Dans le cadre d'un projet visant à aider les populations à s'adapter aux changements climatiques, ONU Environnement et le gouvernement cambodgien ont créé des jardins potagers dans des écoles, mis en place une pompe à eau pour assurer leur irrigation et organisé des formations sur la culture des légumes.
À peine un murmure se fait entendre du groupe de dizaines d'élèves rassemblés dans l'enceinte de l'école primaire de Ngon au Cambodge, même après le départ des enseignants.
Les plus petits de l’école s’accroupissent près des carrés de légumes, leurs genoux s'entre-touchant, se concentrant pleinement afin d'arracher les mauvaises herbes poussant à travers les feuilles et les jeunes pousses. Les élèves plus âgés sont légèrement déséquilibrés par les bidons d'eau qu'ils portent depuis la pompe à levier, et les seuls bruits qui se font entendre sont l'eau qui coule et le puits qui grince.
Le silence relatif ne vient pas du fait que les tâches constituent une punition ou une corvée, mais un plaisir pour de nombreux étudiants.
« Je suis heureux de faire cela et cela fait maintenant partie de ma journée », affirme Heng Nita, 12 ans.
« J'aime beaucoup les légumes, en particulier le concombre sauté. C’est mon préféré, ainsi que les épinards sautés, et maintenant j'en mange deux ou trois fois par semaine et j’adore ça », ajoute-t-elle.
Dans le cadre d'un projet visant à aider les populations à s'adapter aux changements climatiques, ONU Environnement et le gouvernement cambodgien ont aidé des écoles à mettre en place un jardin potager, à fournir une pompe à eau pour l'irrigation ainsi que des informations relative à la culture de légumes.
À présent, les 200 élèves de Ngon passent régulièrement plusieurs heures au soleil l'après-midi afin de surveiller les jardins potagers de l’école. Ils récoltent suffisamment de produits pour les repas scolaires et même pour en rapporter chez eux.
Le directeur, Toun Voun, explique que la santé et le bien-être des élèves se sont nettement améliorés depuis qu'ils ont commencé à manger plus de légumes verts.
« Depuis que nous avons ce potager, même pendant les saisons où les gens tombent souvent malades, il y a eu beaucoup moins de maladies et d’élèves absents », affirme-t-il.
De nombreux élèves, comme Nita, profitent de l'opportunité donnée aux enfants, ainsi que des résultats obtenus.
« Désormais, j’ai les compétences pour cultiver et récolter des légumes, et je sais que si on est paresseux, on n'obtient rien, mais si on travaille dur, on obtient beaucoup de la terre », déclare-t-elle.
Il y a un mois, Nita a aménagé un jardin chez elle avec l'aide de sa grand-mère à qui elle a appris les leçons de l'école sur la culture des légumes.
Nita recrute maintenant ses frères et sœurs cadets afin qu’ils puissent également développer leur main verte et l’aider à s'occuper du potager et améliorer le régime alimentaire de la famille.
« Maintenant, je veux apprendre à cultiver des radis, des choux et des herbes » et n'importe quoi d'autre que je pourrais imaginer, a-t-elle déclaré.
« Lorsqu'on achète des légumes chez quelqu'un d'autre, on ne sait pas si des produits chimiques y ont été ajoutés. Mais quand on les cultive nous-même, nous savons qu'ils sont bons et sains.
Alors que les changements climatiques entraînent des régimes de pluie changeants et des chocs climatiques, tels que la sécheresse, les habitants des pays qui dépendent principalement de l'agriculture pluviale subissent des pertes et une insécurité croissantes.
Au Cambodge, une subvention de 5 millions de dollars américains du Fonds pour l'adaptation a appuyé les communautés vivant dans des zones protégées dans quatre provinces afin qu'elles puissent bénéficier de jardins potagers et d'irrigation, d'arbres fruitiers, de poulets, d'élevage du bétail et de criquets.
Dans les zones protégées communautaires telles que Ngon, les projets viennent en aide à plus de 6 000 personnes afin de leur permettre de compléter des revenus souvent en baisse, provenant de cultures pluviales, et à mettre en place des économies locales durables pour les générations futures.
Pour plus d’informations sur les travaux d’ONU Environnement en matière d’adaptation aux changements climatiques, veuillez contacter Jessica Troni