Moderniser la gouvernance mondiale de l’environnement

La crise de COVID-19 est l’occasion de réévaluer nos méthodes de travail traditionnelles et l’avenir de la gouvernance environnementale. Les domaines devant être examinés dans le cadre de cette évaluation comprennent les tâches administratives quotidiennes, la mise en œuvre des activités, les implications budgétaires et la mobilisation des ressources, les partenariats et la communication.

La pandémie a montré que la technologie et les outils modernes peuvent nous aider à modifier nos méthodes de travail traditionnelles tout en maintenant le même niveau d’efficacité et en réduisant l’empreinte écologique de nos activités. Ces méthodes, qui comprennent principalement le télétravail, la suppression des impressions et la tenue de réunions par des moyens virtuels, devraient être davantage encouragées et maintenues dans la mesure du possible même après la fin de la crise, conformément au processus de modernisation de la gouvernance environnementale mondiale dirigé par le PNUE visant à apporter une réponse unifiée et collective aux crises internationales, y compris les pandémies, tout en soutenant le Programmede Développement durable à l’horizon2030 et les Objectifs de Développement durable.

Tandis que nous faisons face à l’urgence de la COVID-19, le PAM maintiendra le cap sur les priorités et les processus clés. Nous continuerons à poursuivre les objectifs du PAM, qui restent tous valables et d’actualité. Il peut être nécessaire d’introduire des modifications concernant les moyens de mise en œuvre ou les activités, mais le cadre général doit être conservé.

La crise de COVID-19 devrait avoir des répercussions sur la mise en œuvre des activités sur le terrain, y compris la surveillance environnementale, la mise en œuvre des pilotes, les formations et les activités de renforcement des capacités nationales, en raison des limitations imposées aux déplacements et des restrictions de circulation observées dans la plupart des pays méditerranéens. Par conséquent, il est crucial d’identifier d’autres moyens de collaborer avec les pays afin de garantir la poursuite des activités sur les sitesadoptés par la COP et la réalisation des résultats escomptés, y compris la possibilité de stimuler le développement des capacités des institutions nationales des Parties contractantes.

La situation actuelle peut être l’occasion de promouvoir l’utilisation de la plateforme d’apprentissage en ligne du PAM par une approche intégrée et collaborative entre les différentescomposantes du PAM afin de fournir un matériel thématique d’apprentissage et de formation de haute qualité et d’assurer un soutien approprié aux Parties contractantes.

Le rôle du Comité de conformité de la Convention de Barcelone est encore plus important dans la période de gouvernance post-COVID-19 pour garantir que le cadre juridique et politique du PAM-Convention de Barcelone continue d’être mis en œuvre et appliqué efficacement par les Parties contractantes.

La crise de COVID-19 peut également avoir des conséquences budgétaires, à moyen terme notamment, qui devraient être évaluées plus en détail. Les économies budgétaires résultant de la limitation des activités et de l’organisation de réunions virtuelles pendant la crise peuvent être réinvesties dansdes activités de soutien à la mise en œuvre de la réponse stratégique du PAM à la COVID-19, en particulier au niveau national. Dans le même temps, il est important de continuer à travailler en étroite collaboration avec les Parties contractantes afin de maintenir un niveau élevé d’ambition et d’engagement national dans la mise en œuvre du cadre programmatique du PAM. La crise de COVID-19 souligne l’importance des accords multilatéraux sur l’environnement (AME) pour lutter en temps utile contre les dégradations de l’environnement qui constituent des menaces et peuvent donner lieu à des crises sanitaires provoquées par l’appauvrissement des écosystèmes et les risques associés de propagation de pathogènes. Ilconvient de faire connaître la contribution importante des AME au principe de «Un monde, une santé». Par ailleurs, il convient de préserver l’efficacité du PAM concernant la mobilisation de ressources extérieures dans le cadre de programmes et de projets, tandis que la réorientation de certaines activités, comme indiqué ci-dessus, comprenant les travaux sur les déchets médicaux, les contaminants nouveaux/émergents et les déchets dangereux, les réponses politiques en faveur d’un redressement écologique, l’évaluation des voies de transmission des maladies et des agents pathogènes, la qualité des eaux de baignade, etc., peut offrir de nouvelles possibilités en la matière.

Le PAM intensifiera la communication et le plaidoyer sur le thème du «mieux reconstruire» dans la région. Un document narratif du PAM sera élaboré pour diffusion, qui examinera les priorités recensées dans le présent document et prendra en considération la nécessité de sensibiliser aux liens entre les questions environnementales et la santé publique, en mettant l’accent sur la région méditerranéenne. Certains éléments soulevés par la pandémie illustrent la pertinence du mandat du PAM et peuvent par conséquent lui permettre d’accroître sa visibilité institutionnelle. Un objectif important des campagnes de sensibilisation devant être mises au point conjointement avec l’INFO/RAC serait de mobiliser l’attention des parties prenantes et de les inciter à saisir l’occasion historique de réaliser une renaissance verte en Méditerranée.