For her stalwart commitment to quantifying the effects of climate change and her tireless efforts to transform attitudes, Canadian climate scientist Katharine Hayhoe was chosen as the Champion of the Earth for science and innovation.

One of the world’s most influential communicators on climate change, Hayhoe is an atmospheric scientist who studies what climate change means to people and the places where we live. She evaluates long-term observations, future scenarios and global models and develops innovative strategies that translate future projections into relevant, actionable information that stakeholders can use to inform future planning for food, water, infrastructure and more in a changing climate.

Hayhoe has served as a lead author for a number of key reports, including the US Global Change Research Program’s Second, Third and Fourth National Climate Assessments and the American Association for the Advancement of Science’s What We Know and How We Respond reports. She also serves on advisory committees for a broad range of organizations from the Smithsonian Natural History Museum to the Earth Science Women’s Network to the Young Evangelicals for Climate Action. She has received honorary doctorates from Colgate University and Victoria College at the University of Toronto.

However, Hayhoe may be best-known for bridging the broad, deep gap between scientists and Christians -- work she does because she is a Christian herself. While completing her undergraduate degree at the University of Toronto, she took a class in climate science that altered the trajectory of her life forever. Learning that climate change is a threat multiplier that affects nearly every aspect of life on this planet -- most critically poverty, hunger, injustice and humanitarian crises -- she abandoned her plans to become an astrophysicist and instead pursued a Masters and Ph.D. in atmospheric science at the University of Illinois in order to, as she says, give voice to the experiences of those suffering the impacts of a changing climate.

Her work in public engagement centers around what she sees as the single most important thing that everyone can do to fight climate change -- talk about it. She does so through many avenues, including hosting the PBS digital YouTube series, Global Weirding: Climate, Politics and Religion; co-authoring a book on climate and Christian values with her husband Andrew Farley, a pastor, author and radio host; participating in hundreds of interviews, talks, podcasts, documentaries, classes and more across the US and beyond each year; actively engaging with the public via social media and online forums; and, most recently, authoring an upcoming book on how to talk about climate change.

As a result, she has been named by Christianity Today as one of their 50 Women to Watch, one of TIME’s 100 most influential people in 2014, FORTUNE’s 50 greatest world leaders and listed among Foreign Policy’s 100 Global Thinkers, twice, in 2014 and again in 2019. She has also received a host of awards including the American Geophysical Union’s Climate Communication Award, the Sierra Club’s Distinguished Service Award and the Stephen H. Schneider Award for Outstanding Climate Science Communication.

While grateful for the public recognition that awards convey, Hayhoe says the most important element of her work is changing minds.

“What means the most to me personally is when just one person tells me sincerely that they had never cared about climate change before, or even thought that it was real: but now, because of something they heard me say, they’ve changed their mind. That’s what makes it all worthwhile,” she wrote on her website.
Champions of the Earth is the United Nations’ flagship global environmental award. It was established by the UN Environment Programme in 2005 to celebrate outstanding figures whose actions have had a transformative positive impact on the environment. From world leaders to environmental defenders and technology inventors, the awards recognize trailblazers who are working to protect our planet for the next generation.

Previous winners of the Champions of the Earth award in the science and innovation category include Impossible Foods and Beyond Meat in 2018 for producing a sustainable alternative to beef burgers, Australian designer Leyla Acaroglu in 2016 for her work on sustainability and leading atmospheric chemist Sir Robert Watson in 2014.

L’aéroport international de Cochin est le premier aéroport à énergie solaire du monde. L’ensemble de ses opérations est alimenté par l’énergie solaire. C’est l’aéroport le plus grand et le plus important de l’État du Kerala en Inde, et le quatrième aéroport le plus important du pays en termes de trafic international. L’aéroport international de Cochin est devenu le premier aéroport au monde entièrement alimenté à l’énergie solaire, un projet initié par le directeur général Vattavayalil Joseph Kurian.

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Le Burkina Faso, pays d'Afrique de l'Ouest, est un pays enclavé et aride qui a vu naître une innovation agricole qui a révolutionné l'agriculture dans les pays africains qui luttent contre les effets de la sécheresse et des changements climatiques. C'est grâce à la patience et à la détermination de Yacouba Sawadogo, lauréat du prix « Champions de la Terre 2020 » du Programme des Nations unies pour l'environnement pour son inspiration et son action.

Yacouba Sawadogo, connu localement comme « l'homme qui a arrêté le désert », a modifié une pratique culturale traditionnelle appelée le Zaï, qui permet aux cultures de pousser dans des fosses qui retiennent les précipitations, même dans les régions en proie à des pénuries d'eau. Sa technique vieille de près de quatre décennies est utilisée par les agriculteurs sur une étendue de 6 000 kilomètres en Afrique.

« Dans les années 80, nous avions de bonnes terres, et d'autres moins bonnes », se souvient M. Sawadogo, qui vit dans une région semi-rurale au nord de la capitale, Ouagadougou, où une grande partie de l'économie locale dépend de l'agriculture pluviale. « Mais au fil du temps, nous avons vraiment constaté une baisse de la qualité de nos sols et de la productivité de nos champs ».

Au début des années 80, ce lent déclin a culminé en une famine paralysante tant au Burkina Faso que dans les pays voisins.

« Les gens partaient, les animaux et les arbres mouraient », a déploré M. Sawadogo. « Nous avons donc dû envisager une nouvelle façon de cultiver, car toutes les bonnes terres disparaissaient, et si nous restions ici à ne rien faire, nos vies étaient en danger ».

Traditionnellement, les agriculteurs du Burkina Faso ne touchaient pas à leurs champs avant le début de la saison des pluies. Mais M. Sawadogo a innové, en modifiant la technique traditionnelle d'irrigation du zaï, qui signifie « se lever tôt » en langue mooré, c’est-à-dire en préparant ses terres bien avant la pluie.

Les résultats ont été frappants, le sol s'est amélioré en même temps que le rendement de ses cultures. Il a également pu faire pousser des arbres dans le sol aride. Quatre décennies plus tard, il a créé sur ses terres une forêt de 40 hectares avec plus de 60 espèces de buissons et d'arbres.

Creuser plus loin
Les agriculteurs qui pratiquent le Zaï creusent de petites fosses dans des sols dégradés ou des bassins durs, puis y déposent des matières organiques, comme du compost ou de l'engrais naturel. Les modifications de Sawadoga utilisent des fosses plus larges et plus profondes avec des pierres pour aider à la rétention de l'eau, et des termites pour aider à briser le sol dur. Dès que les pluies arrivent, des graines sont plantées dans les fosses, qui recueillent et concentrent l'eau au niveau de la plante, ce qui réduit le stress hydrique dans une région où les précipitations sont faibles et irrégulières. Il s'agit d'un processus à forte intensité de main-d'œuvre, admet M. Sawadogo, mais il précise que « pour obtenir un bon rendement, il faut commencer tôt ». 

Des études menées sur la technique du Zaï suggèrent qu'en fournissant ce qui est essentiellement un entonnoir qui dirige la pluie vers les racines d'une plante, les agriculteurs peuvent augmenter leur rendement de 100 à 500 %. C'est une aubaine pour ceux qui dépendent de l'agriculture de subsistance non seulement pour nourrir leur famille, mais aussi pour payer les frais de scolarité, les factures d'hôpital et d'autres besoins essentiels.

« Yacouba Sawadogo est un visionnaire et un pionnier qui n’a pas laissé le scepticisme des gens l'empêcher de trouver une solution aux problèmes de sa communauté », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement. « L'agriculture recourant à la technique du Zaï a contribué à améliorer les rendements des cultures et les moyens de subsistance des petits exploitants, et en l’associant à un message sur la préservation des forêts et des plantes indigènes, Yacouba Sawadogo a démontré le rôle essentiel que les communautés peuvent jouer dans la protection de notre environnement ». 

Semer un mouvement
La technique agricole du Zaï a connu un essor dans tout le Burkina Faso à la fin des années 1980, lorsque le gouvernement du président Thomas Sankara a adopté le processus. Aujourd'hui, explique M. Sawadogo, environ 95 % des agriculteurs de sa région sont favorables au Zaï. Cette technique a également été diffusées à l'extérieur du pays, dans la région du Sahel, et plus loin sur le continent, au Ghana, au Tchad et même au Kenya, où les terres semi-arides sont menacées par les mêmes cycles de sécheresse et de pluie.

Le Zaï est également l'une des nombreuses techniques indigènes d'utilisation des terres qui se trouve au cœur du programme de la Grande muraille verte, l'initiative phare de l'Afrique pour lutter contre la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse. 

Pourtant, même avec le Zaï, reconnaît M. Sawadogo avec regret, l'impact des changements climatiques sont visibles, dangereux et ne font que s'accélérer pour les agriculteurs de sa région et au-delà.

« Le plus grand défi pour nos agriculteurs est la sécheresse. Le réchauffement de la planète implique des rendements plus faibles », dit-il. « Même ceux d'entre nous qui n'ont pas de formation officielle savent que les arbres, les herbes et les autres plantes peuvent faire reculer les effets des changements climatiques. Mais ils ne peuvent pas améliorer nos récoltes ».

Inspirer les autres
Yacouba Sawadogo ne se fait pas d'illusions sur les défis auxquels sont confrontées les communautés qu'il tente d'aider à devenir plus autonomes et dont la plupart vivent modestement sur des terrains qui sont parmi les plus impardonnables. Il passe beaucoup de temps à parler aux gens, à leur enseigner le Zaï, mais aussi les changements climatiques, la nécessité de reboiser et l'importance de préserver les plantes et les arbres indigènes. Dans sa région, il n'y a qu'un seul hôpital qui dessert des dizaines de milliers de personnes. La plupart dépendent de la forêt pour leurs plantes médicinales, et Sawadogo s'efforce aujourd'hui de protéger le fragile couvert forestier du Burkina Faso.

Selon M. Sawadogo, le succès de ces efforts dépendra en fin de compte des jeunes générations, qui exigent de plus en plus de mesures pour la protection de l’environnement.
 
« C’est impossible d'éviter les difficultés ou le scepticisme des autres personnes quand on veut atteindre ses objectifs », dit-il. « Il faut être prêt à affronter leur scepticisme et à défendre votre position. Le monde compte dessus ».

Les prix «Champions de la Terre» et « Jeunes Champions de la Terre» du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) rendent hommage aux personnes, groupes et organisations dont les actions ont des effets transformateurs sur l'environnement.

Le prix annuel « Champions de la Terre » est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies. Il récompense les dirigeants exceptionnels issus des gouvernements, de la société civile et du secteur privé. Yacouba Sawadogo est l'un des six lauréats annoncés en décembre 2020, à l'aube de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes 2021-2030.

En mettant en lumière des récits sur le travail important réalisé sur le front de l'environnement, le prix « Champions de la Terre » vise à encourager et à motiver davantage de personnes à agir pour la nature. Ces prix s'inscrivent dans le cadre de la campagne #PourLaNature du PNUE, qui vise à donner une impulsion à la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15) qui se tiendra à Kunming en mai 2021, et à catalyser l'action en faveur du climat jusqu'à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui se tiendra à Glasgow en novembre 2021.

Fabian Leendertz, un vétérinaire ayant contribué à retracer l'origine de certaines des épidémies les plus meurtrières du monde, a été nommé Champion de la Terre 2020 dans la catégorie « Science et innovation ».

Fabian Leendertz a mené des enquêtes révolutionnaires sur des agents pathogènes tels que l'anthrax et le virus Ebola en explorant la façon dont les contagions se propagent entre les animaux et les êtres humains. Il a dirigé un groupe de chercheurs qui ont identifié les origines de l’épidémie d'Ebola en 2014 à un arbre où logeait de multiples chauves-souris en Guinée.

« Ce qui est extraordinaire, c’est de pouvoir mener des études scientifiques qui sont suivies d’effets », a déclaré M. Leendertz. « Travailler dans un environnement innovant, dont je peux voir les effets au cours de ma vie, est vraiment motivant ».

Fabian Leendertz s'est intéressé aux maladies zoonotiques, les maladies qui se propagent entre les humains et les animaux, alors qu'il faisait des recherches de doctorat sur les chimpanzés en Côte d'Ivoire. C'est ainsi qu'a débuté sa carrière dans l'écologie des primates et les agents pathogènes, les micro-organismes qui transmettent les maladies. 

« J'ai commencé en me concentrant sur la santé et les maladies de ces chimpanzés sauvages », explique M. Leendertz. « A partir de là, il était logique de voir si les agents pathogènes que nous trouvons chez les grands singes se retrouvent également dans la population humaine, et de savoir d'où ils proviennent ».

Il dirige aujourd'hui le laboratoire éponyme de Leendertz qui se consacre aux zoonoses à l'Institut Robert Koch de Berlin. Son équipe étudie les sources et les réservoirs de microorganismes chez les primates sauvages et d'autres animaux, ainsi que leur transmission entre les espèces.

Enquêter sur l’origine du virus Ebola
En 2014, quelques jours après la confirmation du virus Ebola en Guinée, M. Leendertz a dirigé une équipe de 17 anthropologues, écologistes et vétérinaires chargés de trouver l’origine de l'épidémie. Leur travail s'est concentré sur le village de Meliandou, où certains des premiers cas ont été découverts. 

« Lorsque nous avons expliqué aux habitants que nous étions ici pour découvrir comment l’épidémie avait commencé, ils ont insisté pour nous aider », explique-t-il. « Ils ont guidé notre équipe, parce qu'ils connaissent leur village, ils savent où se trouvent les animaux. »

Leurs informations ont aidé l'équipe à suivre l'épidémie depuis le supposé patient zéro, un garçon de deux ans à Meliandou, jusqu'à un arbre abritant une colonie de chauves-souris (Mops condylurus). Ces chauves-souris sont soupçonnées d'être l'une des espèces réservoirs d'Ebola.

Le docteur Fabian Leendertz s'empresse d'attribuer le mérite de ces recherches sur les pathogènes aux scientifiques locaux à travers l'Afrique avec lesquels il collabore. Ces équipes interdisciplinaires aux approches multiples ont joué un rôle clé dans la recherche de l'origine des maladies.

Le Dr Leendertz intègre une approche « Un monde, une santé » à son travail sur les épidémies de zoonoses. Cela signifie qu'il y intègre la santé publique, la médecine vétérinaire et l'expertise environnementale. Son laboratoire fait partie du Réseau africain pour l'amélioration des diagnostics, de l'épidémiologie et de la gestion des agents infectieux communs. Travaillant avec quatre pays partenaires : le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo et l'Afrique du Sud, le réseau aide les États à détecter les maladies infectieuses courantes, y compris la COVID-19, à y répondre et à les prévenir.

Le risque croissant de pandémie
Au cours de ses deux décennies de travail sur le terrain, Fabian Leendertz affirme que les maladies à « potentiel pandémique » représentent une menace de plus en plus importante pour l'humanité.

La croissance de la population urbaine, l'empiètement agricole et l'exploitation minière illégale détruisent les zones tampons qui séparent les humains des animaux sauvages, au sein et dans les environs des parcs nationaux. « Avec l'augmentation du nombre de personnes et de la présence dans les parcs, le risque d'apparition de micro-organismes et d'échange d'agents pathogènes entre les humains et la faune sauvage est en hausse ». 

Une fois qu'une maladie passe de l’animal à l’être humain, la possibilité qu’elle une pandémie augmente, explique-t-il. « Les gens sont plus connectés. Les régions éloignées sont davantage accessibles, de telle sorte que lorsqu’un agent pathogène se propage vers la population humaine, il est possible qu’elle se propage dans une grande ville et voyage à travers le monde ». 

Fabian Leendertz met en garde contre le fait que les maladies peuvent aussi passer des être humains aux animaux, avec des effets parfois dévastateurs. Les grands singes qu'il étudiait au parc national de Taï en Côte d'Ivoire, par exemple, ont été infectés par inadvertance par des guides et des chercheurs. Les travaux de M. Leendertz ont abouti à la publication, en 2015, de directives d'hygiène et de formation pour les personnes, y compris les touristes, qui entrent dans les parcs nationaux avec des grands singes. 

Avec un groupe de 25 experts, il a également publié une lettre dans la revue Nature appelant à l'arrêt du tourisme et des voyages de recherche pendant la pandémie de COVID-19, craignant que la maladie ne s'infiltre au sein de la population de grands singes. Le groupe d’experts a prévenu que « ces efforts devraient inclure des moyens de compenser les pertes de revenus du tourisme, tout en prenant soin de ne pas interférer avec le travail visant à sauver des vies humaines ».

« L'année 2020 nous a montré à quel point les pandémies sont dévastatrices pour nos vies et nos économies. Les recherches que le Dr Leendertz a menées au cours des deux dernières décennies sont cruciales pour nous aider à comprendre non seulement l'origine de ces maladies, mais aussi leurs causes », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement. « Les données scientifiques montrent clairement que si nous continuons à exploiter la faune sauvage et à détruire nos écosystèmes, nous pouvons nous attendre à voir un flux constant de maladies zoonotiques dans les années à venir. Pour éviter de nouvelles épidémies, nous devons protéger et restaurer notre environnement naturel ».

Selon le docteur Fabian Leendertz, chacun d’entre nous peut contribuer à la protection des animaux sauvages par le biais de nos choix de de consommation ou des hommes politiques que nous soutenons. « L'environnement, la santé humaine et la santé animale sont liés », dit-il. « Nous devons avoir une vue d'ensemble et soutenir ceux qui travaillent et se battent pour protéger et restaurer la nature ».

 

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Le prix annuel « Champions de la Terre » est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies. Ce prix récompense les dirigeants exceptionnels issus des gouvernements, de la société civile et du secteur privé. Fabian Leendertz est l'un des six lauréats annoncés en décembre 2020, à l'aube de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes 2021-2030.

En mettant en lumière les efforts importants réalisés sur le front de l'environnement, le prix « Champions de la Terre » vise à encourager et à motiver davantage de personnes à agir pour la nature. Ce prix s'inscrit dans le cadre de la campagne #PourLaNature du PNUE, dont le but est de donner une impulsion à la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15 qui se tiendra à Kunming en mai 2021, et de catalyser l'action en faveur du climat jusqu'à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui se tiendra à Glasgow en novembre 2021.

Si une image vaut mille mots, pour Maria Kolesnikova, la championne de la Terre de cette année pour sa vision entrepreneuriale, une image valait la peine de lancer un mouvement.

C'était en 2016 et Maria Kolesnikova, une professionnelle des relations publiques, alors âgée de 28 ans, était bénévole pour MoveGreen, une organisation environnementale dirigée par des jeunes en République kirghize.

Là, quelqu'un a montré à Maria Kolesnikova une photo de Bichkek, en regardant depuis les montagnes qui entourent la capitale kirghize. "Seulement, on ne pouvait pas voir la ville", a-t-elle dit. "Bichkek était couverte d'une couche de gris. Nous ne savions pas comment appeler cela ; ce que nous savions, c'est que c'était vraiment mauvais."

Bichkek, qui compte environ un million d'habitants, fait partie des villes du monde où la pollution atmosphérique est la plus élevée. Pendant les mois d'hiver, elle est souvent piégée sous un dôme de smog provenant à la fois de son environnement naturel - la température de la ville est, en moyenne, 5°C plus élevée que celle des environs - et de la fumée du charbon utilisé pour chauffer la plupart des maisons. "Nous voulions en savoir plus sur ce que contenait l'air que nous respirions et sur les données que la ville recueillait pour tenter d'améliorer la situation", explique Mme Kolesnikova. "Mais nous n'avons pas trouvé de données pertinentes et réelles - soit elles n'étaient pas collectées, soit elles n'étaient pas partagées. Nous avons donc décidé de produire des données nous-mêmes."

Un début modeste

MoveGreen a commencé avec seulement trois capteurs pour mesurer la qualité de l'air, à savoir, en surveillant pour la première fois en République kirghize, les niveaux de particules fines (PM 2,5) - produites par la combustion du charbon et d'autres combustibles, la combustion et la poussière. En concentrations suffisamment élevées, elles peuvent provoquer une inflammation des poumons et d'autres maladies respiratoires. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution atmosphérique provoque jusqu'à 7 millions de décès chaque année.

Lorsque les premières mesures sont revenues, Mme Kolesnikova et l'équipe de MoveGreen ont pris une décision audacieuse. En lançant une campagne intitulée "L'école respire facilement", ils ont porté leur message à une population qui était prête à les écouter : les écoliers de Bichkek. Dans le monde, 93 % des enfants vivent dans des environnements où les niveaux de pollution atmosphérique sont supérieurs aux recommandations de l'OMS. Environ 600 000 d'entre eux meurent prématurément chaque année à cause de la pollution atmosphérique. L'exposition à un air pollué peut également nuire au développement cognitif et moteur et expose les enfants à un risque accru de maladies chroniques plus tard dans leur vie.

À Bichkek, des capteurs ont été installés dans les écoles pour mesurer la qualité de l'air afin que les salles de classe puissent garder leurs fenêtres fermées lorsque la pollution atmosphérique est trop importante. Les éducateurs ont également utilisé les données pour avertir les parents de ne pas exposer leurs enfants aux particules fines. Aujourd'hui, plus de 100 capteurs sont installés dans la ville et la région.

Le succès de la campagne menée dans les écoles a encouragé Mme Kolesnikova, qui était alors devenue directrice de MoveGreen. Il ne suffisait pas de collecter les données ; il fallait un mouvement pour convaincre les décideurs d'améliorer la qualité de l'air à Bichkek.

MoveGreen a mis au point une application, désormais disponible dans le monde entier, appelée AQ.kg, qui collecte et transmet en temps réel des données exploitables sur la qualité de l'air. L'application regroupe toutes les 20 minutes les données des deux plus grandes villes kirghizes, Bishkek et Osh, sur la concentration de polluants dans l'air, notamment la minuscule particule PM2,5 et sa cousine plus grosse, la PM10.

"Nos données ont été contestées, nos méthodes ont été remises en question - par ceux qui disent que les données de surveillance citoyenne ne sont pas fiables", a déclaré Maria Kolesnikova. "Mais nous avons continué à organiser des réunions et à revenir en arrière, et maintenant, ils nous écoutent. Le résultat de notre travail a été la connexion avec le gouvernement, pour améliorer la surveillance environnementale à Bichkek, pour faire un meilleur travail de surveillance et de réduction des émissions."

"Le travail de Maria Kolesnikova reflète la façon dont les individus et les citoyens peuvent être à l'origine de changements environnementaux en tirant parti du pouvoir de la science et des données", a déclaré Inger Andersen directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement. "Si souvent, les gens se demandent s'il y a quelque chose qu'ils peuvent faire pour combattre la pollution, le changement climatique et les autres menaces qui pèsent sur la planète. Maria Kolesnikova prouve que c'est le cas. Son dévouement est remarquable et montre que nous pouvons tous jouer un rôle pour mettre la planète sur la voie d'un avenir meilleur."

Projets futurs

Les plans de MoveGreen pour les mois à venir comprennent l'appel aux politiques au niveau municipal et national pour développer des projets de loi qui exigent des séances d'information publiques régulières sur les résultats des mesures de la qualité de l'air. La République kirghize s'est engagée à respecter les objectifs mondiaux de lutte contre le changement climatique, notamment un objectif inconditionnel de réduction des émissions de gaz à effet de serre de plus de 16 % d'ici 2025.

Il existe d'immenses possibilités pour les sources d'énergie alternatives ; seuls 10 % du potentiel hydroélectrique du Kirghizstan ont été exploités, et d'autres options d'énergie renouvelable pourraient inclure l'augmentation de l'approvisionnement en chauffage et en électricité grâce à l'énergie éolienne, solaire et au biogaz. Il existe d'immenses possibilités pour les sources d'énergie alternatives. Seuls 10 % du potentiel hydroélectrique du Kirghizstan ont été exploités, et d'autres options d'énergie renouvelable pourraient inclure l'augmentation de l'approvisionnement en chauffage et en électricité grâce à l'énergie solaire, éolienne et au biogaz, un carburant souvent produit à partir de déchets agricoles.

Selon Mme Kolesnikova, s'il y avait davantage d'investissements dans la science au Kirghizstan, le pays serait en mesure d'élaborer ses propres solutions et de créer une société respectueuse de l'environnement, en harmonie avec la nature qui l'entoure, y compris ses chères montagnes.

La pollution atmosphérique ne connaissant pas de frontières, Maria Kolesnikova et MoveGreen concluent des accords régionaux avec d'autres pays d'Asie centrale. Son objectif est de convaincre les six États de la région de collaborer pour lutter contre la pollution atmosphérique dans leurs villes en expansion. Il sera essentiel de mettre en place des systèmes et des normes pour évaluer la qualité de l'air. Selon une étude récente du PNUE, seuls 57 pays surveillent en permanence la qualité de l'air, tandis que 104 ne disposent d'aucune infrastructure de surveillance.

Mme Kolesnikova dit qu'elle est motivée par le désir de rendre le monde meilleur.

"Très souvent, on peut être démotivé en tant qu'activiste, on travaille si dur, on ne voit pas les résultats de ses efforts et, finalement, on a l'impression de ne plus vouloir continuer. Mais alors vous réalisez que non. Quelqu'un doit se montrer responsable pour l'avenir. Pourquoi ne serait-ce pas moi ?"

Les Champions de la Terre et les Jeunes champions de la Terre du Programme des Nations unies pour l'environnement récompensent les personnes, les groupes et les organisations dont les actions ont un impact transformateur sur l'environnement. Remis chaque année, le prix des Champions de la Terre est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies.

L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré que les années 2021 à 2030 seraient la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Menée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec le soutien de partenaires, cette Décennie est conçue pour prévenir, stopper et inverser la perte et la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Elle vise à faire revivre des milliards d'hectares, couvrant les écosystèmes terrestres et aquatiques. Appel mondial à l'action, la Décennie des Nations unies rassemble le soutien politique, la recherche scientifique et les moyens financiers pour intensifier massivement la restauration. Visitez le site www.decadeonrestoration.org pour en savoir plus.

Lorsque la Première ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley, a pris la parole devant l'Assemblée générale des Nations unies au début de l'année, elle n'était pas d'humeur à mâcher ses mots. Devant les dirigeants du monde entier, elle a dénoncé les « quelques personnes sans visage » qui poussent le monde vers une catastrophe climatique et mettent en péril l'avenir des petits États insulaires, comme le sien.

« Notre monde ne sait pas avec quoi il joue, et si nous ne contrôlons pas ce feu, il nous consumera tous », a-t-elle déclaré en septembre. S'inspirant des paroles du grand artiste de reggae Bob Marley, elle a ajouté : « Qui se lèvera et défendra les droits de notre peuple ? »

Son discours passionné a fait la une des journaux du monde entier et, beaucoup d’entre eux ont pu faire connaissance avec Mme Mottley. Mais la Première ministre de la Barbade, lauréate cette année du prix « Champions de la Terre » pour son leadership en matière de politiques, a passé des années à faire campagne contre la pollution, le changement climatique et la déforestation, faisant de la Barbade un chef de file du mouvement environnemental mondial.

« La Première ministre Mottley défend ceux qui sont les plus vulnérables à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de nature, et de la pollution et des déchets », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). « Son plaidoyer passionné et ses accomplissements politiques sont de parfaits exemples de la façon dont les dirigeants mondiaux peuvent prendre des mesures audacieuses et urgentes sur les questions environnementales. »

Mia Mottley a été élue Première ministre en 2018 avec plus de 70 % du vote populaire, devenant ainsi la première femme dirigeante de la Barbade depuis son indépendance en 1966. Sous sa direction, le pays a élaboré un plan ambitieux pour éliminer progressivement les combustibles fossiles d'ici 2030. Elle souhaite que presque toutes les logements de l'île soient équipées de panneaux solaires sur leur toit et d'un véhicule électrique.

Mme Mottley, qui a déclaré trouver son inspiration dans les forêts qui couvrent près de 20 % de la Barbade, a également supervisé une stratégie nationale visant à planter plus d'un million d'arbres, avec la participation de l'ensemble de la population. Ce plan vise à favoriser la sécurité alimentaire et à renforcer la résilience face au changement climatique.

Cette initiative ne pouvait pas tomber mieux, car un nouveau rapport du PNUE indique que le monde se dirige vers une augmentation de la température de 2,7 °C, ce qui pourrait entraîner des changements catastrophiques pour les écosystèmes de la planète. Sous l'impulsion de Mme Mottley, l'Amérique latine et les Caraïbes sont devenues la première région du monde à adopter le plan d'action de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes, qui vise à prévenir et à inverser la dégradation des espaces naturels dans le monde. Selon un rapport du PNUE publié en juin 2021, pour chaque dollar investi dans la restauration des écosystèmes, jusqu'à 30 dollars de bénéfices économiques peuvent être obtenus.

En définitive, Mme Mottley estime que la lutte contre le déclin environnemental est essentielle pour stimuler le développement économique et combattre la pauvreté. La réponse aux catastrophes liées au climat « affecte votre capacité à financer votre développement sur les objectifs de développement durable », a-t-elle déclaré. « D'autres choses qui comptent pour les gens au quotidien, comme l'éducation, les soins de santé, les routes, sont affectées parce que vous disposez d'un espace fiscal limité pour pouvoir faire ce que vous feriez autrement. »

Elle s'est également faite l'avocate des pays en développement vulnérables au changement climatique, en particulier des petits États insulaires qui risquent d'être submergés par la montée des eaux. Lors de la visite du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, à la Barbade en octobre, elle a souligné l'importance de mettre des fonds à la disposition des pays en développement pour qu'ils puissent s'adapter au changement climatique. Pour les pays en développement, le coût de la lutte contre les risques liés au climat, tels que les sécheresses, les inondations et la montée des eaux, s'élève à 70 milliards de dollars par an et pourrait atteindre 300 milliards de dollars par an d'ici à 2030.

« Nous devons reconnaître que si nous ne faisons pas de pause à ce stade et ne réglons pas le cadre de financement, nous aurons des problèmes », a déclaré Mme Mottley.

Pour aider la Barbade à s'adapter à la crise climatique, Mme Mottley a lancé un programme national de résilience baptisé « Roofs to Reefs ». Cette initiative prévoit l'utilisation d'outils financiers novateurs pour accroître les dépenses publiques dans tous les domaines, du renforcement des habitations à la restauration des récifs coralliens, qui contribuent à protéger les côtes des tempêtes. L'initiative « Roofs to Reefs » a été saluée comme un modèle pour d'autres pays confrontés au changement climatique.

Mme Mottley est également coprésidente du groupe des dirigeants mondiaux pour combattre la ré-sistance aux antimicrobiens, qui mène un effort international pour combattre la résistance aux antimicrobiens (RAM), une menace majeure pour l'environnement, la santé humaine et le développement économique. La RAM est la capacité des organismes à résister à l'action des médicaments pharmaceutiques utilisés pour traiter les maladies chez les humains et les animaux. La mauvaise utilisation et la surutilisation des antimicrobiens, y compris des antibiotiques, peuvent aggraver le changement climatique, la perte de nature et de biodiversité, ainsi que la pollution et les déchets.

Alors que le monde continue de se remettre de la pandémie dévastatrice de la COVID-19, Mme Mottley a souligné qu'une reprise verte est essentielle à la survie fiscale de son pays, qui dépend du tourisme, et a averti que le maintien du statu quo accélérerait la crise climatique.

« Je pense que la combinaison de la pandémie et de la crise climatique a présenté un moment politique parfait pour que les êtres humains fassent une pause et examinent vraiment ce que nous faisons », a-t-elle déclaré. « Ce que je souhaite vraiment, vraiment, dans ce monde, c'est que nous soyons capables d'avoir un sens des responsabilités envers notre environnement, mais aussi envers les générations futures. »

Les Champions de la Terre et les Jeunes champions de la Terre du Programme des Nations unies pour l'environnement récompensent les personnes, les groupes et les organisations dont les actions ont un impact transformateur sur l'environnement. Remis chaque année, le prix des Champions de la Terre est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies.

L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré que les années 2021 à 2030 seraient la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Menée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec le soutien de partenaires, cette Décennie est conçue pour prévenir, stopper et inverser la perte et la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Elle vise à faire revivre des milliards d'hectares, couvrant les écosystèmes terrestres et aquatiques. Appel mondial à l'action, la Décennie des Nations unies rassemble le soutien politique, la recherche scientifique et les moyens financiers pour intensifier massivement la restauration. Visitez le site www.decadeonrestoration.org pour en savoir plus.

 

C'était peut-être le singe du voisin qui descendait les escaliers pour se joindre à ses leçons de piano, ou le club de protection des espèces sauvages qu'elle a créé à l'école primaire de Kampala, en Ouganda. Mais dès son plus jeune âge, Dr Gladys Kalema-Zikusoka, Championne de la Terre dans la catégorie "Science et l'innovation", cette année, savait qu'elle voulait travailler avec les animaux.

"En fait, les animaux domestiques ont été mes premiers amis", a déclaré Mme Kalema-Zikusoka, vétérinaire spécialiste des espèces sauvages, qui a passé trois décennies à aider à sauvegarder certains des primates les plus rares du monde, notamment les gorilles de montagne, qui sont menacés d'extinction. La majeure partie de son travail s'est déroulée dans les communautés pauvres d'Afrique de l'Est qui bordent les zones protégées, où elle a contribué à améliorer les soins de santé et à créer des opportunités économiques, transformant de nombreux habitants en partenaires de la conservation.

"Gladys Kalema-Zikusoka est une pionnière de la conservation des espèces sauvages menée par les communautés", a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement. "Dans de nombreux endroits, les pressions économiques peuvent provoquer des frictions entre les humains et les animaux. Mais son travail a montré comment les conflits peuvent être surmontés lorsque les communautés locales prennent l'initiative de protéger la nature et la faune qui les entourent, créant ainsi des avantages pour toutes les espèces."

Soutenue par sa famille, Gladys Kalema-Zikusoka s'est lancée dans une aventure éducative mondiale, obtenant des diplômes en Ouganda, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Agée d'une vingtaine d'années, elle est retournée en Ouganda pour un stage dans ce qui allait devenir le lieu de son futur travail, le parc national de Bwindi Impénétrable, situé dans le sud-ouest isolé et pauvre du pays.

C'était le début du tourisme lié aux gorilles à Bwindi et Kalema-Zikusoka, alors jeune étudiante en médecine vétérinaire, a découvert que la conservation n'était pas un processus simple. "Il y avait des gens qui se concentraient sur le tourisme et sur la conservation communautaire", se souvient-elle. "Il y avait des gardiens et des gardes forestiers, le Corps de la Paix et les lodges, et à la fin de mon séjour, j'ai compris à quel point le tourisme et la conservation étaient complexes."

Gladys Kalema-Zikusoka est devenue la toute première vétérinaire spécialisée dans les espèces sauvages pour l'Uganda Wildlife Authority. Là, elle a commencé à appliquer ce qui était une nouvelle approche du travail pour la faune sauvage - une approche centrée sur l'amélioration des vies et des moyens de subsistance dans les villages reculés qui entouraient Bwindi.

"(Cela permet) aux humains de bénéficier d'une meilleure qualité de vie et d'être plus positifs vis-à-vis de la conservation. Lorsque vous montrez aux gens que vous vous souciez d'eux, de leur santé et de leur bien-être, vous les aidez à mieux coexister avec la faune sauvage."

Cela allait devenir le principe directeur de l'organisation que Dr Kalema-Zikusoka a fondée il y a près de 20 ans : La conservation par la santé publique. Elle a étendu son modèle de santé villageoise aux zones protégées proches du parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, ainsi qu'à deux zones non protégées du parc national du mont Elgon, en Ouganda. Outre la promotion de l'hygiène et des bonnes pratiques sanitaires, les équipes soutiennent également le planning familial.

La compréhension de l'interaction entre l'être humain et les espèces sauvages, et de la propagation des zoonoses entre les deux populations, a été essentielle pour Kalema-Zikusoka, qui a joué un rôle plus important dans l'orientation de la réponse du gouvernement ougandais à la pandémie de COVID-19.

Les blocages mondiaux ont entravé l'industrie du tourisme dans le sud-ouest de l'Ouganda, obligeant certains à revenir à une vocation particulièrement problématique : le braconnage. Cette situation a mis en péril les progrès laborieux réalisés dans la restauration de la population de gorilles de montagne de Bwindi, dont le nombre a régulièrement augmenté pour atteindre plus de 400 individus. Cela représente près de la moitié de la population de cette espèce menacée vivant encore à l'état sauvage.

Conservation Through Public Health a fourni des cultures à croissance rapide aux familles, leur permettant au moins de produire suffisamment de nourriture pour se nourrir. Ils ont également laissé à la communauté un message important. "Nous leur avons dit, vous devez continuer à protéger la vie sauvage parce qu'elle vous a tant aidé. C'est votre avenir".

Selon un récent rapport du Fonds mondial pour la nature et du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), les conflits entre les hommes et les animaux constituent l'une des principales menaces pour la survie à long terme de certaines des espèces les plus emblématiques de la planète. Dans de nombreux pays comme l'Ouganda, le conflit, associé aux risques sanitaires de la COVID-19, a mis davantage en péril les espèces menacées.

Dr Kalema-Zikusoka a travaillé avec le personnel du parc national pour encourager les visiteurs et les gardes forestiers à porter des masques, non seulement pour empêcher la transmission de la COVID-19 entre eux, mais aussi pour protéger les gorilles, qui peuvent être infectés par des agents pathogènes transmis par l'homme. Ces travaux ont débouché sur des protocoles visant à limiter la propagation des zoonoses (contagions qui se transmettent entre l'homme et l'animal) et sur la formation des agents de santé locaux à la lutte contre la COVID-19. Aujourd'hui, 21 pays d'Afrique, dont les 13 États qui abritent des populations de grands singes en déclin, ont adhéré à ces lignes directrices.

"Nous adaptons vraiment le modèle de prévention des zoonoses à la prévention de la COVID-19", a déclaré Mme Kalema-Zikusoka. Conservation Through Public Health étudie également les moyens de diversifier les sources de revenus des communautés locales qui partagent l'espace avec la faune sauvage. Le dernier projet de l'organisation est le Gorilla Conservation Coffee, une entreprise sociale. Le personnel enseigne aux agriculteurs près de Bwindi comment cultiver des grains de café de qualité supérieure tout en conservant l'eau et en utilisant des engrais organiques. "Nous travaillons maintenant à l'investissement d'impact", a déclaré Gladys Kalema-Zikusoka. "Il s'agit de montrer l'importance du financement durable pour la conservation".

Reconnue mondialement pour son travail, Dr Kalema-Zikusoka, dit qu'elle espère qu'elle inspirera les jeunes Africains à choisir des carrières dans la conservation. "Il y a un manque de représentation locale parmi les défenseurs de la conservation. Peu d'entre eux sont originaires des endroits où se trouvent les animaux menacés", a-t-elle déclaré. "Nous avons besoin de plus de champions locaux, car ce sont ces personnes qui deviendront des décideurs pour leurs communautés et leurs pays."

 

Les Champions de la Terre et les Jeunes champions de la Terre du Programme des Nations unies pour l'environnement récompensent les personnes, les groupes et les organisations dont les actions ont un impact transformateur sur l'environnement. Remis chaque année, le prix des Champions de la Terre est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies.

L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré que les années 2021 à 2030 seraient la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Menée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec le soutien de partenaires, cette Décennie est conçue pour prévenir, stopper et inverser la perte et la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Elle vise à faire revivre des milliards d'hectares, couvrant les écosystèmes terrestres et aquatiques. Appel mondial à l'action, la Décennie des Nations unies rassemble le soutien politique, la recherche scientifique et les moyens financiers pour intensifier massivement la restauration. Visitez le site www.decadeonrestoration.org pour en savoir plus.

Pour la plupart des gens, les palmes, les masques et les combinaisons en néoprène sont des équipements de loisirs. Mais pour le groupe à but non lucratif SeaWomen of Melanesia, Championne de la Terre dans la catégorie « Inspiration et action » 2021, ce sont les outils du changement.

Vêtues d'un équipement de plongée, la trentaine de membres du groupe surveillent la santé des fragiles récifs coralliens qui entourent la Mélanésie, un groupement de nations insulaires du Pacifique Sud. Leur objectif : enseigner aux femmes locales des compétences en biologie et en plongée sous-marine afin qu'elles puissent surveiller la santé des récifs coralliens et créer et restaurer des zones marines protégées.   

« Je me souviens de la première fois où je me suis rendue dans un village de pêcheurs pour essayer de recruter des femmes pour rejoindre notre programme », se souvient Israelah Atua, membre des SeaWomen. « Elles ne voulaient même pas nous écouter. Mais nous les avons convaincues que la conservation marine est nécessaire pour protéger tous nos moyens de subsistance. »

Les SeaWomen travaillent dans ce que l'on appelle le Triangle de Corail, qui couvre quelque 5,7 millions de kilomètres carrés entre la Grande Barrière de Corail et les archipels insulaires de Mélanésie et d'Asie du Sud-Est. Débordant de vie marine, c'est l'une des premières destinations au monde pour le tourisme sous-marin et le siège d'une importante industrie de la pêche. Il est également exceptionnellement menacé par l'augmentation de la population humaine et le niveau des déchets.

Les récifs coralliens du monde entier sont menacés par les changements climatiques, la surpêche et la pollution. Rien que depuis 2009, près de 14 % des coraux de la planète ont disparu, selon un récent rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Parmi ceux qui restent, beaucoup sont en danger.

Des récifs sains sont indispensables pour résister aux effets du changement climatique, notamment à l'acidification des océans et aux événements extrêmes. Or, le rapport montre que, si des mesures draconiennes ne sont pas prises pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C, le nombre de coraux vivants sur les récifs pourrait diminuer de 70 à 90 % d'ici à 2050.   

La bonne nouvelle est que les récifs coralliens sont résilients et peuvent se reconstituer si l'environnement marin est préservé. L'initiative SeaWomen, qui est gérée par la Coral Sea Foundation, travaille depuis 2018 à travers les îles Salomon et la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour promouvoir la restauration des récifs coralliens et soutenir l'établissement de zones d'interdiction de pêche. Elle soutient également les zones marines protégées dans les deux pays, afin de garantir une vie piscicole abondante sur laquelle les villageois pourront compter à l'avenir.

Les SeaWomen modifient simultanément les récits concernant le rôle des femmes dans leur communauté et leurs possibilités de leadership.

« Le fait d'avoir une femme dans la communauté qui peut défendre le processus de réserve marine et la conservation marine, dans une langue locale, est important pour faire passer les premiers messages sur l'importance des zones marines protégées », a déclaré Andy Lewis, directeur exécutif de la Coral Sea Foundation. « Il ne peut y avoir de travail de conservation dans ces pays sans reconnaissance explicite de la culture indigène. »

Pour les SeaWomen, la combinaison des savoirs indigènes et de la science est essentielle à leur engagement auprès des communautés. Apprendre des membres de la communauté où les poissons sont les plus abondants à une certaine période de l'année, ou faire correspondre le changement de couleur des récifs coralliens avec les données des études sous-marines, ou comprendre comment les marées peuvent se déplacer en fonction du changement climatique est important pour la sensibilisation qu'elles font pour démontrer la valeur de la préservation et des zones marines protégées.

Mais les SeaWomen affriment aussi qu'elles remettent en question les conventions indigènes sur le rôle de la femme dans son foyer, sa communauté et la société.

« Lorsque vous formez une femme, vous formez l’ensemble de la société », affirme Evangelista Apelis, une SeaWoman et co-directrice du programme SeaWomen basé en Papouasie-Nouvelle-Guinée. « Nous essayons d'instruire les femmes, de les faire participer, pour qu'elles puissent ensuite repartir et avoir des effets bénéfiques au sein de leur propre famille et de leur communauté. »

Les SeaWomen suivent une formation rigoureuse en sciences marines, complétée par une formation pratique aux techniques d'étude des récifs et à l'écologie des récifs coralliens. Elles apprennent ensuite à plonger.

« Ce que j'aime le plus dans mon travail, c'est de pouvoir découvrir la beauté du monde sous-marin », a déclaré Mme Apelis. « Avant de descendre, on imagine toutes sortes de choses, mais la réalité est encore plus envoûtante - les poissons, les épaves... c'est comme si tout prenait vie. » Chacune des SeaWomen est soutenue par une certification de plongée sous-marine reconnue internationalement, et apprend à utiliser le GPS, les caméras sous-marines et la vidéo pour recenser les populations de poissons et de coraux sur les récifs du Triangle de Corail. Leur travail depuis 2018 a conduit à des propositions pour plus de 20 nouvelles aires marines protégées dans les eaux de Papouasie-Nouvelle-Guinée et des îles Salomon.

« Les récifs coralliens sont un sanctuaire pour la vie marine et sous-tendent les économies d'innombrables communautés côtières », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « Les récifs coralliens sont essentiels pour l'avenir de notre planète et le travail accompli par les SeaWomen pour sauvegarder ces écosystèmes magnifiques et diversifiés n'est rien de moins qu'une source d'inspiration. »

Pour Naomi Longa, chef d'équipe des SeaWomen dans la province de West New Britain en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aider à créer des réserves marines signifie non seulement qu'elle est un leader dans sa communauté, mais aussi qu'elle fixe un cap pour l'avenir. La pression démographique sur la terre s'ajoutant au stress sur la mer, le programme de réserves marines est un investissement dans le bien-être à long terme des communautés vulnérables aux stress et aux chocs.

« En fait, nous sauvegardons la nourriture pour la génération future », a-t-elle déclaré. « Il y a des espèces qui disparaissent, donc certaines des espèces qui vivent dans ces réserves marines seront peut-être les seules qui resteront lorsque nos générations futures seront nées. »

 

Les Champions de la Terre et les Jeunes champions de la Terre du Programme des Nations unies pour l'environnement récompensent les personnes, les groupes et les organisations dont les actions ont un impact transformateur sur l'environnement. Remis chaque année, le prix des Champions de la Terre est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies.

L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré que les années 2021 à 2030 seraient la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Menée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec le soutien de partenaires, cette Décennie est conçue pour prévenir, stopper et inverser la perte et la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Elle vise à faire revivre des milliards d'hectares, couvrant les écosystèmes terrestres et aquatiques. Appel mondial à l'action, la Décennie des Nations unies rassemble le soutien politique, la recherche scientifique et les moyens financiers pour intensifier massivement la restauration. Visitez le site www.decadeonrestoration.org pour en savoir plus.

Quand Sir David Attenborough était enfant, il passait une grande partie de son temps libre à gambader dans les carrières abandonnées de la campagne anglaise, marteau en main. Sa proie : des ammonites fossilisées, des mollusques en forme de spirale qui vivaient à l’époque des dinosaures.

Pour le jeune David, les fossiles étaient semblables à des trésors enfouis et il était stupéfait d’être le premier à pouvoir les observer depuis leur fossilisation, survenue il y a des dizaines de millions d'années.

Le monde naturel le captivera toute sa vie.

Aujourd’hui, Sir David Attenborough, âgé de 95 ans, est sans doute le réalisateur et présentateur de documentaires d’histoire naturelle le plus connu au monde. Au cours d’une carrière qui a débuté dès les débuts de la télévision, il a écrit et présenté certains des documentaires les plus influents relatant l’état de la planète, notamment la série Life, produite pendant une décennie et qui comporte neuf épisodes.

Grâce à sa voix qualifiée de « voix de Dieu de la narration » par le New York Times et sa curiosité insatiable, il a passé 70 ans à décrire la beauté du monde naturel et à souligner les menaces auxquelles notre planète est confrontée. Au fil du temps, il a offert à des centaines de millions de téléspectateurs la possibilité d’un avenir plus durable.

« Si le monde doit effectivement être sauvé, alors Sir David Attenborough aura davantage contribué à son salut que quiconque ayant jamais vécu », a écrit l’écologiste et auteur Simon Barnes.

Les Nations unies ont reconnu l’influence considérable de Sir David Attenborough sur le mouvement environnemental mondial en lui remettant le prix « Champions de la Terre » pour l’ensemble de son œuvre. Ce prix, la plus haute distinction environnementale décernée par les Nations unies, récompense les personnes ayant consacré leur vie à la lutte contre des crises telles que le changement climatique, la disparition des espèces et la pollution.

« Vous avez été une source d’inspiration extraordinaire pour tant de personnes », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), lors de la remise du prix à M. Attenborough.

« Vous avez parlé au nom de la planète bien avant que n’importe qui d’autre ne le fasse et vous continuez à déployer vos effrots inlassables. »

Parallèlement à son travail dans les médias, Sir David Attenborough est l’une des principales voix du mouvement environnemental mondial. Il a participé à des sommets historiques, comme la Conférence de Paris sur le changement climatique de 2015, où il a appelé à un effort mondial unifié pour combattre les menaces qui pèsent sur la Terre.

Il collabore également avec le PNUE depuis quarante ans, prêtant sa voix à une série de campagnes et de courts métrages qui ont mis en lumière les efforts de l'organisation pour lutter contre la crise climatique, la perte de biodiversité et la pollution. Ce travail est motivé par la conviction qu’aucun pays ne peut à lui seul résoudre les problèmes environnementaux de la planète.

« Nous vivons à une époque où le nationalisme ne suffit tout simplement pas », a déclaré M. Attenborough en acceptant le prix Champion de la Terre du PNUE pour l’ensemble de son œuvre. « Nous devons avoir le sentiment d'être tous citoyens de cette unique planète. Si nous oeuvrons ensemble, nous pouvons résoudre ces problèmes. »

Sir David Attenborough a obtenu un diplôme en sciences naturelles à l’université de Cambridge en 1947, mais il s’est vite rendu compte qu’il n’avait pas les dispositions nécessaires pour mener une vie de chercheur. C’est ainsi qu’il est entré à la British Broadcasting Corporation (BBC), au moment où la télévision commençait à pénétrer dans les foyers.

Sa première apparition à la télévision a eu lieu le 21 décembre 1954, dans Zoo Quest, une série itinérante qui a permis aux Britanniques de découvrir des créatures exotiques, comme les orangs-outans et les dragons de Komodo.

Administrateur et présentateur également talentueux, M. Attenborough gravit les échelons du radiodiffuseur national britannique (BBC), pour finalement prendre la tête de BBC Two. C’est là qu’il a commandé le Monty Python's Flying Circus, entre autres séries.

Mais l’administration ne lui convenait pas vraiment et, en 1973, M. Attenborough quitte la direction pour retourner à la réalisation de films.

Le résultat sera sa série phare datant de 1979, Life on Earth, une épopée qui retrace l’histoire du monde vivant, des premiers microbes à l’humanité.

La série a duré trois ans et M. Attenborough a parcouru 1,5 million de kilomètres pendant le tournage. Par son ampleur et son ambition, Life on Earth allait redéfinir le documentaire d’histoire naturelle et a été vue par quelques 500 millions de spectateurs.

Au cours des trois décennies suivantes, M. Attenborough écrira et présentera huit autres grands documentaires, attirant ainsi l’attention du monde entier sur ce qu’il appelle la « merveille spectaculaire » de la nature.

Cependant, tout au long de sa carrière, M. Attenborough a été témoin de l’effondrement du monde naturel. Alors que la présence humaine s’est accrue, celle de la nature a reculé. L’activité humaine a modifié les trois quarts de la surface de la Terre et un million d'espèces sont en danger d’extinction.

« Aussi immensément puissants que nous soyons aujourd’hui, il est tout aussi clair que nous serons encore plus puissants demain », a-t-il déclaré à la fin du film La Planète vivante de 1984. « Il est clair que nous pourrions dévaster le monde. La survie de [la Terre] repose désormais entre nos mains. »

Les films de M. Attenborough ont montré au monde que les ressources naturelles ne sont pas infinies, que la nature est délicate et doit être protégée, et que l’humanité s’éloigne dangereusement de la nature.

L’année dernière, alors que ses 95 ans approchaient, il s’est adressé aux dirigeants mondiaux lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique à Glasgow, en Écosse.

« Nous sommes déjà en difficulté », a-t-il dit. « Est-ce ainsi que notre histoire va se terminer ? L’histoire de l’espèce la plus intelligente condamnée par cette caractéristique trop humaine qui consiste à ne pas voir la situation dans son ensemble pour poursuivre des objectifs à court terme. »

Mais, comme presque toujours, les paroles de M. Attenborough étaient teintées d’optimisme. L’un des thèmes récurrents de ses films est que, malgré l’état désastreux de la planète, l’humanité peut encore réparer les dégâts qu’elle a causés.

« Tout n’est pas sombre », a-t-il déclaré en 2020 dans Une vie sur notre planète, un retour sur sa carrière. « Nous avons une chance de nous racheter, d’achever notre parcours de développement et de redevenir une espèce en équilibre avec la nature. Tout ce dont nous avons besoin, c’est de la volonté de le faire. »

Dans ce même film, il propose une solution pour faire la paix avec la nature. Il s'agit d'augmenter le niveau de vie dans les pays les plus pauvres afin de freiner la croissance démographique, d’adopter des énergies propres, telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne, de consommer davantage d'aliments d’origine végétale, plus respectueux de la planète, et d’abandonner les combustibles fossiles.

« Si nous prenons soin de la nature, la nature prendra soin de nous », a-t-il déclaré. « Il est maintenant temps pour notre espèce d’arrêter de simplement croître mais d’établir une vie sur notre planète en équilibre avec la nature, de commencer à prospérer. »

Le travail et l’activisme de David Attenborough lui vaudront d’être anobli (deux fois) et de prêter son nom à des dizaines d’espèces, qu’il s’agisse de l’attenborosaurus (un reptile nageur préhistorique) au nepenthes attenboroughii (une plante carnivore).

Ces dernières années, Attenborough a continué à prêter sa voix à des documentaires sur l’histoire naturelle et a obtenu deux nominations aux Emmy Awards en 2021 pour sa narration. (Au cours de sa carrière, il a remporté trois Emmy et huit BAFTA).

Depuis des décennies, M. Attenborough est sollicité par les dirigeants du monde entier pour la recherche de solutions aux crises qui menancent le monde naturel, et peut-être aussi pour obtenir une dose de son enthousiasme.

En 2015, il s’est rendu à la Maison Blanche pour avoir une conversation avec le président des États-Unis, Barack Obama. M. Obama a demandé à M. Attenborough ce qui avait déclenché sa « profonde fascination » pour le monde naturel.

« Je n’ai jamais rencontré un enfant qui ne s’intéresse pas à l’histoire naturelle », a-t-il répondu, se souvenant peut-être de ses journées de chasse aux fossiles dans la campagne anglaise. « La question est plutôt de savoir comment peut-on perdre cet intérêt ».

La terrible explosion qui a ravagé le port de Beyrouth en août 2020 a laissé derrière elle un enchevêtrement de béton, de métal et de verre brisé. La puissance de la déflagration a provoqué l’explosion d’un stock de nitrate d’ammonium et a été ressentie à plus de 20 km de distance.

Face à l’ampleur du gigantesque nettoyage auquel la capitale libanaise allait devoir procéder, arcenciel a été une des nombreuses associations à but non lucratif à intervenir, collectant 9 000 tonnes de débris de verre dans les quartiers touchés.

Ce verre devait être broyé, fondu et remodelé en vue d’une utilisation future.

« Après l’explosion de Beyrouth, nous avons mené plusieurs projets pour aider à réhabiliter les quartiers et à collecter les débris de verre », explique Marc-Henri Karam, responsable des programmes environnementaux d’arcenciel.

Cette initiative illustre parfaitement le rôle qu’arcenciel, lauréate du prix « Champions de la Terre » de cette année dans la catégorie « Inspiration et action », a joué pour aider le Liban à gérer ses déchets au cours des deux dernières décennies.

Dans un pays aux prises avec des problèmes de gestion des déchets, cette association dirigée par des bénévoles, et fondée en 1985, a organisé des programmes visant à tout recycler, des déchets médicaux aux vêtements. Forte de ses années d’expertise en tant que leader dans le traitement des déchets hospitaliers, elle a également aidé le Liban à élaborer sa première loi sur la gestion des déchets.

« Nous avons identifié de nombreux problèmes affectant l’environnement, en particulier la communauté et la santé de la société », a déclaré Robin Richa, directeur général d’arcenciel. « Nous avons voulu faire preuve de stratégie en identifiant les activités pour lesquelles nous pouvons avoir une influence durable. »

 

Gestion des déchets

arcenciel a été créée pour soutenir les blessés de la guerre civile au Liban. Sa vocation à servir la société a perduré jusque dans ses activités actuelles, afin d’aider les personnes marginalisées à prendre part à la vie de leur communauté, tout en encourageant la durabilité de l’environnement et la préservation des ressources naturelles.

Grâce à son programme « Agriculture durable et environnement », arcenciel propose des services de gestion des déchets solides, tout en apportant son savoir-faire et en menant des actions de sensibilisation au Liban, pays qui avait besoin de tout le soutien possible pour traiter ses déchets de manière sûre et systématique. En 2003, l’association a lancé un programme d’élimination des déchets médicaux qui, s’ils sont abandonnés à l’air libre dans les décharges et les sites d’enfouissement, peuvent provoquer des infections, transmettre des maladies, contaminer l’eau et polluer les écosystèmes.

Aujourd’hui, arcenciel traite 87 % des déchets hospitaliers du Liban, grâce à des appareils de stérilisation par la vapeur pour les transformer en déchets assimilables à des déchets domestiques. Sa mission s’est révélée encore plus cruciale pendant la pandémie de COVID-19, qui a généré des dizaines de milliers de tonnes de déchets médicaux supplémentaires dans le monde entier (seringues, aiguilles, kits de test, masques, gants et équipements de protection individuelle). Rien que pour l’année 2020, arcenciel a traité 996 tonnes de déchets médicaux.

« Nous réduisons le risque de contamination et de déchets infectieux dans les décharges. Cela se traduit par des sols plus propres, des eaux souterraines plus saines et une meilleure hygiène pour tous », explique Marc-Henri Karam.

« La réduction des déchets et la promotion du recyclage sont essentielles pour mettre un terme à la culture du jetable qui pollue notre planète et contribue à l’urgence climatique », déclare Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’environnement. « Les initiatives d’arcenciel en matière de gestion des déchets sont une source d’inspiration. Cette association contribue à créer un environnement sain pour les générations futures. »

 

Réagir face à la crise

Une gestion écologiquement rationnelle des déchets est essentielle pour protéger les écosystèmes et, à terme, la santé publique, objectifs fondamentaux de l’initiative Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.

Arcenciel a contribué à améliorer la gestion des déchets dans deux des plus grands camps de réfugiés palestiniens du Liban et dans trois camps de réfugiés syriens dans la région de la Bekaa. Dans cette région, l’association a montré aux habitants comment collecter, trier et recycler les déchets, ce qui a permis d’améliorer leurs conditions de vie et d’assurer un revenu aux réfugiés.

Faire face aux crises est la marque de fabrique de l’action menée par arcenciel. En 2015, lorsque la fermeture de la décharge de Naameh a entraîné l’accumulation de déchets dans les rues de Beyrouth et sur le mont Liban, arcenciel a plus que doublé la quantité de matériaux recyclés, collectant 852 tonnes de déchets. L’association a également publié un manuel sur la manière de gérer efficacement les déchets, dispensé une formation aux municipalités pour qu’elles disposent de leurs propres centres de gestion des déchets et mené des campagnes de sensibilisation du grand public sur ce sujet.

L’association applique également sa philosophie de réutilisation et de recyclage aux vieux meubles et vêtements. Tout ce qui peut être récupéré est retiré de la mise en décharge afin d’être revalorisé et revendu.

 

Antécédents en matière juridique

arcenciel a aidé le Liban à élaborer sa première loi sur la gestion des déchets solides, loi adoptée en 2018, et a mis au point une stratégie nationale de gestion des déchets désormais utilisée par le ministère de l’Environnement et le ministère de l’Agriculture.

« Il est désormais obligatoire pour les hôpitaux de traiter leurs déchets, et c’est là l’une de nos plus grandes avancées », a déclaré Marc-Henri Karam.

 

Préparer l’avenir

Au Domaine de Taanayel, un terrain de 2,3 km² dans la région de la Bekaa, arcenciel a construit une ferme alimentée presque exclusivement par l’énergie solaire, et ce, afin de promouvoir une agriculture durable. Dans le but de limiter l’érosion des sols et de réduire la consommation en eau, arcenciel utilise la fertirrigation, un procédé qui consiste à administrer les éléments fertilisants aux plantes de manière plus ciblée, par le biais du système d’irrigation. Le Domaine est également le seul producteur de biopesticides de la région, lesquels produisent moins de résidus toxiques que les pesticides chimiques classiques. Le site est également équipé d’un écolodge qui vise à promouvoir un tourisme responsable et respectueux de l’environnement local et de ses écosystèmes.

Malgré les nombreux défis engendrés par les crises successives qui ont frappé le Liban, l’équipe de l’association arcenciel se dit déterminée à poursuivre son travail de protection de l’environnement pour les générations à venir.

« Ce qui nous motive, c’est de préparer l’avenir », a déclaré Robin Richa.