Dan Maisey/Unsplash
14 May 2021 Récit Nature Action

Le Pakistan restaure les mangroves pour en tirer des avantages économiques et écosystémiques

Dan Maisey/Unsplash

The late Tahir Qureshi, Pakistan’s ‘father of mangroves’
Le fils de feu Tahir Qureshi, Dr. Fakhir, plante un jeune arbre de mangrove avec Mahmood Akhtar Cheema, représentant de l'UICN Pakistan à ShahBunder. Photo : UICN

​​​
https://assets.unenvironment.org/s3fs-public/inline-images/qureshi_park-5.jpeg">

Tahir Qureshi avait de nombreux surnoms. Père des mangroves. L'homme des mangroves. Le héros des mangroves du Pakistan. Tous témoignent d'une vie consacrée à la conservation et à la restauration des mangroves du Pakistan.

Alors que le Pakistan se prépare à accueillir la Journée mondiale de l'environnement le 5 juin, la restauration des écosystèmes, qui inclut des écosystèmes critiques comme les forêts de mangroves, sera au centre des préoccupations. M. Quershi, qui est malheureusement décédé en décembre 2020, a joué un rôle clé dans le développement de la restauration des mangroves au Pakistan et sera évoqué avec émotion lors de l'événement.

"C'était un homme merveilleux. Il avait compris l'importance des mangroves dans la conservation de l'environnement, il leur a consacré sa vie", a déclaré Mahmood Akhtar Cheema, le représentant national de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), un partenaire du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). "Il a littéralement planté des millions de palétuviers."

Les mangroves sont également un élément central de l'ambitieuse campagne du gouvernement pakistanais intitulée "Ten Billion Tree Tsunami" (en anglais). Sous l'impulsion du Premier ministre Imran Khan et avec le soutien du PNUE, le Pakistan s'est engagé à planter 10 milliards d'arbres d'ici 2023. Des millions, voire des milliards, de ces arbres seront des palétuviers (arbres de mangroves). À la fin du mois de juin de cette année, un milliard d'arbres auront déjà été plantés.

Avantages écosystémiques et économiques

https://youtu.be/hJGW591wXeU

Les mangroves constituent l'un des écosystèmes les plus productifs et les plus diversifiés de la planète, sans lequel 39 % (en anglais) de personnes supplémentaires seraient inondées chaque année. L'UICN (en anglais) estime que les mangroves assurent un stockage exceptionnel du carbone, trois à cinq fois supérieur à celui des forêts tropicales, et font vivre plus de 120 millions de personnes dans le monde. Elles abritent également plus de 3 000 espèces de poissons que l'on trouve dans leur écosystème.

"Les mangroves sont un outil important dans la lutte contre le changement climatique. Elles réduisent la quantité de carbone dans l'atmosphère et sont également rentables sur le plan financier. La restauration des mangroves est cinq fois plus rentable que la construction d'infrastructures grises, telles que des murs anti-inondation, qui ne contribuent pas non plus à lutter contre le changement climatique", affirme Makkio Yashiro, coordinateur régional des écosystèmes pour le PNUE.

Mais les mangroves sont menacées. Les changements climatiques, l'exploitation forestière, l'agriculture, l'aquaculture, la pollution et le développement côtier sont autant de facteurs qui érodent leurs habitats. Le PNUE et ses partenaires ont constaté que plus de 67 % des mangroves ont été perdues ou dégradées à ce jour (en anglais).

Les mangroves sont un outil important dans la lutte contre les changements climatiques. Elles réduisent la quantité de carbone dans l'atmosphère et sont également rentables sur le plan financier.

Makkio Yashiro, PNUE.

Restaurer un écosystème essentiel

La restauration des mangroves permet de soutenir non seulement la nature mais aussi les économies. On estime qu'un hectare de mangroves a une valeur située entre 33 000 et 57 000 dollars par an. Les études du PNUE montrent que chaque dollar investi dans la restauration des mangroves génère un bénéfice de quatre dollars. En d'autres termes, les mangroves constituent l'une des solutions fondées sur la nature les plus efficaces et les plus rentables.

Au Pakistan, outre le "tsunami de dix milliards d'arbres", des organisations telles que l'UICN ont lancé un certain nombre de projets de restauration des mangroves. L'UICN a travaillé sur des projets, dont un avec la marine pakistanaise, visant à planter sept millions de plants de mangrove, ainsi que sur des entreprises publiques-privées avec Engro Elengy Terminal Private Limited (EETPL) dans la zone de Port Qasim à Karachi. 

Alors que nous commence la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes, qui se déroulera de 2021 à 2030 et qui vise à prévenir, arrêter et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde, les mangroves ont un rôle clé à jouer dans sa réussite.

 

L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré que les années 2021 à 2030 seraient la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Dirigée par le Programme des Nations unies pour l'environnement et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la Décennie des Nations unies est conçue pour prévenir, stopper et inverser la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Cet appel mondial à l'action sera lancé le 5 juin, journée mondiale de l'environnement. La Décennie des Nations unies rassemblera le soutien politique, la recherche scientifique et la puissance financière pour intensifier massivement la restauration, dans le but de faire revivre des millions d'hectares d'écosystèmes terrestres et aquatiques. Visitez le site www.decadeonrestoration.org/fr pour en savoir plus.