De nombreux citoyens du monde entier, y compris des écoliers, demandent aux gouvernements, aux entreprises et aux investisseurs de prendre des mesures plus ambitieuses en matière de changement climatique. D'énormes possibilités existent pour « penser à la planète, adopter des solutions innovantes », transformer nos économies et changer notre mode de vie.
Les mesures de lutte contre le changement climatique sont essentielles pour assurer la durabilité et font partie intégrante des efforts consentis à l'échelle mondiale conformément à l'Accord de Paris sur le climat et aux objectifs de développement durable.
« Alors que l'ampleur et le rythme des actions menées actuellement ne suffisent pas pour atteindre la durabilité, il est toujours possible de réorganiser radicalement la manière dont nous produisons, consommons et investissons », affirme Niklas Hagelberg, spécialiste du climat à ONU Environnement. Voici quelques domaines sur lesquels nous devrions nous concentrer :
Agriculture et alimentation
Selon le rapport 2018 du PNUE relatif aux émissions polluantes, les systèmes alimentaires, de la production à la consommation, pourraient permettre d’atténuer jusqu’à 6,7 gigatonnes d’équivalent CO2, ce qui représente le deuxième rang derrière le secteur de l’énergie. Nous avons besoin d'une transformation alimentaire mondiale au cours des 12 prochaines années, qui permettra de réduire de moitié les déchets alimentaires et d'améliorer le régime alimentaire et la santé grâce à une diminution de l'apport en protéines animales. Nous devons également encourager une agriculture durable et intelligente face au climat et mettre fin à la situation alimentaire injuste dans laquelle plus de 820 millions de personnes sont sous-alimentées.
Bâtiments et villes
Représentant près de 70% de la consommation d'énergie, les bâtiments et la construction sont responsables de 39% des émissions de dioxyde de carbone liées à l'énergie. De vastes infrastructures urbaines devront être construites dans les 15 prochaines années, à mesure que la migration des zones rurales s'accélère. Il existe d'énormes possibilités ici de rénover des bâtiments existants, d'améliorer les normes de construction et de repenser la planification urbaine, notamment en proposant des incitations aux solutions de mini-réseaux. Nous devons également nous attaquer aux émissions de méthane, d'oxyde nitreux et de CF11 d'origine anthropique, et trouver des solutions plus intelligentes pour le refroidissement, le chauffage et la gestion des déchets.
Éducation
Éduquer les filles : les femmes éduquées ont moins d'enfants en meilleure santé. Améliorer l'accès mondial à la planification familiale et à l'éducation est nécessaire. Nous devons nous concentrer sur l'inclusion économique, sociale et politique pour ne laisser personne pour compte. L'éducation, les compétences et la sensibilisation sont des ingrédients essentiels pour une inclusion significative.
Énergie
Investir dans les énergies renouvelables et arrêter de mettre en service de nouvelles centrales au charbon. Nous devons rediriger les subventions sur les combustibles fossiles pour encourager les investissements à grande échelle et la création d'emplois dans les énergies renouvelables. Dans le même temps, nous avons besoin de normes d'efficacité énergétique pour les équipements électriques (éclairage, appareils ménagers, moteurs électriques, transformateurs) et d'une transition vers des équipements électriques portant le label efficacité.
Financement énergétique
Aider les pays pauvres à atténuer les effets du changement climatique et à s’y adapter. Selon le rapport 2018 sur le déficit d’émission des Nations Unies pour l’environnement, les projets d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique dans les pays en développement pourraient réduire considérablement les émissions d’ici 2020 si les pays industrialisés tenaient leur engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an en faveur de la lutte contre le changement climatique. Alors que les investissements dans l’énergie vont de plus en plus à l’énergie propre, ils ne suivent pas le rythme nécessaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Forêts et utilisation des terres
Protéger et restaurer les forêts tropicales. Planter 1000 milliards d'arbres pour stimuler la capture de carbone, avec les avantages associés pour la biodiversité, la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et les économies rurales. Pour ce faire, nous devons augmenter nos investissements afin de réduire de moitié la déforestation tropicale d’ici 2020, d’arrêter la déforestation nette d’ici 2030 et de collecter environ 50 milliards USD par an pour atteindre l’objectif de 350 millions d’hectares de restauration des forêts et des paysages d’ici 2030, conformément au Défi de Bonn. À ce jour, 168 millions d’hectares de restauration ont été promis par 47 pays. Nous devons éviter toute conversion ultérieure des tourbières en terres agricoles et restaurer les tourbières drainées et peu utilisées en les remouillant. Nous devons également planter plus d'arbres sur les terres agricoles et les pâturages.
Transport
Les transports sont responsables d'environ le quart de toutes les émissions de CO2 liées à l'énergie et devraient atteindre le tiers d'ici 2050, soit une croissance plus rapide que tout autre secteur. Avec de bonnes politiques et des incitations adéquates, il est possible de réduire considérablement les émissions. Pour que cela se produise, nous devons mettre en place des normes d’efficacité des véhicules, des incitations au transport zéro émission et investir dans la mobilité non motorisée. Par exemple, le gouvernement indien donne la priorité aux politiques qui aident à déplacer le transport de marchandises de la route au rail.
Pour davantage d'informations, veuillez contacter Niklas Hagelberg
Le sommet des Nations unies Action Climat se tiendra à New York le 23 septembre 2019 pour renforcer les ambitions, accélérer l'action sur l'urgence climatique mondiale et soutenir la mise en œuvre rapide de l'Accord de Paris sur les changements climatiques. Le Sommet de l'ONU Action Climat 2019 est organisé par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.