiques intitulés Forêts tropicales : une ressource en danger ; Forêts tropicales et changement climatique ; et Peuples autochtones : gardiens des forêts. Toutes ces publications sont disponibles en cinq langues (anglais, espagnol, français, indonésien et portugais). L'Initiative met également à disposition une bibliothèque de kits de ressources dédiés à la foi, qui fournissent des réflexions spirituelles, des citations de textes sacrés, des exemples de sermons, des plans de cours religieux et des points de discussion pour différentes traditions religieuses sur la base spirituelle de la protection et de la restauration des forêts.
Lors de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement en mars 2019, l'Initiative a pris part au dialogue Foi pour la Terre (en anglais), démontrant ainsi que l'Initiative Foi pour la Terre offre un forum approprié et adéquat pour entamer un dialogue avec les décideurs politiques du monde entier.
Activités dans les pays cibles
Lancée au Centre Nobel de la Paix en juin 2017, l'Initiative oeuvre sur le plan mondial et dans cinq pays : Le Brésil, la Colombie, la République démocratique du Congo, l'Indonésie et le Pérou.
En août 2019, l'Initiative a été adoptée et avalisée lors de la 10ème Assemblée mondiale des Religions pour la paix (Religions for Peace), lors de laquelle plus de 900 hauts responsables religieux, représentant plus d'un milliard de personnes dans le monde, ont convenu de travailler ensemble dans le cadre de l'Initiative pour les efforts de protection et de restauration des forêts tropicales de la planète.
En 2019, de grands progrès ont été effectués dans ses cinq pays.
En République démocratique du Congo, un programme de pays a été lancé au cours d'une manifestation de trois jours qui comprenait la formation de plus de 180 chefs religieux de tout le pays, ainsi que de dirigeants autochtones et communautaires, la participation du Ministre de l'environnement et du développement durable, et la création d'un conseil consultatif.
En Colombie, qui accueillera les manifestations de la Journée mondiale de l'environnement le 5 juin 2020, axées sur la biodiversité, l'Initiative a lancé avec succès cinq sections locales dans les régions du pays où le taux de déforestation est le plus élevé. Elle a dispensé une formation à plus de 500 chefs religieux et a négocié un engagement du Congrès à mettre fin à la déforestation dans le cadre du Plan national de développement du pays (PDF en anglais).
L'Initiative a également informé le Président, organisé des débats politiques avec les candidats aux municipales dont les municipalités présentent un fort taux de déforestation pour les amener à s'engager à protéger les forêts tropicales, intégré ses représentants dans les conseils municipaux de développement pour façonner la politique forestière, élaboré et publié des éditoriaux sur la responsabilité spirituelle de protéger les forêts, et préparé et soumis un document de position demandant au gouvernement d'inclure des engagements pour mettre fin à la déforestation dans ses prochaines contributions nationales à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
"Au Pérou, nous avons lancé une section locale à Puerto Maldonado et nous projetons d'en ouvrir deux autres en 2020", explique Charles McNeill. "Nous avons également entrepris une vaste campagne de sensibilisation à l'Initiative dans les communautés religieuses du pays, élaboré et publié des éditoriaux sur la responsabilité spirituelle de protéger les forêts, organisé des débats politiques sur la protection des forêts avec les candidats au Congrès, et préparé et soumis un document de position demandant au gouvernement d'inclure des engagements pour mettre fin à la déforestation dans ses prochaines contributions nationales".
Au Brésil, qui abrite 60 % de la forêt amazonienne, un conseil exécutif des chefs religieux a organisé avec succès une manifestation de deux jours sur l'éducation et la planification à São Paulo, à laquelle ont participé plus de 90 chefs religieux. Des manifestations similaires sont prévues dans quatre autres villes brésiliennes : Belém, Manaus, Rio de Janeiro et Brasília, en février et mars 2020.
"L'initiative est également en mesure de faire une réelle différence en Indonésie ", affirme Charles McNeill. "Nous disposons maintenant d'une équipe de planification nationale composée de partenaires interconfessionnels clés qui se réunissent chaque semaine pour planifier le lancement d'un programme national en Indonésie à la fin du mois de janvier ".
Vidéo
Une vidéo d'une durée de trois minutes sur l'Initiative interreligieuse pour les forêts tropicales a été réalisée avec une introduction d'Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, et mettant en vedette Jane Goodall, Messagère de la paix des Nations Unies, y compris des versions sous-titrées en anglais, français, espagnol, portugais et bahasa. La vidéo a été partagée par des millions de personnes dans le monde entier.
Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Joseph Corcoran : joseph.corcoran@un.org