Alors que la communauté internationale célèbre la Journée des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud le 12 septembre, les préparatifs sont en cours et une avancée majeure dans la coopération mondiale pour la protection des tourbières tropicales devrait avoir lieu.
Le ministre indonésien de l’Environnement et des Forêts a invité les ministres de la République démocratique du Congo (RDC), de la République du Congo et du Pérou pour une semaine de travail en Indonésie dans les mois à venir, une initiative pionnière.
Dans le cadre de l'Initiative mondiale pour les tourbières, les ministres se sont engagés à partager leurs expériences et leurs connaissances au sujet de l'un des écosystèmes les plus sous-évalués et pourtant parmi les plus uniques de la planète : les tourbières. Lors de cette visite de haut niveau, ils s'engageront à poursuivre leur collaboration pour assurer la protection et la gestion durable des tourbières tropicales.
Cette forte collaboration Sud-Sud consistera notamment à échanger des informations sur les politiques et pratiques actuelles relatives à la protection, à la gestion et à la restauration des tourbières ainsi qu'à partager les nouvelles technologies d’utilisation des zones humides, telles que la paludiculture. Les meilleures pratiques pour cartographier les menaces et les demandes concurrentes des tourbières grâce à la planification de l'utilisation des terres, la détection et la suppression des incendies, partager des idées sur les moyens de subsistance, y compris par le biais d'un éco-tourisme haut de gamme et en apprendre davantage sur les mécanismes de financement innovants du secteur privé, tels que le mécanisme de financement des paysages tropicaux seront mises en avant.
Cet échange suit les engagements pris par l'Indonésie, la RDC et la République du Congo lors de la signature de la Déclaration historique de Brazzaville sur les tourbières en mars dernier. L'engagement politique de haut niveau aidera les partenaires de l'Initiative mondiale pour les tourbières à poursuivre leurs efforts pour aider ces pays à protéger les tourbières d'importance mondiale comme celle de la Cuvette Centrale du bassin du Congo, contre l'utilisation non réglementée des sols. Celles-ci figurent parmi les plus grandes tourbières tropicales du monde - dont on estime qu'elles contiennent 30 gigatonnes de carbone - ce qui équivaut à 15 ans d’émissions américaines.
L'Indonésie connaît les tourbières
Riche d'une superficie de plus de 15 millions d'hectares de tourbières tropicales, l'Indonésie possède une vaste expérience et une multitude d'enseignements sur la gestion des tourbières.
Dans le cadre de la politique du Gouvernement indonésien visant à faire de la gestion des tourbières une priorité nationale, le pays accueillera un nouveau Centre international pour les tourbières tropicales (ITPC) dans la ville de Bogor. Sous la direction de l’Agence de recherche, de développement et d’innovation en foresterie et environnement du Ministère indonésien de l’environnement et des forêts, le Centre sera une plateforme institutionnelle pour la recherche forestière engagé dans la recherche collaborative axée sur la demande, les partenaires nationaux et internationaux. Le lancement du Centre est également une étape décisive pour l’objectif de l’Initiative mondiale pour les tourbières, qui est de combler le fossé entre la science et les politiques, la gestion, la protection et la restauration des tourbières.
Plan vital pour atténuer le changement climatique
Selon le rapport 2017 d’ONU Environnement sur l'écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction d'émissions, nous perdons déjà la bataille contre le changement climatique et le monde doit préserver ses tourbières pour éviter un point de basculement potentiellement catastrophique pour le réchauffement de la planète. Les tourbières occupent moins de 3% de la surface de la Terre mais constituent le plus grand stock de carbone organique terrestre, stockant deux fois plus de carbone que ne le font les forêts du monde. En fait, les émissions de gaz à effet de serre des tourbières drainées ou brûlées représentent 5% du budget carbone mondial.
Les quatre pays partenaires de l’Initiative mondiale pour les tourbières, la RDC, la République du Congo, le Pérou et l’Indonésie possèdent certaines des plus grandes zones de tourbières tropicales du monde, riches en biodiversité et fournissant un habitat à la faune et à la flore.
Le directeur exécutif d'ONU Environnement, Erik Solheim, médiateur incontournable de l’Initiative mondiale pour les tourbières, participera à l’événement.
« Il s'agit de l'un des plus grands défis environnementaux du siècle : comment maintenir le carbone dans le sol tout en libérant le potentiel de croissance de ce paysage unique et en améliorant radicalement les moyens de subsistance », a déclaré M. Solheim. « Cela impliquera une gestion plus judicieuse de l’utilisation des terres, et pour cela, nous devons nous assurer que nous travaillons ensemble pour trouver les bonnes solutions et les mettre en pratique.»
L'Initiative mondiale pour les tourbières reconnaît que la réduction des émissions à l'échelle mondiale nécessite une action mondiale pour assurer la protection des tourbières, fondée sur l'expérience et les approches scientifique, politique et dans le domaine de l'innovation au financement, comme expliqué dans le rapport De la fumée sur l'eau. L'initiative contribue à plusieurs des objectifs de développement durable et aide les pays à combler les lacunes en matière de connaissances et d'informations, à identifier des options et à promouvoir des mesures urgentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, maintenir les services écosystémiques et sécuriser les vies et les moyens de subsistance.
La Journée des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, célébrée le 12 septembre, marque le 40ème anniversaire du Plan d'action de Buenos Aires pour la promotion et la mise en œuvre de la coopération technique entre pays en développement.
La coopération Sud-Sud est une manifestation de solidarité entre les peuples et les pays du Sud assurant leur bien-être national, leur autonomie nationale et collective et la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international, notamment le Programme de développement durable à l'horizon 2030.
Pour davantage d'informations, veuillez contacter Dianna Kopansky