Si un scientifique ou une entreprise recueille des spécimens biologiques dans un autre pays, les rapporte dans son propre pays, conduit des recherches et gagne des millions de dollars en élaborant des produits reposant sur ces ressources génétiques, c'est du vol. Cette pratique est connue sous le nom de bioprospection.
Le Protocole de Nagoya permet de garantir que les avantages découlant de l'utilisation des ressources génétiques soient partagés de manière juste et équitable, notamment par un accès approprié aux banques de gènes et aux technologies pertinentes. Jusqu'à présent, 109 pays l'ont ratifié.
Les Paloas sont le septième pays insulaire du Pacifique à avoir ratifié le Protocole de Nagoya, à la suite des États fédérés de Micronésie, des Fidji, des Îles Marshall, des Samoa, des Îles Salomon et de Vanuatu.
"La ratification des Palaos démontre que la mise en œuvre du Protocole prend de l'ampleur. Le gouvernement s'est engagé à produire des documents dans les langues locales afin sensibiliser le public", explique Stamatios Christopoulos, expert sur les écosystèmes d'ONU Environnement.
À Tonga, l’instrument national d’adhésion au Protocole est prêt à être soumis. Dans le Pacifique, les ressources génétiques sont associées à des connaissances traditionnelles uniques (en particulier liées à la phytothérapie) qui sont transmises de génération en génération.
D'autres pays insulaires du Pacifique bénéficie d'un soutien pour assurer "l'accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation", par le biais d'un projet financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) dans 14 pays insulaires du Pacifique.
Dans le cadre de ce projet initié en juin 2017 qui se poursuivra jusqu'en décembre 2020, le Secrétariat du Programme régional océanien pour l'environnement (PROE) et ONU Environnement appuient les gouvernements afin de garantir l'accès au partage des avantages des ressources génétiques.
Les principales composantes du projet sont :
- la recherche et l'analyse préliminaires afin d'identifier les atouts, les problèmes et les besoins communs entre les pays
- l'assistance à la ratification du Protocole par le soutien aux autorités nationales
- la mise en œuvre du Protocole en créant un environnement propice à la mise en œuvre de ses dispositions fondamentales
- la coordination régionale, l'appui technique et le renforcement des capacités
Le suivi des ressources génétiques à l'échelle mondiale
Dans le même temps, trois pays, l'Allemagne, Malte et le Qatar, ont publié leurs premiers rapports sur l'utilisation des ressources génétiques pour la recherche et le commerce internationaux. Ces rapports sont disponibles sur la plateforme du Centre d'échange sur l'accès et le partage des avantages, un référentiel mondial d'informations et un outil essentiel pour faciliter la mise en œuvre du Protocole de Nagoya. Son rôle consiste notamment à permettre aux pays de surveiller comment les ressources génétiques sont utilisées tout au long de la chaîne de valeur pour la recherche commerciale ou non commerciale, ce qui est particulièrement utile lorsque les ressources génétiques ont quitté le pays.
Pour en savoir plus sur le fonctionnement de ce processus dans le cadre du Protocol de Nagoya, vous pouvez consulter cette vidéo de 6 minutes :
"Avoir la capacité de suivre l'utilisation des ressources génétiques est essentiel pour créer un climat de confiance entre les utilisateurs et les fournisseurs de ressources génétiques", explique M. Christopoulos.
Pour davantage d'informations, veuillez contacter Stamatios Christopoulos : stamatios.Christopoulos@un.org et Ofa Kaisamy : ofak@sprep.org
Ressources supplémentaires :
Plateforme du Centre d'échange sur l'accès et le partage des avantages (ABSCH)