Situé dans la banlieue de la ville de Koudougou au Burkina Faso, le Lycée Schorge montre ce qu'il est possible de faire lorsque l'on mélange les techniques traditionnelles et les nouveaux matériaux.
L'école se compose de neuf modules disposés autour d'une cour centrale, protégeant l'espace central du vent et de la poussière. Chaque module est construit à partir de latérite d'origine locale, qui est découpée en briques et laissée au soleil pour durcir. Ces briques absorbent la chaleur pendant la journée et la diffusent la nuit.
Une seconde façade en bois d'eucalyptus local enveloppe les salles de classe comme un tissu transparent et crée divers espaces ombragés pour protéger les élèves des températures étouffantes de la journée.
Le bâtiment, conçu par le cabinet d'architectes Kéré Architecture, basé à Berlin et fondé par des Burkinabè, est un exemple de la manière dont les pays du continent utilisent des techniques de construction traditionnelles pour réduire l'empreinte carbone de leurs bâtiments.
Research shows that these techniques can help prevent the need for air conditioning, the long-range transport of building materials and concrete production, all of which contribute to the greenhouse gas (GHG) emissions driving the climate crisis.
La recherche montre que ces techniques peuvent contribuer à éviter le recours à la climatisation, le transport sur de longues distances des matériaux de construction et la production de béton, qui contribuent tous aux émissions de gaz à effet de serre (GES) à l'origine de la crise climatique.
Alors que 70 % du parc immobilier africain qui existera en 2040 n'a pas encore été construit, les experts affirment que ces techniques d'économie d'énergie sont cruciales.
"Les pratiques traditionnelles de construction durable sont une pierre angulaire du patrimoine culturel africain", déclare Jonathan Duwyn, du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). "La conception, la construction, les pratiques et les matériaux durables adaptés localement, associés aux énergies renouvelables et à l'innovation, représentent une grande opportunité d'atténuation et de résilience pour le parc immobilier africain qui croît rapidement."
Le PNUE a joué un rôle dans le projet du Burkina Faso, en collaboration avec le Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets et ONU-Habitat.
L'Afrique représente environ 6 % de la demande mondiale d'énergie, dont plus de la moitié provient des bâtiments. Étant donné que la population africaine devrait atteindre 2,4 milliards de personnes d'ici 2050, et que 80 % de cette croissance se produira dans les villes, la durabilité doit être un principe fondamental pour tous les futurs bâtiments, affirment les experts.
Ces solutions sont mises en évidence dans le Rapport sur l’état mondial des bâtiments et de la construction en 2022, lancé lors de la conférence des Nations unies sur le climat (COP27) en Égypte. Le rapport se concentre sur la manière dont l'Afrique peut gérer cette croissance urbaine et accroître la résilience de son parc immobilier tout en évitant une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
L'histoire de l'Afrique est une source d'inspiration pour les constructions résistantes au climat. Si l'on voyage dans l'Afrique d'aujourd'hui, on trouve partout des indices de son passé, des huttes à ruches de l'Eswatini aux villages de la falaise de Drogon au Mali, en passant par les mosquées en briques de terre de l'Afrique de l'Ouest.
"L'Afrique est riche en sources d'énergie renouvelable, solaire et éolienne, avec près de la moitié du potentiel total d'énergie renouvelable de la planète", explique M. Duwyn.
C'est d'autant plus important que la demande en climatiseurs devrait augmenter avec l'accès à l'électricité et la hausse des températures. Nous nous attendons à ce que la climatisation soit un défi majeur en ce qui concerne la demande d'énergie résidentielle en Afrique à l'avenir", déclare M. Duwyn. "C'est pourquoi il est si important de veiller à ce que les nouveaux bâtiments utilisent des systèmes de refroidissement naturels dans la mesure du possible.
L'école primaire de Gando est un autre projet de Kéré Architecture qui utilise des pratiques de conception et de construction durables. Elle est construite en briques hybrides argile/ciment pour un plafond en briques empilées à sec - au lieu du toit en tôle ondulée plus courant - ce qui permet une ventilation naturelle maximale.
"Ces projets montrent que les pratiques de construction durable sont possibles lorsque des techniques innovantes sont utilisées", déclare M. Duwyn. "Et comme le climat de l'Afrique se réchauffe de plus en plus, il est vital que nous adoptions des conceptions de bâtiments durables qui ne nécessitent pas de systèmes de refroidissement coûteux et nuisibles."
Comme le souligne le Building Global Status Report, l'Afrique est riche en matériaux naturels et durables tels que l'adobe, la latérite, la terre des termitières, le bois, la pierre, le bambou, le sable et la végétation sèche. Les techniques de construction traditionnelles comprennent le pisé, les briques séchées au soleil, les blocs de terre comprimée, le torchis, le torchis, la construction à ossature bois, la construction en sacs de sable et les toits de chaume.
Il est particulièrement important de veiller à l'utilisation de matériaux durables, étant donné que, selon ONU-Habitat, plus de la moitié de la population de l'Afrique subsaharienne vit dans des quartiers informels surpeuplés, qui sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique.
"Un logement durable et de qualité est un moyen important de s'assurer que les populations vulnérables sont plus résilientes face aux effets de la crise climatique", déclare M. Duwyn.
Cet article a été initialement publié le 22 novembre 2022 et a été mis à jour.