La communauté pour le reboisement de Saihanba a remporté le prix dans la catégorie Inspiration et Action pour avoir transformé des terres dégradées en un paradis luxuriant.
Saihanba, qui couvre 92 000 hectares et borde la périphérie sud de la région autonome de la Mongolie intérieure, était devenue stérile dans les années 1950 en raison d'une exploitation forestière excessive, ce qui a permis à du sable de souffler dans le désert du nord à Beijing. En 1962, des centaines de forestiers ont commencé à planter des arbres dans la région.
Trois générations de ces forestiers ont porté le couvert forestier de 11,4 à 80%. La forêt fournit désormais chaque année 137 millions de mètres cubes d'eau potable aux régions de Beijing et de Tianjin, tout en déchargeant environ 2 000 tonnes d'eau et 550 000 tonnes d'oxygène. La croissance économique a été stimulée grâce aux secteurs verts, générant 15,1 millions de dollars des États-Unis en 2016 seulement.
« Depuis 55 ans que la ferme existe, les membres de la communauté plantent des arbres et protègent la forêt comme leurs propres enfants », affirme Liu Haiying, directrice de la communauté pour le reboisement de Saihanba. « Je pense que tant que nous continuerons à promouvoir la civilisation écologique, génération après génération, la Chine pourra créer davantage de miracles écologiques comme Saihanba et parvenir à l'harmonie entre les êtres humains et la nature. »

Wang Wenbiao, président du groupe Elion Resources, a remporté le prix dans la catégorie oeuvre de toute une vie pour sa longue vie de leadership dans l'industrie verte.
Mieux connu en Chine sous le nom de « Fils du désert », Wang Wenbiao, 61 ans, est le président de la plus grande entreprise privée chinoise dans le secteur des industries vertes, Elion Resources Group, avec un actif total de plus de 1,6 milliard de dollars des États-Unis.
Wang Wenbiao a acheté le marais salant de Hangjinqi au milieu du désert de Kubuqi en 1988. Il s'est rapidement rendu compte que les difficultés financières du marais salant et les problèmes de moyens de subsistance dans la région se trouvaient dans le désert : le sable gênait la production et rendait le transport des produits difficile.
Il s'est associé aux communautés locales et au gouvernement de Beijing pour lutter contre la désertification dans le désert, qui couvre environ 18 600 km 2 en Mongolie intérieure. Des siècles de pâturage ont dévasté les terres, laissant environ 70 000 personnes se battre pour leur survie. Aujourd'hui, environ deux tiers du désert ont été reverdis et les communautés locales bénéficient d'emplois et d'un environnement plus agréable. Les recherches du Programme des Nations Unies pour l'environnement ont estimé la valeur nette du projet à 1,8 milliard de dollars sur 50 ans.
Le projet montre comment le secteur privé peut à la fois générer des bénéfices substantiels et apporter une contribution positive considérable au changement climatique, au développement durable et à de nombreux autres problèmes environnementaux.
« Mon seul objectif dans la vie est de lutter contre la désertification pour un monde plus vert, avec des montagnes plus luxuriantes aux eaux claires, que j'apprécie toujours comme des montagnes d'argent et d'or », a déclaré M. Wenbiao.
En novembre 2007, Wang Wenbiao a été élu vice-président de la Fédération de l'industrie et du commerce de Chine. En 2008, il a remporté le China Charity Award. En janvier 2012, il a remporté pour la deuxième fois le titre de « Travailleur modèle chinois dans le secteur des travaux écologiques ».

Mobike a remporté le prix dans la catégorie vision entrepreneuriale pour avoir exploré des solutions axées sur le marché en matière de pollution atmosphérique et de changement climatique.
Mobike est la plus grande entreprise de partage de vélos intelligente au monde. Après deux ans d’exploitation, la plate-forme revendique plus de 100 millions d’utilisateurs inscrits dans plus de 100 villes du monde, desservant plus de 20 millions de déplacements par jour.
La pollution de l'air est un problème majeur, en particulier dans des pays comme la Chine et l'Inde, faisant environ 6,5 millions de victimes chaque année. Le partage de vélos est une alternative cruciale au transport motorisé, et des entreprises comme Mobike ouvrent la voie en réduisant les trajets qui contribuent à la pollution de l'air et au changement climatique.
Selon les chiffres rassemblés par la société, les utilisateurs de Mobike ont parcouru plus de 18,2 milliards de kilomètres en vélo, évitant ainsi 4,4 millions de tonnes d'émissions de dioxyde de carbone, ce qui équivaut à retirer 1,24 million de voitures de la route pendant un an.
Chaque vélo Mobike est doté d’un suivi GPS et la société récupère les vélos immobiles ou non utilisés, bien qu’ils soient conçus pour ne nécessiter aucun entretien pendant quatre ans. La société a également mis en place un système incitatif / dissuasif, attribuant des points bonus au bon parking pour encourager les utilisateurs à laisser leurs vélos dans des zones désignées.
Mobike s'est également associé à la société américaine de produits chimiques Dow, pour mener des recherches sur la création de vélos plus écologiques après l'annonce de pratiques de fabrication non durables.
"C’est un grand honneur que de recevoir ce prix", a déclaré Hu Weiwei, fondatrice et présidente de Mobike. "Combattre le changement climatique en poursuivant les objectifs de développement durable des Nations Unies est l'une des priorités les plus importantes au monde. Nous nous engageons à utiliser nos technologies et nos innovations pour aider les gouvernements et les entreprises à se joindre à nous pour créer une économie verte axée sur le pédalage."

For her stalwart commitment to quantifying the effects of climate change and her tireless efforts to transform attitudes, Canadian climate scientist Katharine Hayhoe was chosen as the Champion of the Earth for science and innovation.
One of the world’s most influential communicators on climate change, Hayhoe is an atmospheric scientist who studies what climate change means to people and the places where we live. She evaluates long-term observations, future scenarios and global models and develops innovative strategies that translate future projections into relevant, actionable information that stakeholders can use to inform future planning for food, water, infrastructure and more in a changing climate.
Hayhoe has served as a lead author for a number of key reports, including the US Global Change Research Program’s Second, Third and Fourth National Climate Assessments and the American Association for the Advancement of Science’s What We Know and How We Respond reports. She also serves on advisory committees for a broad range of organizations from the Smithsonian Natural History Museum to the Earth Science Women’s Network to the Young Evangelicals for Climate Action. She has received honorary doctorates from Colgate University and Victoria College at the University of Toronto.
However, Hayhoe may be best-known for bridging the broad, deep gap between scientists and Christians -- work she does because she is a Christian herself. While completing her undergraduate degree at the University of Toronto, she took a class in climate science that altered the trajectory of her life forever. Learning that climate change is a threat multiplier that affects nearly every aspect of life on this planet -- most critically poverty, hunger, injustice and humanitarian crises -- she abandoned her plans to become an astrophysicist and instead pursued a Masters and Ph.D. in atmospheric science at the University of Illinois in order to, as she says, give voice to the experiences of those suffering the impacts of a changing climate.
Her work in public engagement centers around what she sees as the single most important thing that everyone can do to fight climate change -- talk about it. She does so through many avenues, including hosting the PBS digital YouTube series, Global Weirding: Climate, Politics and Religion; co-authoring a book on climate and Christian values with her husband Andrew Farley, a pastor, author and radio host; participating in hundreds of interviews, talks, podcasts, documentaries, classes and more across the US and beyond each year; actively engaging with the public via social media and online forums; and, most recently, authoring an upcoming book on how to talk about climate change.
As a result, she has been named by Christianity Today as one of their 50 Women to Watch, one of TIME’s 100 most influential people in 2014, FORTUNE’s 50 greatest world leaders and listed among Foreign Policy’s 100 Global Thinkers, twice, in 2014 and again in 2019. She has also received a host of awards including the American Geophysical Union’s Climate Communication Award, the Sierra Club’s Distinguished Service Award and the Stephen H. Schneider Award for Outstanding Climate Science Communication.
While grateful for the public recognition that awards convey, Hayhoe says the most important element of her work is changing minds.
“What means the most to me personally is when just one person tells me sincerely that they had never cared about climate change before, or even thought that it was real: but now, because of something they heard me say, they’ve changed their mind. That’s what makes it all worthwhile,” she wrote on her website.
Champions of the Earth is the United Nations’ flagship global environmental award. It was established by the UN Environment Programme in 2005 to celebrate outstanding figures whose actions have had a transformative positive impact on the environment. From world leaders to environmental defenders and technology inventors, the awards recognize trailblazers who are working to protect our planet for the next generation.
Previous winners of the Champions of the Earth award in the science and innovation category include Impossible Foods and Beyond Meat in 2018 for producing a sustainable alternative to beef burgers, Australian designer Leyla Acaroglu in 2016 for her work on sustainability and leading atmospheric chemist Sir Robert Watson in 2014.

For his persistence and commitment to action against climate change for Pacific Island Nations, the UN Environment Programme (UNEP) today announced Prime Minister Frank Bainimarama of Fiji as a 2020 Champion of the Earth for Policy Leadership.
Under the Prime Minister’s leadership, Fiji has taken bold and decisive actions to draw global attention to the consequences of climate change and rising sea levels. The country was the first to ratify the Paris Agreement – which marks its fifth anniversary tomorrow – and is pursuing a national strategy to reach net zero carbon emissions by 2050 across its entire economy.
“Prime Minister Bainimarama has demonstrated the leadership and ambition demanded by the escalating global climate emergency,” said Inger Andersen, Executive Director of UNEP. “Evacuated Pacific Island communities show us the consequence of moving too slowly. Whether it is protecting coral reefs or strengthening energy policy, the transformative policies Fiji is taking under Bainimarama’s leadership illuminates the path we must take together in the battle to heal our planet.”
As an advocate not only for Fiji but for other island nations, Prime Minister Bainimarama has used his global platform to draw the links between climate change and the health of the world’s waterways. In presiding over the COP23 Climate Change Conference in Bonn, Germany, in 2017 – the same year Fiji co-hosted the first UN Oceans Conference – he urged Member States to consider the importance of a healthy and functioning ocean, what he called, “the single most important factor influencing climate.”
“The science is very clear about the consequences of a global temperature rise of 3 degrees Celsius, and we cannot let that happen,” noted Prime Minister Bainimarama. “If nothing is done soon, human survival will be threatened. We cannot afford to take that gamble.”
Protection of waterways, reefs and related ecosystems is only part of Fiji’s climate conscious national strategy. The country has doubled down on an ambitious renewable energy policy, and is also turning to the forests that cover about 55 per cent of its landmass to increase carbon sinks and lower the concentration of CO2 in the atmosphere. The country’s national development and growth strategies incorporate both climate and finance considerations, while a rural electrification scheme has helped to reduce diesel emissions across the country for its nearly one million people.
Fiji raised some US$50 million in 2017 through the first-ever sovereign ‘green bond’ issued by an emerging market, supporting climate change mitigation and adaptation.
Fiji’s commitment to the region does not end with its advocacy against climate change; in addition to developing relocation plans for its own people who are displaced by climatological events, the country has offered permanent refuge to the displaced people of its Pacific neighbours Kiribati and Tuvalu.
“Beyond being a leader, my wife and I have a far more important role as grandparents,” Prime Minister Bainimarama said on receiving the Champions of the Earth award. “As grandparents, we have to create a better future for our grandchildren. Today their future looks bleak. We, as Leaders, have the opportunity to make this right. This worry is the only thing that keeps me awake at night. This is my commitment, and I will continue to request all Leaders’ absolute support in winning this fight for our grandchildren.”
UNEP’s Champions of the Earth awards are the UN’s highest environmental honour. It recognizes outstanding leaders from government, civil society and the private sector. Prime Minister Frank Bainimarama is one of six laureates announced 11 December 2020.
The United Nations Environment Programme’s Champions of the Earth and the Young Champions of the Earth honour individuals, groups and organizations whose actions have a transformative impact on the environment.
The annual Champions of the Earth award is the UN’s highest environmental honour. It recognizes outstanding leaders from government, civil society and the private sector. Frank Bainimarama is one of six laureates announced in December 2020, on the cusp of the UN Decade on Ecosystem Restoration 2021-2030
By showcasing news of the significant work being done on the environmental frontlines, the Champions of the Earth awards aim to inspire and motivate more people to act for nature. The awards are part of UNEP’s #ForNature campaign to rally momentum for the UN Biodiversity Conference (COP 15) in Kunming in May 2021, and catalyze climate action all the way to the UN Climate Change Conference (COP26) in Glasgow in November 2021.

L’aéroport international de Cochin est le premier aéroport à énergie solaire du monde. L’ensemble de ses opérations est alimenté par l’énergie solaire. C’est l’aéroport le plus grand et le plus important de l’État du Kerala en Inde, et le quatrième aéroport le plus important du pays en termes de trafic international. L’aéroport international de Cochin est devenu le premier aéroport au monde entièrement alimenté à l’énergie solaire, un projet initié par le directeur général Vattavayalil Joseph Kurian.

Fabian Leendertz, un vétérinaire ayant contribué à retracer l'origine de certaines des épidémies les plus meurtrières du monde, a été nommé Champion de la Terre 2020 dans la catégorie « Science et innovation ».
Fabian Leendertz a mené des enquêtes révolutionnaires sur des agents pathogènes tels que l'anthrax et le virus Ebola en explorant la façon dont les contagions se propagent entre les animaux et les êtres humains. Il a dirigé un groupe de chercheurs qui ont identifié les origines de l’épidémie d'Ebola en 2014 à un arbre où logeait de multiples chauves-souris en Guinée.
« Ce qui est extraordinaire, c’est de pouvoir mener des études scientifiques qui sont suivies d’effets », a déclaré M. Leendertz. « Travailler dans un environnement innovant, dont je peux voir les effets au cours de ma vie, est vraiment motivant ».
Fabian Leendertz s'est intéressé aux maladies zoonotiques, les maladies qui se propagent entre les humains et les animaux, alors qu'il faisait des recherches de doctorat sur les chimpanzés en Côte d'Ivoire. C'est ainsi qu'a débuté sa carrière dans l'écologie des primates et les agents pathogènes, les micro-organismes qui transmettent les maladies.
« J'ai commencé en me concentrant sur la santé et les maladies de ces chimpanzés sauvages », explique M. Leendertz. « A partir de là, il était logique de voir si les agents pathogènes que nous trouvons chez les grands singes se retrouvent également dans la population humaine, et de savoir d'où ils proviennent ».
Il dirige aujourd'hui le laboratoire éponyme de Leendertz qui se consacre aux zoonoses à l'Institut Robert Koch de Berlin. Son équipe étudie les sources et les réservoirs de microorganismes chez les primates sauvages et d'autres animaux, ainsi que leur transmission entre les espèces.
Enquêter sur l’origine du virus Ebola
En 2014, quelques jours après la confirmation du virus Ebola en Guinée, M. Leendertz a dirigé une équipe de 17 anthropologues, écologistes et vétérinaires chargés de trouver l’origine de l'épidémie. Leur travail s'est concentré sur le village de Meliandou, où certains des premiers cas ont été découverts.
« Lorsque nous avons expliqué aux habitants que nous étions ici pour découvrir comment l’épidémie avait commencé, ils ont insisté pour nous aider », explique-t-il. « Ils ont guidé notre équipe, parce qu'ils connaissent leur village, ils savent où se trouvent les animaux. »
Leurs informations ont aidé l'équipe à suivre l'épidémie depuis le supposé patient zéro, un garçon de deux ans à Meliandou, jusqu'à un arbre abritant une colonie de chauves-souris (Mops condylurus). Ces chauves-souris sont soupçonnées d'être l'une des espèces réservoirs d'Ebola.
Le docteur Fabian Leendertz s'empresse d'attribuer le mérite de ces recherches sur les pathogènes aux scientifiques locaux à travers l'Afrique avec lesquels il collabore. Ces équipes interdisciplinaires aux approches multiples ont joué un rôle clé dans la recherche de l'origine des maladies.
Le Dr Leendertz intègre une approche « Un monde, une santé » à son travail sur les épidémies de zoonoses. Cela signifie qu'il y intègre la santé publique, la médecine vétérinaire et l'expertise environnementale. Son laboratoire fait partie du Réseau africain pour l'amélioration des diagnostics, de l'épidémiologie et de la gestion des agents infectieux communs. Travaillant avec quatre pays partenaires : le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo et l'Afrique du Sud, le réseau aide les États à détecter les maladies infectieuses courantes, y compris la COVID-19, à y répondre et à les prévenir.
Le risque croissant de pandémie
Au cours de ses deux décennies de travail sur le terrain, Fabian Leendertz affirme que les maladies à « potentiel pandémique » représentent une menace de plus en plus importante pour l'humanité.
La croissance de la population urbaine, l'empiètement agricole et l'exploitation minière illégale détruisent les zones tampons qui séparent les humains des animaux sauvages, au sein et dans les environs des parcs nationaux. « Avec l'augmentation du nombre de personnes et de la présence dans les parcs, le risque d'apparition de micro-organismes et d'échange d'agents pathogènes entre les humains et la faune sauvage est en hausse ».
Une fois qu'une maladie passe de l’animal à l’être humain, la possibilité qu’elle une pandémie augmente, explique-t-il. « Les gens sont plus connectés. Les régions éloignées sont davantage accessibles, de telle sorte que lorsqu’un agent pathogène se propage vers la population humaine, il est possible qu’elle se propage dans une grande ville et voyage à travers le monde ».
Fabian Leendertz met en garde contre le fait que les maladies peuvent aussi passer des être humains aux animaux, avec des effets parfois dévastateurs. Les grands singes qu'il étudiait au parc national de Taï en Côte d'Ivoire, par exemple, ont été infectés par inadvertance par des guides et des chercheurs. Les travaux de M. Leendertz ont abouti à la publication, en 2015, de directives d'hygiène et de formation pour les personnes, y compris les touristes, qui entrent dans les parcs nationaux avec des grands singes.
Avec un groupe de 25 experts, il a également publié une lettre dans la revue Nature appelant à l'arrêt du tourisme et des voyages de recherche pendant la pandémie de COVID-19, craignant que la maladie ne s'infiltre au sein de la population de grands singes. Le groupe d’experts a prévenu que « ces efforts devraient inclure des moyens de compenser les pertes de revenus du tourisme, tout en prenant soin de ne pas interférer avec le travail visant à sauver des vies humaines ».
« L'année 2020 nous a montré à quel point les pandémies sont dévastatrices pour nos vies et nos économies. Les recherches que le Dr Leendertz a menées au cours des deux dernières décennies sont cruciales pour nous aider à comprendre non seulement l'origine de ces maladies, mais aussi leurs causes », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement. « Les données scientifiques montrent clairement que si nous continuons à exploiter la faune sauvage et à détruire nos écosystèmes, nous pouvons nous attendre à voir un flux constant de maladies zoonotiques dans les années à venir. Pour éviter de nouvelles épidémies, nous devons protéger et restaurer notre environnement naturel ».
Selon le docteur Fabian Leendertz, chacun d’entre nous peut contribuer à la protection des animaux sauvages par le biais de nos choix de de consommation ou des hommes politiques que nous soutenons. « L'environnement, la santé humaine et la santé animale sont liés », dit-il. « Nous devons avoir une vue d'ensemble et soutenir ceux qui travaillent et se battent pour protéger et restaurer la nature ».
Les a href="https://www.unenvironment.org/championsofearth/">Champions de la Terre et les Jeunes Champions de la Terre du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) rendent hommage aux personnes, groupes et organisations dont les actions ont des effets positifs sur l'environnement.
Le prix annuel « Champions de la Terre » est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies. Ce prix récompense les dirigeants exceptionnels issus des gouvernements, de la société civile et du secteur privé. Fabian Leendertz est l'un des six lauréats annoncés en décembre 2020, à l'aube de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes 2021-2030.
En mettant en lumière les efforts importants réalisés sur le front de l'environnement, le prix « Champions de la Terre » vise à encourager et à motiver davantage de personnes à agir pour la nature. Ce prix s'inscrit dans le cadre de la campagne #PourLaNature du PNUE, dont le but est de donner une impulsion à la Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP 15 qui se tiendra à Kunming en mai 2021, et de catalyser l'action en faveur du climat jusqu'à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) qui se tiendra à Glasgow en novembre 2021.

Si une image vaut mille mots, pour Maria Kolesnikova, la championne de la Terre de cette année pour sa vision entrepreneuriale, une image valait la peine de lancer un mouvement.
C'était en 2016 et Maria Kolesnikova, une professionnelle des relations publiques, alors âgée de 28 ans, était bénévole pour MoveGreen, une organisation environnementale dirigée par des jeunes en République kirghize.
Là, quelqu'un a montré à Maria Kolesnikova une photo de Bichkek, en regardant depuis les montagnes qui entourent la capitale kirghize. "Seulement, on ne pouvait pas voir la ville", a-t-elle dit. "Bichkek était couverte d'une couche de gris. Nous ne savions pas comment appeler cela ; ce que nous savions, c'est que c'était vraiment mauvais."
Bichkek, qui compte environ un million d'habitants, fait partie des villes du monde où la pollution atmosphérique est la plus élevée. Pendant les mois d'hiver, elle est souvent piégée sous un dôme de smog provenant à la fois de son environnement naturel - la température de la ville est, en moyenne, 5°C plus élevée que celle des environs - et de la fumée du charbon utilisé pour chauffer la plupart des maisons. "Nous voulions en savoir plus sur ce que contenait l'air que nous respirions et sur les données que la ville recueillait pour tenter d'améliorer la situation", explique Mme Kolesnikova. "Mais nous n'avons pas trouvé de données pertinentes et réelles - soit elles n'étaient pas collectées, soit elles n'étaient pas partagées. Nous avons donc décidé de produire des données nous-mêmes."
Un début modeste
MoveGreen a commencé avec seulement trois capteurs pour mesurer la qualité de l'air, à savoir, en surveillant pour la première fois en République kirghize, les niveaux de particules fines (PM 2,5) - produites par la combustion du charbon et d'autres combustibles, la combustion et la poussière. En concentrations suffisamment élevées, elles peuvent provoquer une inflammation des poumons et d'autres maladies respiratoires. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution atmosphérique provoque jusqu'à 7 millions de décès chaque année.
Lorsque les premières mesures sont revenues, Mme Kolesnikova et l'équipe de MoveGreen ont pris une décision audacieuse. En lançant une campagne intitulée "L'école respire facilement", ils ont porté leur message à une population qui était prête à les écouter : les écoliers de Bichkek. Dans le monde, 93 % des enfants vivent dans des environnements où les niveaux de pollution atmosphérique sont supérieurs aux recommandations de l'OMS. Environ 600 000 d'entre eux meurent prématurément chaque année à cause de la pollution atmosphérique. L'exposition à un air pollué peut également nuire au développement cognitif et moteur et expose les enfants à un risque accru de maladies chroniques plus tard dans leur vie.
À Bichkek, des capteurs ont été installés dans les écoles pour mesurer la qualité de l'air afin que les salles de classe puissent garder leurs fenêtres fermées lorsque la pollution atmosphérique est trop importante. Les éducateurs ont également utilisé les données pour avertir les parents de ne pas exposer leurs enfants aux particules fines. Aujourd'hui, plus de 100 capteurs sont installés dans la ville et la région.
Le succès de la campagne menée dans les écoles a encouragé Mme Kolesnikova, qui était alors devenue directrice de MoveGreen. Il ne suffisait pas de collecter les données ; il fallait un mouvement pour convaincre les décideurs d'améliorer la qualité de l'air à Bichkek.
MoveGreen a mis au point une application, désormais disponible dans le monde entier, appelée AQ.kg, qui collecte et transmet en temps réel des données exploitables sur la qualité de l'air. L'application regroupe toutes les 20 minutes les données des deux plus grandes villes kirghizes, Bishkek et Osh, sur la concentration de polluants dans l'air, notamment la minuscule particule PM2,5 et sa cousine plus grosse, la PM10.
"Nos données ont été contestées, nos méthodes ont été remises en question - par ceux qui disent que les données de surveillance citoyenne ne sont pas fiables", a déclaré Maria Kolesnikova. "Mais nous avons continué à organiser des réunions et à revenir en arrière, et maintenant, ils nous écoutent. Le résultat de notre travail a été la connexion avec le gouvernement, pour améliorer la surveillance environnementale à Bichkek, pour faire un meilleur travail de surveillance et de réduction des émissions."
"Le travail de Maria Kolesnikova reflète la façon dont les individus et les citoyens peuvent être à l'origine de changements environnementaux en tirant parti du pouvoir de la science et des données", a déclaré Inger Andersen directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement. "Si souvent, les gens se demandent s'il y a quelque chose qu'ils peuvent faire pour combattre la pollution, le changement climatique et les autres menaces qui pèsent sur la planète. Maria Kolesnikova prouve que c'est le cas. Son dévouement est remarquable et montre que nous pouvons tous jouer un rôle pour mettre la planète sur la voie d'un avenir meilleur."
Projets futurs
Les plans de MoveGreen pour les mois à venir comprennent l'appel aux politiques au niveau municipal et national pour développer des projets de loi qui exigent des séances d'information publiques régulières sur les résultats des mesures de la qualité de l'air. La République kirghize s'est engagée à respecter les objectifs mondiaux de lutte contre le changement climatique, notamment un objectif inconditionnel de réduction des émissions de gaz à effet de serre de plus de 16 % d'ici 2025.
Il existe d'immenses possibilités pour les sources d'énergie alternatives ; seuls 10 % du potentiel hydroélectrique du Kirghizstan ont été exploités, et d'autres options d'énergie renouvelable pourraient inclure l'augmentation de l'approvisionnement en chauffage et en électricité grâce à l'énergie éolienne, solaire et au biogaz. Il existe d'immenses possibilités pour les sources d'énergie alternatives. Seuls 10 % du potentiel hydroélectrique du Kirghizstan ont été exploités, et d'autres options d'énergie renouvelable pourraient inclure l'augmentation de l'approvisionnement en chauffage et en électricité grâce à l'énergie solaire, éolienne et au biogaz, un carburant souvent produit à partir de déchets agricoles.
Selon Mme Kolesnikova, s'il y avait davantage d'investissements dans la science au Kirghizstan, le pays serait en mesure d'élaborer ses propres solutions et de créer une société respectueuse de l'environnement, en harmonie avec la nature qui l'entoure, y compris ses chères montagnes.
La pollution atmosphérique ne connaissant pas de frontières, Maria Kolesnikova et MoveGreen concluent des accords régionaux avec d'autres pays d'Asie centrale. Son objectif est de convaincre les six États de la région de collaborer pour lutter contre la pollution atmosphérique dans leurs villes en expansion. Il sera essentiel de mettre en place des systèmes et des normes pour évaluer la qualité de l'air. Selon une étude récente du PNUE, seuls 57 pays surveillent en permanence la qualité de l'air, tandis que 104 ne disposent d'aucune infrastructure de surveillance.
Mme Kolesnikova dit qu'elle est motivée par le désir de rendre le monde meilleur.
"Très souvent, on peut être démotivé en tant qu'activiste, on travaille si dur, on ne voit pas les résultats de ses efforts et, finalement, on a l'impression de ne plus vouloir continuer. Mais alors vous réalisez que non. Quelqu'un doit se montrer responsable pour l'avenir. Pourquoi ne serait-ce pas moi ?"
Les Champions de la Terre et les Jeunes champions de la Terre du Programme des Nations unies pour l'environnement récompensent les personnes, les groupes et les organisations dont les actions ont un impact transformateur sur l'environnement. Remis chaque année, le prix des Champions de la Terre est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies.
L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré que les années 2021 à 2030 seraient la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Menée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec le soutien de partenaires, cette Décennie est conçue pour prévenir, stopper et inverser la perte et la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Elle vise à faire revivre des milliards d'hectares, couvrant les écosystèmes terrestres et aquatiques. Appel mondial à l'action, la Décennie des Nations unies rassemble le soutien politique, la recherche scientifique et les moyens financiers pour intensifier massivement la restauration. Visitez le site www.decadeonrestoration.org pour en savoir plus.

Lorsque la Première ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley, a pris la parole devant l'Assemblée générale des Nations unies au début de l'année, elle n'était pas d'humeur à mâcher ses mots. Devant les dirigeants du monde entier, elle a dénoncé les « quelques personnes sans visage » qui poussent le monde vers une catastrophe climatique et mettent en péril l'avenir des petits États insulaires, comme le sien.
« Notre monde ne sait pas avec quoi il joue, et si nous ne contrôlons pas ce feu, il nous consumera tous », a-t-elle déclaré en septembre. S'inspirant des paroles du grand artiste de reggae Bob Marley, elle a ajouté : « Qui se lèvera et défendra les droits de notre peuple ? »
Son discours passionné a fait la une des journaux du monde entier et, beaucoup d’entre eux ont pu faire connaissance avec Mme Mottley. Mais la Première ministre de la Barbade, lauréate cette année du prix « Champions de la Terre » pour son leadership en matière de politiques, a passé des années à faire campagne contre la pollution, le changement climatique et la déforestation, faisant de la Barbade un chef de file du mouvement environnemental mondial.
« La Première ministre Mottley défend ceux qui sont les plus vulnérables à la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de nature, et de la pollution et des déchets », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). « Son plaidoyer passionné et ses accomplissements politiques sont de parfaits exemples de la façon dont les dirigeants mondiaux peuvent prendre des mesures audacieuses et urgentes sur les questions environnementales. »
Mia Mottley a été élue Première ministre en 2018 avec plus de 70 % du vote populaire, devenant ainsi la première femme dirigeante de la Barbade depuis son indépendance en 1966. Sous sa direction, le pays a élaboré un plan ambitieux pour éliminer progressivement les combustibles fossiles d'ici 2030. Elle souhaite que presque toutes les logements de l'île soient équipées de panneaux solaires sur leur toit et d'un véhicule électrique.
Mme Mottley, qui a déclaré trouver son inspiration dans les forêts qui couvrent près de 20 % de la Barbade, a également supervisé une stratégie nationale visant à planter plus d'un million d'arbres, avec la participation de l'ensemble de la population. Ce plan vise à favoriser la sécurité alimentaire et à renforcer la résilience face au changement climatique.
Cette initiative ne pouvait pas tomber mieux, car un nouveau rapport du PNUE indique que le monde se dirige vers une augmentation de la température de 2,7 °C, ce qui pourrait entraîner des changements catastrophiques pour les écosystèmes de la planète. Sous l'impulsion de Mme Mottley, l'Amérique latine et les Caraïbes sont devenues la première région du monde à adopter le plan d'action de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes, qui vise à prévenir et à inverser la dégradation des espaces naturels dans le monde. Selon un rapport du PNUE publié en juin 2021, pour chaque dollar investi dans la restauration des écosystèmes, jusqu'à 30 dollars de bénéfices économiques peuvent être obtenus.
En définitive, Mme Mottley estime que la lutte contre le déclin environnemental est essentielle pour stimuler le développement économique et combattre la pauvreté. La réponse aux catastrophes liées au climat « affecte votre capacité à financer votre développement sur les objectifs de développement durable », a-t-elle déclaré. « D'autres choses qui comptent pour les gens au quotidien, comme l'éducation, les soins de santé, les routes, sont affectées parce que vous disposez d'un espace fiscal limité pour pouvoir faire ce que vous feriez autrement. »
Elle s'est également faite l'avocate des pays en développement vulnérables au changement climatique, en particulier des petits États insulaires qui risquent d'être submergés par la montée des eaux. Lors de la visite du secrétaire général des Nations unies, António Guterres, à la Barbade en octobre, elle a souligné l'importance de mettre des fonds à la disposition des pays en développement pour qu'ils puissent s'adapter au changement climatique. Pour les pays en développement, le coût de la lutte contre les risques liés au climat, tels que les sécheresses, les inondations et la montée des eaux, s'élève à 70 milliards de dollars par an et pourrait atteindre 300 milliards de dollars par an d'ici à 2030.
« Nous devons reconnaître que si nous ne faisons pas de pause à ce stade et ne réglons pas le cadre de financement, nous aurons des problèmes », a déclaré Mme Mottley.
Pour aider la Barbade à s'adapter à la crise climatique, Mme Mottley a lancé un programme national de résilience baptisé « Roofs to Reefs ». Cette initiative prévoit l'utilisation d'outils financiers novateurs pour accroître les dépenses publiques dans tous les domaines, du renforcement des habitations à la restauration des récifs coralliens, qui contribuent à protéger les côtes des tempêtes. L'initiative « Roofs to Reefs » a été saluée comme un modèle pour d'autres pays confrontés au changement climatique.
Mme Mottley est également coprésidente du groupe des dirigeants mondiaux pour combattre la ré-sistance aux antimicrobiens, qui mène un effort international pour combattre la résistance aux antimicrobiens (RAM), une menace majeure pour l'environnement, la santé humaine et le développement économique. La RAM est la capacité des organismes à résister à l'action des médicaments pharmaceutiques utilisés pour traiter les maladies chez les humains et les animaux. La mauvaise utilisation et la surutilisation des antimicrobiens, y compris des antibiotiques, peuvent aggraver le changement climatique, la perte de nature et de biodiversité, ainsi que la pollution et les déchets.
Alors que le monde continue de se remettre de la pandémie dévastatrice de la COVID-19, Mme Mottley a souligné qu'une reprise verte est essentielle à la survie fiscale de son pays, qui dépend du tourisme, et a averti que le maintien du statu quo accélérerait la crise climatique.
« Je pense que la combinaison de la pandémie et de la crise climatique a présenté un moment politique parfait pour que les êtres humains fassent une pause et examinent vraiment ce que nous faisons », a-t-elle déclaré. « Ce que je souhaite vraiment, vraiment, dans ce monde, c'est que nous soyons capables d'avoir un sens des responsabilités envers notre environnement, mais aussi envers les générations futures. »
Les Champions de la Terre et les Jeunes champions de la Terre du Programme des Nations unies pour l'environnement récompensent les personnes, les groupes et les organisations dont les actions ont un impact transformateur sur l'environnement. Remis chaque année, le prix des Champions de la Terre est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies.
L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré que les années 2021 à 2030 seraient la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Menée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec le soutien de partenaires, cette Décennie est conçue pour prévenir, stopper et inverser la perte et la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Elle vise à faire revivre des milliards d'hectares, couvrant les écosystèmes terrestres et aquatiques. Appel mondial à l'action, la Décennie des Nations unies rassemble le soutien politique, la recherche scientifique et les moyens financiers pour intensifier massivement la restauration. Visitez le site www.decadeonrestoration.org pour en savoir plus.

C'était peut-être le singe du voisin qui descendait les escaliers pour se joindre à ses leçons de piano, ou le club de protection des espèces sauvages qu'elle a créé à l'école primaire de Kampala, en Ouganda. Mais dès son plus jeune âge, Dr Gladys Kalema-Zikusoka, Championne de la Terre dans la catégorie "Science et l'innovation", cette année, savait qu'elle voulait travailler avec les animaux.
"En fait, les animaux domestiques ont été mes premiers amis", a déclaré Mme Kalema-Zikusoka, vétérinaire spécialiste des espèces sauvages, qui a passé trois décennies à aider à sauvegarder certains des primates les plus rares du monde, notamment les gorilles de montagne, qui sont menacés d'extinction. La majeure partie de son travail s'est déroulée dans les communautés pauvres d'Afrique de l'Est qui bordent les zones protégées, où elle a contribué à améliorer les soins de santé et à créer des opportunités économiques, transformant de nombreux habitants en partenaires de la conservation.
"Gladys Kalema-Zikusoka est une pionnière de la conservation des espèces sauvages menée par les communautés", a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement. "Dans de nombreux endroits, les pressions économiques peuvent provoquer des frictions entre les humains et les animaux. Mais son travail a montré comment les conflits peuvent être surmontés lorsque les communautés locales prennent l'initiative de protéger la nature et la faune qui les entourent, créant ainsi des avantages pour toutes les espèces."
Soutenue par sa famille, Gladys Kalema-Zikusoka s'est lancée dans une aventure éducative mondiale, obtenant des diplômes en Ouganda, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Agée d'une vingtaine d'années, elle est retournée en Ouganda pour un stage dans ce qui allait devenir le lieu de son futur travail, le parc national de Bwindi Impénétrable, situé dans le sud-ouest isolé et pauvre du pays.
C'était le début du tourisme lié aux gorilles à Bwindi et Kalema-Zikusoka, alors jeune étudiante en médecine vétérinaire, a découvert que la conservation n'était pas un processus simple. "Il y avait des gens qui se concentraient sur le tourisme et sur la conservation communautaire", se souvient-elle. "Il y avait des gardiens et des gardes forestiers, le Corps de la Paix et les lodges, et à la fin de mon séjour, j'ai compris à quel point le tourisme et la conservation étaient complexes."
Gladys Kalema-Zikusoka est devenue la toute première vétérinaire spécialisée dans les espèces sauvages pour l'Uganda Wildlife Authority. Là, elle a commencé à appliquer ce qui était une nouvelle approche du travail pour la faune sauvage - une approche centrée sur l'amélioration des vies et des moyens de subsistance dans les villages reculés qui entouraient Bwindi.
"(Cela permet) aux humains de bénéficier d'une meilleure qualité de vie et d'être plus positifs vis-à-vis de la conservation. Lorsque vous montrez aux gens que vous vous souciez d'eux, de leur santé et de leur bien-être, vous les aidez à mieux coexister avec la faune sauvage."
Cela allait devenir le principe directeur de l'organisation que Dr Kalema-Zikusoka a fondée il y a près de 20 ans : La conservation par la santé publique. Elle a étendu son modèle de santé villageoise aux zones protégées proches du parc national des Virunga, en République démocratique du Congo, ainsi qu'à deux zones non protégées du parc national du mont Elgon, en Ouganda. Outre la promotion de l'hygiène et des bonnes pratiques sanitaires, les équipes soutiennent également le planning familial.
La compréhension de l'interaction entre l'être humain et les espèces sauvages, et de la propagation des zoonoses entre les deux populations, a été essentielle pour Kalema-Zikusoka, qui a joué un rôle plus important dans l'orientation de la réponse du gouvernement ougandais à la pandémie de COVID-19.
Les blocages mondiaux ont entravé l'industrie du tourisme dans le sud-ouest de l'Ouganda, obligeant certains à revenir à une vocation particulièrement problématique : le braconnage. Cette situation a mis en péril les progrès laborieux réalisés dans la restauration de la population de gorilles de montagne de Bwindi, dont le nombre a régulièrement augmenté pour atteindre plus de 400 individus. Cela représente près de la moitié de la population de cette espèce menacée vivant encore à l'état sauvage.
Conservation Through Public Health a fourni des cultures à croissance rapide aux familles, leur permettant au moins de produire suffisamment de nourriture pour se nourrir. Ils ont également laissé à la communauté un message important. "Nous leur avons dit, vous devez continuer à protéger la vie sauvage parce qu'elle vous a tant aidé. C'est votre avenir".
Selon un récent rapport du Fonds mondial pour la nature et du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), les conflits entre les hommes et les animaux constituent l'une des principales menaces pour la survie à long terme de certaines des espèces les plus emblématiques de la planète. Dans de nombreux pays comme l'Ouganda, le conflit, associé aux risques sanitaires de la COVID-19, a mis davantage en péril les espèces menacées.
Dr Kalema-Zikusoka a travaillé avec le personnel du parc national pour encourager les visiteurs et les gardes forestiers à porter des masques, non seulement pour empêcher la transmission de la COVID-19 entre eux, mais aussi pour protéger les gorilles, qui peuvent être infectés par des agents pathogènes transmis par l'homme. Ces travaux ont débouché sur des protocoles visant à limiter la propagation des zoonoses (contagions qui se transmettent entre l'homme et l'animal) et sur la formation des agents de santé locaux à la lutte contre la COVID-19. Aujourd'hui, 21 pays d'Afrique, dont les 13 États qui abritent des populations de grands singes en déclin, ont adhéré à ces lignes directrices.
"Nous adaptons vraiment le modèle de prévention des zoonoses à la prévention de la COVID-19", a déclaré Mme Kalema-Zikusoka. Conservation Through Public Health étudie également les moyens de diversifier les sources de revenus des communautés locales qui partagent l'espace avec la faune sauvage. Le dernier projet de l'organisation est le Gorilla Conservation Coffee, une entreprise sociale. Le personnel enseigne aux agriculteurs près de Bwindi comment cultiver des grains de café de qualité supérieure tout en conservant l'eau et en utilisant des engrais organiques. "Nous travaillons maintenant à l'investissement d'impact", a déclaré Gladys Kalema-Zikusoka. "Il s'agit de montrer l'importance du financement durable pour la conservation".
Reconnue mondialement pour son travail, Dr Kalema-Zikusoka, dit qu'elle espère qu'elle inspirera les jeunes Africains à choisir des carrières dans la conservation. "Il y a un manque de représentation locale parmi les défenseurs de la conservation. Peu d'entre eux sont originaires des endroits où se trouvent les animaux menacés", a-t-elle déclaré. "Nous avons besoin de plus de champions locaux, car ce sont ces personnes qui deviendront des décideurs pour leurs communautés et leurs pays."
Les Champions de la Terre et les Jeunes champions de la Terre du Programme des Nations unies pour l'environnement récompensent les personnes, les groupes et les organisations dont les actions ont un impact transformateur sur l'environnement. Remis chaque année, le prix des Champions de la Terre est la distinction environnementale la plus prestigieuse décernée par les Nations unies.
L'Assemblée générale des Nations unies a déclaré que les années 2021 à 2030 seraient la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Menée par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), avec le soutien de partenaires, cette Décennie est conçue pour prévenir, stopper et inverser la perte et la dégradation des écosystèmes dans le monde entier. Elle vise à faire revivre des milliards d'hectares, couvrant les écosystèmes terrestres et aquatiques. Appel mondial à l'action, la Décennie des Nations unies rassemble le soutien politique, la recherche scientifique et les moyens financiers pour intensifier massivement la restauration. Visitez le site www.decadeonrestoration.org pour en savoir plus.
