Le lynx des Balkans est un symbole national de la Macédoine et l'un des animaux les plus rares au monde.
Le déversement illégal de déchets, les constructions et le braconnage ont conduit à classer l'espèce sur la liste rouge des espèces menacées, définie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La Liste répertorie toutes les espèces estimées menacées d'extinction. Elle est utilisée dans le monde entier pour éclairer et appuyer les décisions relatives à la conservation.
Dans le cadre d'un projet des Nations Unies pour l'environnement financé par le Fonds pour l'environnement mondial, une étude est en cours sur les valeurs naturelles des Monts Šar en Macédoine. Cette étude appuiera la prise de décisions pour définir quels types d'activités seront autorisées dans l'enceinte du nouveau parc national que le pays a l'intention d'établir. Ces travaux sont menés au sein du ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire de la Macédoine et viseront à désigner les Monts Šar comme point chaud de la biodiversité et zone protégée.
Le projet comprend également un programme de formation des responsables dans le pays afin d'élaborer un index de la Liste rouge nationale en collaboration avec l'UICN. Le but est de soutenir les efforts pour sauvegarder les espèces menacées et s'inscrit également dans la volonté du pays d'adhérer à l'Union européenne.
Un habitat en état de siège
On estime que 60 à 70 lynx des balkans vivent actuellement dans les Balkans - principalement dans le parc national de Mavrovo et quelques uns dans les Monts Šar. Le braconnage illégal, le déclin des proies, la dégradation des paysages et les constructions représentent de graves menaces pour le plus gros félin de la région.
« Nous constatons des activités illégales - principalement la chasse et des constructions sur les Monts Šar - qui ont un impact significatif sur le milieu de vie du lynx balkanique et d'autres espèces menacées », explique l'un des professeurs impliqué dans l'étude sur la biodiversité. « Placer les Monts Šar sous protection devrait améliorer l'état de conservation de ces espèces, assurer une gestion robuste de toutes les activités dans le futur parc national, tout en assurant un développement socio-économique durable de la région », affirme-t-il.
Soutenir les objectifs nationaux
« Établir une protection intégrée de la nature et assurer un statut favorable à la conservation des espèces et de leurs habitats naturels est un objectif prioritaire du ministère macédonien de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire », explique Biljana Zefic, ancien directrice de l'Administration de l'Environnement au Ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire.
Une fois les listes rouges nationales adoptées, le département de la Nature s'en servira dans son travail quotidien pour protéger, conserver et gérer durablement la biodiversité.
« Cela permettra d'améliorer la mise en œuvre des exigences imposées par la législation nationale transposant les directives de l'UE, ainsi que des conventions internationales ratifiées », affirme Biljana Zefic.
Pas moins de 35 experts d'organismes gouvernementaux, d'universités, du secteur privé et d'associations civiles macédoniennes, ainsi que des représentants de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, ont récemment participé à un atelier de formation d'une durée de quatre jours à Skopje, en Macédoine. La formation était organisée par ONU Environnement et dispensée par des spécialistes de l'Unité de la Liste Rouge de l'UICN, basée à Cambridge, en Angleterre.
L'atelier, constitué de conférences, de travaux pratiques en groupe, de tâches et de tests de connaissances, a permis aux participants d'acquérir une compréhension approfondie de la manière d'évaluer le risque d'extinction des espèces. La formation a également abordé les données requises pour la réalisation des évaluations, la méthodologie, les outils disponibles, la représentation spatiale, et les options de gestion des données, ainsi qu'un échange d'expériences de listage rouge de toute la région. La problématique des rôles joués par les experts au cours des évaluations et leur application possible aux niveaux national et international a également été traitée.
Les participants ont également discuté de la manière dont des informations inédites peuvent être utilisées pour la création de listes rouges d'espèces nationales, la prochaine étape du projet en Macédoine et au-delà.
Le nom complet du projet conjoint d'ONU Environnement et du Fonds mondial pour l'environnement est le suivant : "Parvenir à la conservation de la biodiversité grâce à la création et la gestion efficace des aires protégées et l'intégration de la biodiversité dans l'aménagement du territoire".
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